Tout
le long de ses aventures, Fitz a traversé un certain nombre
d'épreuves et d’événements. Certains ont été des moments de
joie (chasse avec Oeil-de-Nuit, amour de Molly, partage d'Art avec
Vérité, péripéties avec Kerry, etc.) mais beaucoup ont meurtri
son corps et son esprit. Ce ne sont pas seulement des blessures
récoltées lors de la guerre contre les Pirates Rouges ou lors de
chasse des forgisés mais des souffrances infligées par des membres
de sa propre famille ou par des gens qu'il aimait.
Lors
du tome 6, Caudron a des propos qui résument parfaitement la
situation de Fitz. Alors que Vérité cherche comment ranimer son
dragon, Caudron propose la solution évidente : prendre Fitz.
Mais Vérité refuse ; « il dit que vous aimez trop votre
vie et qu'il exclut de vous la prendre, que vous déjà dû renoncer
à trop de bonheurs pour un roi qui ne vous a donné que des peines
et des épreuves en guise de remerciement ».
La
référence à Subtil (et plus largement à la famille royale) est
explicite : le vieux Roi a livré son petit-fils à la fureur et
la haine de Royal lors du mariage de Kettricken et de Vérité au
Royaume des Montagnes, il a refusé que Fitz épouse Molly en lui
préférant Célérité.
Et
puis, il y a cette scène où Fitz se vide de ses peines et
souffrances dans la femme-au-dragon. Pourquoi fait-il ça ? Par
l'intermédiaire de l'Art, il vient de voir son seul et unique amour
se jeter dans les bras d'un autre homme, et pas n'importe lequel,
mais celui qui l'a élevé et qui a été son mentor : Burrich.
Fitz ayant tendance à souvent voir le côté négatif des choses et
à faire des actes extrêmes, il n'est pas étonnant de le voir agir
comme ça .
Regardons
plus en détail certaines souffrances.
-
« prends mes souvenirs de ma mère et les émotions qui les accompagnent »
Fitz
a été abandonné par sa mère et remis aux soldats royaux très
tôt. Il ne garde aucun souvenir d'elle, en fait très peu mention ;
cependant on peut penser que la femme qui l'appelle « Keppet »lors
d'un marché à Castelcerf est sa mère. Mais ce n'est pas que ça :
jusqu'à l'arrivée de Patience, Fitz a eu très peu de présence
féminine dans son entourage. Et cela lui manque, notamment dans son
rapport avec les femmes. On peut aussi faire référence à cette
scène où le Fou lui demande comment il réagirait s'il apprenait
que Subtil avait tué son père, Fitz le prend très mal bien entendu
(en fait, le Fou évoquait la Reine Désir, la mère de Royal).
-
« prends le garrot qui me serre quand je pense à Molly »
On
l'a vu juste avant, Molly a fini par se mettre avec Burrich, croyant
Fitz mort.
Molly,
ce n'est pas qu'un amour de jeunesse et une folle passion mais elle
était aussi pour Fitz synonyme d'évasion, loin des intrigues de la
cour et des méchancetés. Malheureusement, Molly aura souffert des
actes de Fitz et lui s'en veut.
Ce
qui est triste est que jusqu'à ce moment, Fitz gardait un tout petit
espoir de revenir de la quête et de reconquérir Molly. Et là, tout
s'écroule, encore un sacrifice immense pour peu de satisfaction
personnelle et égoïste en retour.
-
« Prends mes jours et mes nuits dans les cachots de Royal »
Fitz
est mort et avant de mourir, il a été torturé, brisé physiquement
et moralement. Son corps a subi les assauts répétés des coups des
gardes de Royal en même temps que son esprit était tourmenté par
l'Art de Guillot. Et comme si ce n'était pas suffisant, Royal en
personne lui assénait de terribles nouvelles : la traque de
Molly, la fuite avortée de Kettricken, etc.
Et
seul dans sa prison, il n'a eu de cesse de revivre tous ces moments
tragiques .
-
« prends mes souvenirs du sommet de la tour (…) alors que Galen se dressait au-dessus de moi »
La
seule fois où il a voulu mourir. Même dans les cachots de Royal, il
a fallu qu'il soit poussé par les demandes insistantes
d'Oeil-de-Nuit et de Burrich, et même d'Umbre. Non, là, il était
prêt à sauter du haut de la tour. Galen aura durablement et
terriblement marqué Fitz.
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