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dimanche 30 novembre 2025

Subtil, l'amour d'un père ?

Subtil est le roi des Six-Duchés, il est également le père de Chevalerie, Vérité et Royal, les deux premiers ayant une mère différente du dernière. Pour le lecteur, dans la première saga, Royal est très vite présenté comme le principal antagoniste : il est celui qu’on apprend à ne pas apprécier. Fitz le déteste très vite, il fait du mal à Kettricken et Molly, il sape petit à petit son père… et pourtant Subtil continue de lui trouver des excuses.


Pourquoi ? La question se pose. Car, Subtil est un homme clairvoyant, qui est présenté comme réfléchi mais qui semble incapable de voir ce que Royal fait de mal. Est-ce à cause de l’amour d’un père pour son fils ? Sans doute.


Dans les Montagnes, Royal tente un coup d’Etat en tentant de tuer son frère, d’épouser Kettricken et tuer Fitz. S’il échoue, tout le monde est au courant de ses crimes. Fitz espère que Royal soit puni, il se trompe. Subtil décide de faire comme si rien ne s’était passé. C’est à ce moment-là qu’on se dit qu’il ne contrôle plus grand-chose. Il ne voit pas non plus que Fitz est en colère et sa réponse ne peut qu’alimenter la déception du bâtard. De façon surprenante, Subtil en est presque à dire à Fitz qu’il faut faire comme si ce n’était pas bien grave (« parfois, les jeunes gens ambitieux font des bêtises ; quand on leur démontre leurs erreurs, ils s’excusent »). Cette justification montre aussi que Subtil ne comprend pas Royal : il pense encore pouvoir le raisonner.

Subtil sait que Fitz est formé au métier d’assassin. Il finit par se rendre compte que ne pas sanctionner Royal peut avoir alimenté la colère du fils de Chevalerie. Il rappelle alors Fitz à l’ordre : « n’oublie pas FitzChevalerie, le man que l’on fait à l’un des miens, c’est à moi qu’on l’inflige ». Ce n’est pourtant pas Fitz qui a tenté de tuer un bon nombre de Loinvoyant…


Royal change Subtil. On apprend que le vieil homme est affaibli par des drogues et rongé par un Art perverti. Mais ça, on (Fitz et le lecteur) ne le découvre que tardivement. En attendant, on voit un Subtil renier qui il est. Lui qui tenait tant à honorer sa parole revient dessus : « j’ai tenu ma parole. Maintenant, veille à tenir la tienne. Mais… (il jeta un coup d’oeil à Royal et cela me fit mal) il vaudrait mieux que tu viennes me voir l’après-midi ». Cette attitude brise Fitz. Il ne peut plus compter sur Subtil.

Pire, Subtil ne semble même plus être capable de gérer son royaume. Il remet tout en cause. Il doute même, influencé par Royal, de la loyauté de ses plus fidèles sujets. Sans aucune retenue, il répète à Vérité (grâce à l’Art) les rumeurs les plus immondes. Il y adhère même (« pendant le séjour de Brondy ici, Royal a remarqué qu’elle baguenaudait avec lui et trouvait tous les prétextes pour parler en privé avec lui. Il redoute qu’elle ne complote avec nos ennemis pour renverser le trône »). Ce sont des accusations assez abjectes envers Kettricken. Subtil est incapable d’analyser clairement les choses ; il n’est qu’un perroquet qui répète ce qu’on lui dit. Et, en reprenant les propos de Royal, dans ce cas-là ou d’autres, parfois publiquement, il assoit la légitimité du Loinvoyant félon.


Si Subtil est aveugle, Umbre l’est tout autant pendant un long moment. Le vieil assassin ne peut pas concevoir que Royal trahisse son père et son devoir. Pour lui, c’est non envisageable malgré tout ce qui se passe (« Royal a toujours été le préféré de son père, qui l’a gâté. Je ne pense pas qu’il trahirait Subtil »). Il confirme aussi que Royal est le fils chéri de son père.


Subtil reste un homme avec des capacités. Il est faible, drogué et ne contrôle plus bien son corps et son esprit. Mais, il conserve une sensibilité sur ce qui se passe atour de lui. Il est témoin de sa propre déchéance et de la déchéance des Loinvoyant. Tout cela le détruit. Il ne peut pas concevoir d’accordé sa confiance à un fils si ingrat. La peine et la détresse sont très clairs quand il affirme que « Royal sait que son frère est vivant, il sait qu’il n’a pas droit à la couronne qu’il porte. Je ne pensais pas qu’il… je pensais qu’au dernier moment il se reprendrait ». Fitz a alors une illumination : il jugeait jusque là Subtil comme le roi en oubliant qu’il était un père. Et le père est au bout du rouleau car « j’aurais dû comprendre qu’on sauve pas un père de la trahison de son fils ».

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