Tome
1, L'apprenti assassin : « Les humains ne pleurent pas leurs
morts avec l'intensité des chiens. Mais nous pleurons de longues
années »
Bien
qu'il soit relativement jeune à la fin du tome 1, Fitz a déjà
connu de nombreuses pertes ou morts (son père par exemple).
Pourtant, rares sont les moments où il les pleure, ainsi quand son
père meurt (Chevalerie), il a plus de la colère (de ne pas l'avoir
connu qu'autre chose). Par contre, quand Burrich lui retire son
compagnon de Vif (Fouinot) ou quand Umbre lui interdit son antre
secrète pour ne pas avoir relevé un défi, alors notre Fitz se
plonge dans un mutisme, dans le silence. Il est profondément marqué
par ces deux disparitions car ils étaient de rares amis.
Ici,
nous sommes à la fin de sa mission des Montagnes où Fitz devait
tuer le Prince des Montagnes pour permettre à Vérité et à sa
future femme de monter d'un cran dans la ligne de succession. Mais,
manipulé par Royal, Fitz va traverser de terribles épreuves et
manquera de mourir plusieurs fois. Au final, il se retrouve sauvé de
la noyade par Fouinot qu'il croyait disparu. Mais le vieux chien
meurt. Fitz perd donc pour de bon un ami fidèle et entièrement
dévoué.
Tome
2, L'assassin du Roi : « La hache est son arme. Vérité
hocha la tête. Et mon arme c'est lui »
Tout
le long du tome 2, Fitz est à la recherche de lui-même, de son
identité. Au retour des Montagnes, il n'est pas seulement diminué
physiquement ; non. Il en veut plus. Il se construit en nouant
des liens avec d'autres (Oeil-de-Nuit, Molly, etc.) ou en opposition
(Royal bien entendu mais aussi Burrich). On assiste donc à un long
processus qui culmine au moment où Fitz ne parvient pas à sauver la
petite gamine dans les bois. Là, il comprend qu'il doit user tous
les moyens disponibles s'il veut faire ce que son devoir lui
commande. Vérité et Burrich pensent que la hache lui conviendra (en
passant, cette arme deviendra un moyen d'humour tout le long de la
saga, et aussi dans les aventures de Tom Blaireau).
Il
y a un côté symbolique dans les propos de Vérité. Fitz reste un
outil forgé par Umbre, un outil à la disposition des Rois. Si c'est
Fitz qui porte les coups, il ne doit pas oublier pour autant qu'il y
a des gens au-dessus de lui qui prennent les décisions.
Tome
3, La nef du crépuscule : « Il est un lieu où tout
temps est maintenant, où les choix sont simples et ne sont jamais
ceux d'un autre. Les loups n'ont pas de roi »
Durant
le tome 3, nous faisons face à un Fitz tiraillé entre son amour
pour Molly et son devoir pour les Loinvoyant. Rares sont les moments
où il peut faire ce qu'il veut. Il ne peut même pas profiter
pleinement de la compagnie d'Oeil-de-Nuit. Il doit toujours se
cacher, faire attention aux apparences et à ses gestes, lui le
bâtard royal. Pire, il doit même donner sa vie pour des rois et eux
en retour ne lui donnent que peine et souffrance.
A
la fin du tome 3, Fitz est emprisonné, accusé d'avoir tué son Roi,
le Roi Subtil. Enfermé dans les cachots, il est torturé, puis se
suicide. Fitz meurt donc. Pas entièrement car il se réfugie
temporairement dans le corps du loup ; plus tard Burrich le
ramène à la vie. Pourtant à la lecture, on se rend compte que Fitz
vit sans doute-là une des plus belles périodes de sa vie, en tout
cas une des plus paisibles. Pas de corps meurtri, de tortures, de
coups d'épées, etc. ; non, il est dans un corps en pleine
possession de ses moyens qui vit au jour le jour.
Tome
4, Le poison de la vengeance : « pourtant c'est
d'un pas curieusement ragaillardi que je quittai les cadavres et
m'enfonçai dans la nuit qui s'épaississait »
Le
tome 4 peut être vu comme de transition. Fini d'arpenter les
couloirs de Castelcerf, finies ses anciennes relations (Pognes,
Molly, etc.), fini d'être officiellement Fitz. Notre héros se lance
dans une nouvelle quête (retrouver son Roi, son ami, son mentor, le
prince Vérité). Le tome 4 tranche radicalement avec les tomes
précédents. Nous pénétrons dans d'autres mondes en nous rendant à
Gué-de-Négoce ou lors du voyage avec Fifre et les autres. On
pourrait même croire que Fitz a changé mais non, son désir de tuer
est toujours là. Après avoir tenté d'éliminer le Roi Royal, il se
lance donc à la recherche de Vérité mais ce n'est pas de tout
repos, car il doit se rendre dans les Montagnes. Son périple a
d'ailleurs bien failli échouer ; il est reconnu par des soldats
et capturé mais parvient à s'échapper en les tuant tous. On
retrouve donc dans la phrase de fin du livre deux éléments dans
lesquels Fitz semble adorer : les cadavres (il en a une longue
liste derrière lui) et la nuit (ses leçons avec Burrich, ses rêves
endiablés sur Molly, etc.)
Tome
5, La voie magique, « Elle me souhaita la bienvenue »
Comme
le titre du roman l'indique, Fitz va devoir face à de nouveaux
défis. Des défis qui trouvent racine il y a bien des années. Fitz
et ses compagnons sont à la recherche de Vérité, dans des endroits
isolés et peu fréquentés des Montagnes. Ils empruntent alors une
route particulière qui après diverses péripéties les emmène à
un poteau que seul Fitz peut déchiffrer, comprendre et utiliser.
Fitz succombe donc à la tentation et s'enfonce dans l'inconnu. Ce
passage dans le roman doit être appréhendé en prenant en compte
tous les éléments que Robin Hobb nous offre sur les Anciens lors de
ses différentes sagas, il fait partie d'un tout.
Tome
6, la Reine solitaire, « Nous rêvons de sculpter notre
propre dragon »
Que
se passe-t-il dans ce tome ? Vérité donne vie à son Dragon,
la reine Kettricken récupère le trône, Molly épouse Burrich, le
Fou s'en va vers une destination inconnue, etc. Fitz se retrouve donc
seul, en partie par sa faute. Les années passent et s'il a de temps
en temps des contacts avec le monde extérieur grâce à la
ménestrelle Astérie, sa vie se résume à sa chaumière,
Oeil-de-Nuit qui vieillit et Heur un orphelin qu'il a recueilli.
Maigre récompense pour un homme qui a donné sa vie et un peu plus
pour sauver les Six-Duchés, n'est ce pas ? Pire, il n'a plus
personne à qui parler via la magie de l'Art (il a tué tous les
utilisateurs connus). Fitz n'a pas oublié non plus la fin de Vérité,
et combinés, ces deux éléments (sa soif d'Art et le sacrifice de
son vieil ami) lui donnent envie de créer son dragon. Pour y
abandonner toutes ses souffrances, ses peines et expériences.
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