Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses.

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vendredi 23 juillet 2021

Adieux et retrouvailles : la Femme pâle

Mentionnée ici ou là dans le premier cycle de l’Assassin royal, la Femme pâle fait une apparition remarquée dans le tome 12 de la saga, l’Homme noir. On comprend que c’est elle qui a poussé les Pirates Rouges de Kebal Paincru (son catalyseur) à attaquer les rivages des Six-Duchés. Elle parvient à capturer Fitz et le Fou tout en exposant clairement ses intentions : tuer Glasfeu. Fitz est à deux doigts de céder à son entreprise de charme alors que le Fou subit la torture. Quand son dragon de pierre Paincru est abattu, c’est le début de la fin. La Femme pâle et ses forces sont détruites, les dragons sont de retour. Pour autant, ce n’est pas la fin de son histoire. Dans Adieux et retrouvailles, on en apprend un peu plus sur elle et on assiste à sa chute.

Puisqu’on suit les aventures via le regard de Fitz, un habitant des Six-Duchés, on a du mal à avoir de l’empathie pour les gens des îles d’Outre-Mer. Pour le lecteur, ils sont le peuple qui a nourri en son sein les Pirates Rouges. La réalité est plus complexe car on apprend (notamment à travers la tragique histoire de la famille d’Elliania) que les gens de ces îles ont beaucoup souffert ; des familles ont été brisées, des personnes ont été enlevées: « certains des Outrîliens que nous avions libérés se trouvaient au service de la Femme pâle depuis l’époque de la guerre des Pirates Rouges, mais elle en avait nourri impitoyablement ses dragons ». L’emprise de la Femme Pâle sur ses serviteurs était totale : elle parlait, ils obéissaient. Peu importait son comportement. Même les choses anodines, les choses du quotidien confortaient cette impression. Un ancien captif raconte ainsi qu’« il gardait le souvenir de la Femme pâle expliquant qu’il s’agissait d’une sorte d’épreuve : ceux qui survivraient à deux semaines d’emprisonnement gagneraient la liberté de la servir et des repas à heures régulières ».

C’est Prilkop, l’Homme noir, qui « l’a accueille à bras ouverts car il croyait qu’elle venait avec son Catalyseur l’aider à remplir sa mission ». Prilkop et elle (ainsi que le Fou) viennent de la même école, Prilkop a assisté à la venue de Glasfeu à Aslevjal. Il était convaincu que la Femme pâle avait de bonnes intentions, il s’est très vite rendu compte que ce n’était pas le cas. La cruauté et la méchanceté de la Femme pâle ont été visibles. Elle n’était pas là pour construire un nouveau monde, pour apporter des changements positifs mais « pour détruire. Son seul désir c’était ; les dragons détruire, les autres prophéties détruire, la beauté, le savoir (…) ce qu’elle ne pouvait pas posséder ou commander, elle détruit (…) Elle ne pouvait pas commander votre fou ».

Le Fou fut un de ses principaux concurrents et une des principales victimes. Elle le laisse pour mort dans les profondeurs d’Aslevjal. Incapable d’empêcher le retour des dragons, elle a laissé un terrible cadeau à Fitz. Ce dernier est à la recherche de son ami. Il finit par le trouver ou plutôt son cadavre. Le Fou est mort et ce n’est pas la seule chose désagréable à laquelle il doit faire face. Il croise dans les couloirs une Femme Pâle méconnaissable (« la sculpture parfaite de ses traits s’était enfoncé, tendue sur ses os, et ses cheveux blancs hirsutes, en mèches raides et entortillés, formaient comme une auréole de paille sèche autour de son visage »). Enragée et pathétique, la prophète lui crache son dédain, son venin et sa méchanceté. Elle se moque de son amitié avec le Fou et elle en profite pour lui dévoiler sa dernière vengeance : « attends de voir ses mains, ses doigts si habiles et gracieux. Et aussi sa langue et ses dents, sa bouche d’où s’échappaient tous ces traits d’esprit qui t’amusaient si fort ». En visant ses doigts et sa bouche, la Femme pâle montre bien qu’elle a saisi ce qui faisait la spécificité et la particularité du Fou. Lui le fabricant d’objets de bois, lui le bouffon du Roi Subtil fut privé de ce qui le définissait.

Une autre personne a souffert des actes de la Femme pâle : Elliania. Elle ne s’est pas contentée de la pousser dans les bras de Devoir et donc de décider de sa destinée mais aussi d’enlever sa mère et sa sœur. Pire, elle a accentué son contrôle sur la jeune femme en lui imposant des tatouages dans le dos. Magiques, ils permettaient d’infliger de la douleur, de la souffrance. Elliania nous informe qu’« elle fabriquait ses encres à partir de son propre sang, afin que ses dessins lui appartiennent et lui obéissent toujours ». Il faudra alors tout le talent d’Art de Fitz et la puissance de Lourd pour en venir à bout, preuve que c’était un terrible sort pour Elliania. La relative élégance des tatouages avait disparu, dorénavant « ils s’enfonçaient en creux dans la peau qu’ils tiraient comme si on les y avait gravés au fer rouge ».

Conquérante et impitoyable, la Femme pâle a connu une fin tragique. Son catalyseur (Paincru) s’est retourné contre elle et elle a en partie subi ce qu’elle imposait à d’autres : « Paincru a disparu en l’entraînant avec lui, si bien qu’elle s’est retrouvée plonger dans la pierre jusqu’aux poignets. Elle hurlait à ses gardes de l’aider, et finalement deux d’entre eux l’ont prise à bras-le-corps et tirer en arrière ; mais… ses mains n’existaient plus ». Dès lors, elle erre dans les allées refroidies de sa demeure alors que pour son plus grand déplaisir les dragons Glasfeu et Tintaglia arpentent le ciel. Elle supplie Fitz de la tuer et quand il refuse, elle change de tactique, lui jurant allégeance (« Je serai en tout ta servante : Tu pourras faire de moi ce que tu voudras (…) tu deviendras le roi légitime des Six-Duchés, des îles d’Outre-mer, des Rivages Maudits tout entier : Tout ce que tu désireras. Je réaliserai tous tes rêves si tu acceptes de revenir »). Mais, une nouvelle fois, Fitz résiste à ses tentations et lui tourne le dos. Des jours plus tard, Fitz tombera sur elle. C’en est fini de la Femme pâle qui « gisait sur la glace, manifestement morte (…) La tête rejetée en arrière, elle avait péri, la bouche ouverte comme un félin en train de rugir ». On peut ainsi supposer que même dans ces derniers moments la Femme pâle crachait sa haine à ce monde où elle n’avait plus sa place et qu’elle avait échoué à modeler.

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