Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses.

Article épinglé

Kennit, maître de son destin ?

Kennit est un des personnages majeurs des Aventuriers de la Mer. Comme un bon nombre d’autres, on le voit se transformer au fur et à mesure ...

dimanche 16 janvier 2022

Prilkop : dans le déni quant à Clerres ?

Clerres pensait être à l’abri. Les dragons avaient disparu, les Loinvoyant et leur magie d’Art pris dans la guerre des Pirates Rouges. Seulement, il y a eu un hic : le Fou s’est mis en tête de changer les choses. Il a permis à la lignée des Loinvoyant de survivre et de se débarrasser des Pirates Rouges et avec d’autres personnes il a permis le retour des dragons. Puis, les responsables de Clerres ont cru nécessaire de tuer le « Fils Inattendu », celui devrait les mettre à bas. Ils ont pris un risque en libérant le Fou de sa prison, alors que le Fou lui-même avait décidé de retourner à Clerres. Cela a constitué leur perte en mettant en branle leur chute. Dwalia a enlevé Abeille et en conséquence a réveillé la colère de Fitz et du Fou. Les deux ont mis en place une coalition remarquable pour attaquer Clerres : des vivenefs, des Pirates, des Marchands, des gens des Six-Duchés. Leur puissance a été décuplée quand les dragons, via Tintaglia, ont décidé que cela les concernait aussi. Tous ont alors convergé vers Clerres et ont précipité la ville vers sa chute.

Prilkop est un prisonnier de Clerres. Lui qui fut l’Homme Noir sur Aslevjal et qui a assisté aux péripéties de Glasfeu sur le glacier est retourné avec le Fou dans son pays natal. Il a été torturé et emprisonné, et pourtant il a gardé un amour pour son pays. D’une certaine façon, il a une vision fantasmée de ce que fut l’île et il rêve d’un nouveau départ. Il pense que tous les gens de Clerres ne sont pas coupables et que la coalition des dragons et des hommes devrait faire preuve de mesure. Présent sur place, il est un témoin privilégié de ce qui se passe (« Ils détruisent tout. Ce qu’abeille a commencé avec l’incendie, ils l’achèvent avec de l’acide et à grands coups d’ailes et de queues. S’ils ne cessent pas, il ne subsistera plus du château de Clerres qu’un tas de ruines »). Les propos de Prilkop confirment que la vengeance des dragons est impitoyable et implacable. Prilkop se tourne alors vers celui qui font son ami, son compagnon de voyage. Le Fou lui répond qu’il n’y peut rien, que personne ne peut imposer sa volonté à un dragon. Surtout, le Fou est encore sous le choc de la mort (supposée) de Fitz et refuse de remettre en cause ses dernières actions : « penses-tu vraiment que je déférais quoi que ce soit de l’ouvrage de mon Catalyseur ? »

Prilkop a sous-estimé la rancœur des gens des Six-Duchés. Il a oublié que les hommes souffrent et vivent passionnément leurs émotions et sentiments. Contrairement aux dragons qui savent que le feu des hommes brûle fortement («  Quelle tempête d’émotions ! Comme vous, les humains, vous pouvez en soulever rien qu’en imagination », fit remarquer le dragon sur un ton condescendant », Tintaglia dans Ombres et flammes), Prilkop n’a pas conscience de la peine des victimes des actes des Quatre de Clerres et, surtout, de leur volonté de revanche. Persévérance n’a toujours pas pardonné ce qui s’est passé à Flétribois (« Vos amis ont effacé la mémoire de ma mère, et elle m’a renié et chasse »). Persévérance dit bien « vos amis », cela sous-entend qu’il considère que Prilkop n’est pas dans son camp et comment ne pas le comprendre quand on voit à quel point Prilkop cherche à défendre Clerres.

Prilkop ne comprend pas non plus que ça dépasse les petites questions humaines. Tout cela n’est qu’un épisode dans l’affrontement entre les dragons et Clerres. Abeille lui apprend les horreurs commises sur l’île des Autres (« saviez-vous qu’ils ont fait en sorte que des filets soient placés au large de l’Île des Autres, pour capturer et tuer les serpents afin qu’ils meurent et ne deviennent jamais des dragons »). Les dragons ont obligés de détruire Clerres comme ils ont dû se détruire la ville de Chalcède. Ils n’ont pas oublié l’apathie de Glasfeu qui a permis à Clerres de prendre un ascendant sur les dragons.

Faisant face à un mur d’hostilité, Prilkop n’a pas d’autre choix que s’en aller et agir de son côté, seul : «  L’homme noir le regarda sans répondre, comme réduit au silence par la stupeur. Puis il se détourna et se mit en marche d’un pas incertain. » Il finit par tomber sur un Fitz mal en point qui désire savoir qui est vivant. La réponse de Prilkop («  des vôtres ou des miens ») montre bien qu’il a choisi son camp, qu’il a conservé une certaine fidélité pour Clerres. Les propos tenus à Fitz sont clairs : « vous ne pourriez imaginer tout ce qu’Abeille a détruit en incendiant la bibliothèque. Je ne la blâme pas ; elle ne pouvait s’opposer aux forces qui l’ont façonnée et qui l’ont mise sur cette voie-là. Mais je pleure ce qui a été ainsi perdu. Et je pleure aussi les Blancs dans leurs jolies petites maisons (…) vous ne pouvez pas les en tenir pour responsables pas plus que je ne peux reprocher à Abeille à ce qu’elle est devenue. » Sans doute est-il encore sous le choc de tout ce qu’il a vu. Bien entendu, ce qu’il dit ne peut convaincre Fitz ; Prilkop comprend d’ailleurs que Fitz est loin d’adhérer à qui il est (« je crois que nous n’avons jamais été vraiment amis, FitzChevalerie Loinvoyant »).

Il faut donc tourner la page de Clerres et dessiner un nouvel avenir aux survivants. Clerres détruite, il reste quand même une des Quatre en vie : Capra. Involontairement, Prilkop informe Fitz qu’elle est vivante («  j’ai rassemblé dix-sept Blancs et semi-Blancs (…) ils puisent un réconfort dans l’autorité de Capra qui les guide depuis des générations »). Fitz ira la tuer et laissant ainsi la place libre à Prilkop. D’ailleurs, il est assez salutaire que Fitz ait tué Capra puisque Prilkop faisait preuve d’une naïveté inquiétante : il a rencontré Capra et a cru ce qu’elle lui a dit, que les blancs allaient changer (« j’ai parlé avec elle, et elle m’a promis que nous retournerions à nos anciennes pratiques »).

Des semaines plus tard, Prilkop écrira une lettre au Fou. Clerres détruite, il décide de prendre les choses en main. Il devient le leader des survivants après la mort de Capra (« j’ai pris sur moi de m’occuper des rares Blancs encore en vie. Nous avons quitté Clerres pour une petite ferme sur le continent, et je m’efforce d’enseigner aux jeunes les rudiments de l’agriculture »).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire