Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses.

Article épinglé

Kennit, maître de son destin ?

Kennit est un des personnages majeurs des Aventuriers de la Mer. Comme un bon nombre d’autres, on le voit se transformer au fur et à mesure ...

jeudi 21 mars 2024

Qui est Raton ?

A Castelcerf, le Fou est vu comme le bouffon du roi. Il est celui qui doit divertir le roi, et la cour, par des pirouettes, des jeux de mots et autres. Mais, le Fou est plus qu’un bouffon, il est le Prophète de son époque et un individu qui tient fortement au roi Subtil. Il aime le vieux roi fatigué, il prend soin de lui alors que les forces de Subtil déclinent.


Le Fou n’est pas comme les autres habitants de Castelcerf. Son teint est différent, ses habits sont différents, sa façon de parler est différente. Il est aussi reconnaissable par « un sceptre de bouffon, surmonté d’une tête de rat » appelé Raton. Ce bâton est un élément du personnage que se construit le Fou. Il participe à sa comédie, il est un de ses interlocuteurs préférés lors de ses mises en scène publiques.


Le sceptre à tête de rat sert à détendre l’atmosphère. C’est d’autant plus le cas que l’histoire progresse et que Subtil régresse. Le roi vaillant et alerte que le lecteur a connu disparait petit à petit. Il est affaibli par sa consommation de drogue, perd de sa superbe physique. C’est un spectacle assez pathétique à vivre et à voir pour Fitz. Or, le Fou arrive un peu à désamorcer la situation : « il se mit à tâter avec tant d’application le lit manifestement vide, à promener son sceptre à figure de rat partout dans les tentures du Harlequin, que je ne plus plus contenir mon envie de rire ».

Le Fou se sert aussi de Raton pour délivrer des messages. C’est sans doute pour détourner l’attention, pour que les gens non concernés fassent plus attention à l’artifice qu’au contenu du message en lui-même. Le Fou se sert plusieurs fois de cet artifice : « ce ne fut pas le fou qui prit la parole, mais le rat qui couronnait le sceptre. Il me le plaça dans le nez, et, d’une voix couinante » et « il avait mis un genou en terre et pinçant les cordes imaginaires sur son sceptre ». On peut donc penser que Raton fait partie d’un déguisement plus global, d’un plan plus vaste. Il sert à ce que les gens se focalisent sur la forme, minimisent le rôle du Fou. Il sert au Fou à assumer pleinement son rôle de bouffon. Pourtant, grâce au sceptre, le Fou délivre des messages importants. On en a un exemple quand il interroge Fitz sur ce que sont les Anciens et lance donc des événements qui vont changer l’histoire des Six-Duchés. Raton et le Fou questionnent sur la réalité des Anciens et remarquent que Fitz n’en sait rien (« le rat et lui semblaient se faire des grimaces. Tu vois, Raton, il n’en sait pas davantage que son oncle ni son grand-père »). Lorsque Fitz parvient plus tard à dépasser sa vexation, il se met à la recherche d’informations sur les Anciens.


Vérité parti, Subtil affaibli, le Fou a de plus en plus de mal à conserver sa position auprès du vieux roi. Plus personne ne le protège et Royal est impitoyable avec lui. Le Fou devient alors une créature isolée, régulièrement battue par les hommes de Royal. Pourtant, il s’accroche au vieux roi. Lors d’une cérémonie où la cour est réunie, on se rend compte à quel point le Fou est isolée : « sa livrée noire et blanche bordée de grelots d’argent, et son sceptre ridicule à tête de rat, voilà la seule armure et l’unique épée qu’il possédait dans cette cour où régnaient l’intrigue et la perfidie ». On a là une nouvelle fois l’idée que le sceptre est un outil qui dépasse largement sa fonction première.


Le sceptre est donc une arme, un outil dont se sert le Fou. Comment ? Il s’en sert de façon adroite pour démasquer les espions de Royal, ceux qui restent sans cesse dans les appartements royaux et empêchent Subtil d’avoir toute intimité. Le Fou utilise audacieusement son sceptre : « il profita de ce qu’elle passait près de nous, un seau à la Amin, pour faufiler sous ses jupes Raton au bout de son sceptre ; elle bondit en arrière avec un hurlement ». Grâce au sceptre, le Fou met donc mal à l’aise une servante qui laissait traîner ses oreilles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire