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dimanche 26 février 2023

FitzVigilant, une bien piètre impression

Dans le roman la Fille de l'assassin, deux personnages particulièrement repoussants sont introduits et développés : Évite et FitzVigilant. Les deux ont pour point commun d'avoir eu une enfance difficile. Si Évite se comporte comme une adolescente gâtée, imbue, peu respectueuse, le cas de Vigilant est un peu différent. Lui aussi est envoyé à Flétribois pour être protégé et éloigné de la cour, mais avant cela il a reçu un début d'apprentissage d'Umbre : on peut donc penser qu'il est apte à prendre soin de lui-même et à se défendre. On pourrait aussi croire que le vieil assassin lui a appris à aimer le royaume plus que tout et à ne pas sous-estimer les gens.

Vigilant doit servir de professeur à la fille de Fitz et Molly, Abeille. Il doit également enseigner aux autres enfants qui voudraient bien suivre ses cours. On comprend très vite que les choses ne se passeront pas aisément : Ortie met en garde Fitz à propos du caractère de Vigilant. Elle parle de lui en termes assez durs, bien peu enthousiastes : « c'est un garçon tête, et il soutiendra qu'il va très bien (…) il aurait dû te le confier il y a des années comme je lui ai dit à de nombreuses reprises ; il aurait dû se préoccuper de l'intérêt de ce garçon ». Plus tard, on apprend que Vigilant est le fils d'Umbre. Ce dernier l'a sans doute trop gâté, trop couvert, a été trop indulgent avec lui. Fitz, d'ailleurs, se rend vite compte des limites de Vigilant et du relâchement d'Umbre. En fouillant dans ses affaires, Fitz fait un bon nombre d'observations qui montrent que Vigilant est un homme bien peu débrouillard (« les autres produits avait dû être préparés par Romarin. Je trouvai intéressant que FitzVigilant ne composât même pas lui-même ses propres remèdes ; qui faisait donc ce jeune homme de son temps ? ») Si Fitz pense comme ça, c'est parce que sa formation d'assassin et auprès des Loinvoyant n'a pas laissé de place à l'oisiveté.

De son côté, Crible (le compagnon d'Ortie) affirme la même chose mais de façon un peu plus nuancée. Il dit à Fitz qu' « il n'est pas aussi affûté que vous et moi, c'est vrai, mais il n'est pas complètement incompétent pour autant ».

Abeille, elle, ressent des choses contradictoires. Au bout de quelques jours, elle tombe pour la première fois amoureuse d'une jeune homme. Mais, elle n'oublie pas qui il est et ce qu'il a tenté de faire. En effet, lorsque sa naissance a été annoncée, des membres de la cour, dont Kettricken, sont venus la voir. Vigilant était présent dans la délégation, envoyé d'Umbre. Il fallait qu'il teste les défenses de Fitz, or il a été vu et maîtrisé par l'assassin. Abeille se souvient de ça, et elle a grandi avec ce souvenir, le souvenir qu'on a voulu la tuer alors qu'elle n'était encore qu'un bébé. Savoir que le jeune homme qui a voulu la tuer va lui donner des cours la perturbe. Elle s'interroge : « le garçon s'était introduit dans ma chambre où je dormais dans mon berceau ; mon père l'avait empêché de me toucher, il avait parlé de poison et menacé de le tuer s'il approchait encore de moi. Et aujourd'hui il devait être mon précepteur ? » Très vite, Abeille comprend que Flétribois est en réalité une prison dorée pour Vigilant, une sorte d'exil destiné à le tenir loin de ceux qui veulent sa mort. Bien plus endurcie que Vigilant, Abeille repère vite ses faiblesses. Elle pointe du doigt que « le scribe Lant était très vulnérable, non seulement parce qu'il avait vu de quoi mon père était capable quand il était enfant mais aussi parce qu'il dépendait de son hospitalité pour demeurer caché et en sécurité ».

Tout cela dresse donc un portait bien peu flatteur. La suite ne va rien arranger tant il fera preuve de suffisance et presque d'arrogance.

Il faut dire que Vigilant ne fait rien pour améliorer son image. Il montre à tous ses craintes (« j'ai eu la plus grande peur de ma jeune existence quand le garde a menacé de nous enfermer dans une cellule et de nous y laisser jusqu'à ce qu'on vienne nous chercher »). Dire ça alors qu'il va avoir la responsabilité de la fille de Fitz n'est pas une bonne idée. Pour ne rien arranger, il se révèle un bien piètre instructeur qui n'hésite pas à humilier publiquement ses élèves. Il toise Abeille et la rabaisse : « c'est une tromperie que de feindre l'ignorance et l'incapacité ». Pire, il la fait se sentir coupable (« Demoiselle Abeille, vous devriez avoir honte. Demoiselle Ortie vous croit simple d'esprit et quasiment muette »).

Dès lors, Fitz prend des décisions fortes. Il a bien observé Vigilant et ne le sent pas capable. Il ne peut pas tolérer qu'on maltraite Abeille, qu'on lui parle de cette façon (avait-il montré de la compassion quand il avait réprimandé et humilié Abeille devant les autres enfants ? »). Sans aucune pitié, il dit à Vigilant « que c'est moi qui me chargerai de son instruction ». il enfonce même le clou en disant que « je ne vous juge pas apte à cette tâche ».

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