Fitz a eu des mentors et un bon nombre de professeurs, de gens qui l’ont guidé dans sa vie, notamment à la période de l’enfance (Umbre, Burrich, Subtil, Hod) ou à des moments compliqués de sa vie (Rolf le Noir). La plupart lui ont appris des choses et ont eu un impact positif sur sa vie ; un l’a poussé au suicide et lui a souhaité la mort : Galen. Or, Galen n’est pas n’importe qui puisqu’il occupe une place importante dans la hiérarchie : il est le maître d’Art des Six-Duchés, celui qui doit former les futurs artiseurs pour lutter contre les Pirates Rouges.
Galen déteste Fitz autant qu’il aimait Chevalerie. Quand il apprend que Fitz doit être formé à l’Art, il refuse sans raison valable. Il ne peut tout simplement pas voir le jeune homme. C’est une attitude bien déplorable de la part d’un enseignant. Mais, tout réfractaire qu’il soit, Galen ne peut pas s’opposer à la volonté royale. Il accepte donc Fitz.
Le bâtard de Chevalerie a au moins le mérite de ne pas être une femme tant Galen semble les détester, et encore une fois, sans réelle raison. Il les ignore et lorsqu’il ne les ignore pas, il les frappe (« il n’accordait aucune affection à la demi-douzaine de filles que comptait notre groupe. C’était si criant que je me demandai en quoi elles l’avaient offensé »).
La réaction de Fitz au traitement réservé aux filles du groupe est éloquente : il ne fait rien. Il laisse des gens innocents se faire maltraiter devant lui sans réagir. On voit bien là le début d’emprise que Galen commence à exercer sur son groupe.
Galen coupe ses artiseurs du monde. Il ne se contente pas de ça : il les sépare des uns des autres. Il empêche la création de toute solidarité, de toute relation d’entraide. Fitz s’en rend compte et l’accepte : « il attisait en nous la rivalité, la volonté de nous mesurer non seulement les uns aux autres, mais aussi à l’image déplorable qu’il avait de nous ». Jamais Fitz ne s’opposera à ça. Galen réussit même à retourner l’esprit de Fitz ; en quelques semaines, il fait basculer toute sa vision du monde, toutes les règles qu’il suivait. C’est presque comme si un nouveau Fitz naissait durant cette période. Galen réussit une prouesse en réussissant « à nous couper du monde et à nous plonger dans une autre réalité, où les règles de la courtoisie et du sens commun n’avaient plus cours ».
Fitz n’est pas le seul à succomber. Sereine est un bon exemple du pouvoir de Galen. On ne peut pas dire si il a assis sa domination sur elle grâce à l’Art. En tout cas, malgré toutes les brimades et les insultes, malgré les coups, la femme suit Galen. Elle devient une fidèle du maître d’Art : « après le violent cravache qu’elle avait subi, elle devint une sectatrice servile de Galen et ne prononça plus jamais la moindre critique à son encontre, alors qu’il se répandait sans cesse sur elle en sermons, réprimandes et injures ». Galen se comporte comme un malotru, il est un professeur violent et abusif. Et pourtant, ses élèves s’accrochent à lui. Il faut dire qu’il leur promet une récompense, un statut à part. Devenir artiseur n’est pas donné à tout le monde. C’est vu, dans la culture populaire, comme la prérogative des Loinvoyant. Devenir artiseur offre la possibilité d’être lié au trône. Il n’est donc pas si étonnant de voir ces jeunes individus changer de comportement (« il forgea notre groupe en un bloc monolithique ; nous nous prenions pour une élite, des êtres supérieurs, privilégiés d’avoir accès à l’Art »).
Mais, Fitz reste Fitz. Il peut être têtu et commettre les pires erreurs. Il refuse de se séparer de Martel, le jeune chiot donné par Patience. Galen se méprend et pense que Fitz ne suit pas ses instructions, qu’il se prête au plaisir alimentaire (les aliments sont en réalité pour le chiot). Surtout, Galen en veut toujours à Fitz d’être le fils illégitime de Chevalerie. Il fait partie de ces personnes qui pensent que Fitz devrait être mort, que Fitz a jeté la honte sur l’image de Chevalerie. Galen commet alors l’irréparable, la pire chose que puisse commettre un enseignant : il abuse de son élève. Il le frappe, lui fait comprendre qu’il est un moins que rien, une honte. Acculé, Fitz ne voit pas d’autre option que le suicide : « j’avais l’intention de me hisser sur un banc et, de là, sur le sommet du mur. Ensuite, la chute. Et rideau ». Ce seront Martel et Burrich qui sauveront Fitz de la mort.
Burrich n’assiste pas aux séances d’Art. Personne ne peut y assister, le plus grand secret règne autour de ce qui s’y passe. Mais, quand il voit l’état de Fitz, une froide colère le prend et il inflige une correction à Galen. Toutefois, il est choqué quand il réalise que Fitz trouve des circonstances atténuantes à Galen (ce qui montre une nouvelle fois la domination de Galen sur Fitz). L’opinion de Burrich est déplorable : « on n’enseigne pas grand-chose par la peur. C’est un bien piètre professeur qui essaye d’enseigner par la violence et les menaces ». On sent tout le mépris dans ses propos.
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