Dans
la Tawny Man Trilogy, Burrich apparaît bien peu souvent. Les
aventures sont essentiellement centrées sur Fitz et le Fou, et les
deux parcourent soit le duché de Cerf soit les îles outriliennes.
Burrich, dans sa maison à Capelan, est loin de tout ça : son
quotidien est fait de chevaux, il perd la vue et en plus, il doit
s'occuper de sa femme et de ses enfants. Et d'Ortie, la fille d'un
autre qu'il croit mort. En homme droit qu'il est, conscient de ses
responsabilités, il s'occupe de la tâche et élève encore l'enfant
d'un autre.
A
la fin de la première trilogie, Burrich a une vision incomplète des
faits : il croit Fitz mort. Même lorsqu'il revient à
Castelcerf récupérer son fils fugueur, il n'en démord pas. Il
résiste aux quelques arguments d'Umbre et Kettricken.
«
Vous prononcez son nom, dit-il d’une voix rauque,
mais
ne comprenez-vous pas que c’est à cause de lui que
j’adopte
cette attitude ? Ma reine, sans le Vif, Fitz aurait appris
l’Art
convenablement. Sans le Vif, on ne l’aurait peut-être pas
jeté
dans les cachots de Royal. Sans le Vif, qui sait s’il ne serait
pas
encore vivant aujourd’hui ? Le Vif l’a condamné à mourir, et
même
pas comme un homme : comme un animal. »
Pauvre
Burrich ! Remettons-nous en tête les événements du quatrième
tome (découpage français) : Fitz vient d'être ramené à la
vie grâce à la magie du Vif et son retour a été plus que
compliqué. Il a fallu ramener ses souvenirs à la surface, le
processus a été très douloureux. D'ailleurs, les deux ont eu une
formidable dispute. Quand Burrich parle des cachots, il parle de
l'accusation de Royal envers son neveu : il cherchait un moyen
de le tuer, de lui faire mal et c'est le procédé qu'il a choisi. Il
faut avoir à l'esprit que Fitz n'a pas été très discret quand il
a usé du Vif, une magie qui a une mauvaise réputation dans les
Six-Duchés.
Gardons
également à l'esprit que Burrich a une bien mauvaise expérience du
Vif. Sa famille a été marquée par cette ignoble magie.
Quant
à ce qu'a trouvé Burrich lorsqu'il est revenu à la cabane afin de
savoir ce qu'est devenu Fitz, il s'agit sans aucun doute d'os et de
chair en décomposition... Mais surtout, il est mort seul, loin des
hommes, loin de tout, loin de celui qu'il était avant.
L'Art,
Burrich croit toujours que Fitz a échoué à cause de la perversion
du Vif qui aurait abîmé son esprit.
«
Ces exercices d’équilibre du pouvoir, cette ambition, cette soif
irrésistible des Loinvoyant de mettre des forces en mouvement puis
de se laisser emporter sans savoir où, tous ces secrets, voilà ce
qui a tué ton père, le meilleur homme que j’aie jamais connu. Son
propre père en est mort lui aussi, ainsi que Vérité, que j’ai
servi avec fierté. Une nouvelle génération doit-elle succomber à
son tour, faut-il que la lignée s’achève pour que cesse cette
folie ? »
Peut-on
donner tort à Burrich sur ce point ? Et encore, il n'a pas cité
Fitz et sa fâcheuse manie de se lancer dans les affaires des autres
et en payer durement le prix, même au péril de sa vie et de son
intégrité physique.
Burrich
a servi sous les ordres de Chevalerie et il n'a jamais caché à quel
point il admirait cet homme. Car après tout, Chevalerie a fait de
lui un homme, avec des valeurs et un but, il lui a appris à se
respecter. Une preuve irréfutable est que Burrich a même mis de
côté son amour pour Patience !
En
parlant d'amour, lorsqu'il apprend via Ortie que Fitz est vivant, il
prend en conscience de sa terrible erreur, ou pire, de son
usurpation. Et en homme droit qu'il est, il traverse les mers afin de
rendre des comptes.
La
Tawny Man Trilogy est riche de morts marquantes. Oeil-de-Nuit nous
quitte. Burrich nous quitte. Il meurt dans un dernier moment
héroïque, en protégeant son fils Leste d'un Dragon. Juste avant,
il aura montré à tous ses puissants talents dans la magie du Vif et
son caractère en s'opposant à Trame (entre autres).
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