Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Petit-Furet dans la légende

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mercredi 22 février 2023

Glasfeu et les dragons

Les dragons sont de retour. A Aslevjal, le vieux Glasfeu sort des glaces. Dans le désert des Pluies, Tintaglia émerge d'un cocon et à Kelsingra les dragons, guidés par leurs gardiens, redeviennent enfin les magnifiques créatures qu'elles doivent être. Le monde change donc. Car, les dragons ne sont pas des animaux qui vivent dans leur coin ; ils veulent régner et dominer le monde.

Si l'histoire met fortement l'accent sur Tintaglia, un autre dragon est bien développé : Glasfeu. Tiré des glaces par Devoir et les siens, il est un immense dragon noir mâle. Tintaglia est vite intéressée par lui. Il doit lui permettre de perpétuer l'espèce, d'autant plus qu'à cette époque les dragons issus des serpents sont impotents et faibles. Très vite, même si elle s'accouple avec lui, Tintaglia comprend que Glasfeu n'est pas un dragon commode. Il est fortement indépendant, peu tourné vers le développement de son espèce. Surtout, il est un dragon d'un autre âge (il a connu les Anciens). Et, Tintaglia a des souvenirs incomplets, elle n'a pas encore retrouvé toutes les pratiques anciennes des dragons, juste des impressions. Elle constate donc qu' « elle pensait que le vieux dragon la suivrait, mais elle ne se rappelait plus pourquoi : les membres de leur espèce préfèrent la solitude, car, pour manger à leur faim, ils ont besoin de grands territoires de chasse ».

Dans les Cités des Anciens, Glasfeu et Tintaglia retrouvent les dragons de Kelsingra. Tintaglia a alors le choix pour s'accoupler, elle peut très bien trouver un autre mâle. Sintara, une dragon femelle, le remarque bien (« Tintaglia regardait le dragon noir d'un œil songeur, comme si elle le mesurait aux autres mâles. Il était plus grand que ses semblables, mais elle savait que ce n'était pas le meilleur critère pour choisir un compagnon »). Glasfeu se retrouve alors en concurrence ouverte. Tout le monde se rend compte ; Reyn remarque que « le mâle noir et Kalo se battaient sans cesse pour occuper un point derrière Tintaglia ». Les dragons étant ce qu'ils sont, ils ne règlent par leurs différends par la diplomatie mais en affirmant physiquement leur autorité. Kalo et Glasfeu s'affrontent. Thymara décrit ce qui s'est passé : « le dernier combat était sacrément violent. Pourtant Alise m'a dit que, d'après ce qu'elle a appris en étudiant les dragons dans les manuscrits et les archives, les mâles s’infligeaient rarement des blessures graves lors des batailles nuptiales ». Bien qu'en disgrâce auprès de Tintaglia, Glasfeu a donc tenté le tout pour le tout. Il ne voulait pas être relégué au second plan. Battu, il rappelle pourtant aux autres dragons une évidence : il a un droit sur la première portée de Tintaglia (« seul le père se rend à la plage de nidification avec la reine pour la protéger. Les autres mâles ne sont pas dignes de confiance. Il va détruire et piétiner les œufs »). Le ressentiment de Glasfeu apparaît clairement.

Glasfeu n'est pas un dragon comme les autres. Lui qui a vécu si longtemps dans les glaces n'en est pas sorti indemne. Plus ou moins conscient, il a eu le temps de ruminer son lent suicide (qui lui a été imposé par les gens de Clerres). C'est un vieux dragon qui n'a rien à voir avec les nouveaux. D'ailleurs, ceux-ci s'en méfient (« Glasfeu, avait confirmé Sintara quand elle avait tendu son esprit vers sa reine. Reste loin de lui ; je crois qu'il est fou »). Ce tempérament mauvais et instable est confirmé par Kanaï. L'Ancien fréquente énormément les dragons (notamment Gringalette). Il parle durement du dragon en affirmant que « c'est une brute qui ne sert à rien, ni aux dragons ni aux Anciens ; il ne nous parle jamais. Quand Tintaglia n'a plus eu le choix ; elle l'a pris comme compagnon, mais il s'est révélé indigne d'elle ».

Tintaglia remarque vite que Glasfeu n'est pas un dragon vengeur lorsqu'il n'est pas directement concerné. Quand Chalcède ose s'en prendre à Tintaglia, il ne fait rien. Elle est désolée de voir que Glasfeu ne fait rien alors qu'on s'en prend à un dragon. Elle comprend son égoïsme dans d'autres domaines mais est perplexe de le voir laisser faire du mal à un dragon (« il n'appelait pas à la vengeance quand c'est moi qui étais mourante (…) Mais que les hommes le chatouillent de trop près, et le voilà prêt à asperger toutes leurs cités de venin »). Glasfeu mène alors un assaut vengeur qui ravage la capitale de Chalcède. La ville est détruite, il ne reste rien d'elle.

Malheureusement pour lui, Glasfeu va perdre toute l'estime de Tintaglia quand cette dernière apprendra ce que les gens de Clerres ont fait (ils ont empoisonné les dragons) et participé à leur disparition). C'est d'autant plus décevant que Glasfeu savait ce qui s'était passé et n'a rien fait. Il n'a rien fait et a en plus tout caché aux autres dragons. Il n'a pas transmis ses souvenirs. Tintaglia raconte qu'elle a dû « batailler pour arracher à Glasfeu ce qu'il aurait dû partager avec nous depuis bien longtemps, plutôt que de se moquer de nous parce que nous ignorons une histoire pour nous inaccessible ». Pire, Tintaglia juge durement Glasfeu et le fait savoir à tous. Pour elle, Glasfeu ne vaut rien, n'est qu'une perte de temps. Elle fustige son attitude, lui qui a préféré s'enfouir dans les glaces d'Aslevjal au lieu de se battre : « Glasfeu est un pleutre. Un dragon qui préfère s'ensevelir dans la glace plutôt que de se venger, par crainte pour sa propre sécurité, n'est pas un dragon ».

Finalement, Glasfeu retrouve ses esprits. Il est là quand il s'agit de mettre à bas le règne des Quatre. Il est là pour réduire en cendres Clerres. Il faut preuve de sa puissance et de sa détermination. Sa furie repousse les humains et même les autres dragons (« le dragon bleu et vert tournoyaient autour de lui en larges cercles et n’attaquaient plus activement le château. Ils gardaient leurs distances vis à vis de Glasfeu, et je me demandai s'ils n'aient pas peur de devenir ses proies »). On peut penser que Glasfeu, vexé, a été touché dans son orgueil et qu'il veut montrer qu'il est un réel dragon, avec tout ce que cela implique.

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