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mardi 27 juillet 2021

Le courant d'Art

La magie de l’Art diffère de celle des Anciens (et des Dragons). Celle de l’Art semble être plus complète puisque on voit des artiseurs (Fitz par exemple) être capable de communiquer avec des Dragons différents alors que les Anciens ne semblent pouvoir échanger qu’avec le Dragon auxquels ils sont rattachés. L’Art apparaît très tôt dans la saga, dès le premier tome. S’il permet aux artiseurs de communiquer entre eux, de soigner des gens, il y a des phénomènes qui apparaissent mystérieux, voire inexpliqués. Et l’un d’entre eux est le Courant (ou la rivière) d’Art.

On sait très tôt que l’Art est une magie puissante. Auguste, un brillant artiseur, a été rendu impotent, inutile suite à une décharge d’Art de Vérité par exemple. L’Art tente, envoûte. Les artiseurs ont envie de se plonger dedans, de s’y fondre. Quand Fitz se lance à la recherche de Vérité, il finit par échouer blessé dans les Montagnes ; perdu dans sa convalescence, affaibli par la douleur, sombrant dans ses rêves, il touche Vérité par l’Art. Il y fait sa première expérience avec le fleuve d’Art. On comprend tout de suite que c’est quelque chose qui le dépasse (« le fleuve était pour moi un élément qui n’appartenait pas à notre monde, un gauchissement de la nature même »). Il est encore plus dépassé quand il est témoin de ce que Vérité accomplit. Il le voit plonger « ses mains et ses avant-bras dans la magie ». Cela le choque, cela le trouble et il se rend compte qu’il est loin de maîtriser les mystères de l’Art (« je partageai avec lui le brutal afflux de connaissances »).

De quoi est constitué ce courant d’Art, en plus de la magie ? Quelques scènes nous donnent des indications.

Quand Fitz se lance à la recherche de Devoir, il finit par échapper aux Pie, en passant dans un pilier d’Art et en tombant sur l’île des Autres (ou des Abominations). Durant le voyage, les deux individus se perdent, sombrent. Entre un Devoir inexpérimenté et un Fitz mal formé, la chose ne peut être que catastrophique. Ils sont clairement être en train de se fondre dans l’Art, de perdre le contrôle de leur corps. Devoir se rappelle que « l’Art m’aspirait et me démantelait. Mais vous êtes venu à mon secours et… quelqu’un vous a aidé. Quelqu’un… Quelqu’un d’immense, quelqu’un de plus grand que le ciel ». Très vite, on comprend que ce « quelqu’un » n’est pas perceptible pour leurs esprits ; là où Fitz y a vu une femme, Devoir y a vu un homme. Est-ce parce ce que c’est la figure parentale qui leur manque ? A ce titre, Fitz dit à Devoir que « je crois que nous nous sommes trouvés en présence d’une entité qui dépassait notre entendement, aussi l’avons-nous réduite à une forme familière afin de pouvoir la contempler, afin que notre esprit puisse la concevoir ». La question de l’identité et de la nature de cette créature est mystérieuse. Après son interaction avec Fitz et Devoir, on saisit qu’elle a déjà eu affaire aux humains, mais quand ? Et dans quelles conditions ? Elle prend un ton compatissant en leur disant que « j’avais oublié l’amour extravagant des humains pour le tragique quand ils touchent le fond de la bêtise. Rien d’étonnant à ce que vous nous ayez tant amusés ; quels petits animaux passionnés que vous faîtes » On pourrait supposer que ce sont les esprits des Dragons, et qu’ils feraient référence aux humains devenus Anciens.

A Aslevjal, Fitz use des pierres et finit par perdre le contrôle. Il rencontre à nouveau la créature dans le courant d’Art, et cette fois-ci la conversation va plus loin. Elle l’avertit du danger mais aussi du grand projet qu’il doit mener avant de mourir (« la prochaine fois, fais plus attention – ou mieux : tâche qu’il n’y ait pas de prochaine fois, tant que tu n’es pas prêt à rester »). Là, est-une allusion aux artiseurs qui sont parvenus à trouver une forme d’immortalité en créant leurs dragons (et autres animaux) de pierre et d’Art ? La créature va même plus loin. Elle précise que «  tu es beaucoup trop petit, tu sais, et encore incomplet, il n’y a pas assez de toi pour subsister seul ici (…) Est-ce cela que tu souhaites vraiment, petite créature ? Cesser d’être toi-même avant ton achèvement ? Pourtant, tu peux encore tellement grandir ». Fitz semble avoir un objectif à atteindre, au-delà de libérer les Six-Duchés, participer au retour des Dragons. On dirait presque une tâche qui dépasse le bien et le mal, la victoire d’un peuple sur un autre, quelque chose qui dépasse les simples buts des humains et des Dragons. Le courant d’Art peut être le grand but de tout artiseur et pour y accéder, il faut une vie bien remplie.

Dans tous les cas, dans la trilogie du Fou et de l’assassin, un témoignage d’Umbre nous apprend que ce qu’il y a dans le courant d’Art dépasse la compréhension des humains. Et pas seulement. Ils apparaissent être extrêmement puissants : « je sentis le courant d’Art commencer à me mettre en pièces (…) Des êtres. Le flot était composé d’être qui cherchaient tous à m’empoigner ». On a là également l’information que le courant est habité par beaucoup de créatures. C’est dans cette trilogie qu’on a la confirmation que Vérité est bel et bien dans le courant (« tu avais sombré loin dans l’Art, et c’est Vérité qui t’a rattrapé ; c’est un grand poisson dans le fleuve à présent, et il nage dans ces courants profonds »). Un autre fait intéressant est que Vérité encourage Fitz à forger son « dragon » de pierre et d’Art pour le rejoindre. C’est donc bien de cette façon que les humains peuvent rejoindre le courant d’Art.


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