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jeudi 17 juillet 2025

[George R.R. Martin] Le fanatisme contre Cersei Lannister et les femmes

Cersei Lannister est en bien mauvaise posture. Alors qu’elle occupe une des places les plus importantes du Royaume, son rôle est remis en question : elle est accusée d’avoir couché avec d’autres hommes que son mari, de fausses accusations ainsi que d’inceste. Pour ne rien arranger au sort de Cersei, ses déboires se déroulent alors qu’une faction radicale s’est emparée du pouvoir religieux à la capitale et semble avoir une lecture très stricte des textes et des pratiques.


C’est bien entendu la féminité et la sexualité de Cersei qui posent problème pour beaucoup. Il lui est reproché sa trop grande liberté sexuelle. C’est un argument déjà entendu lorsque la légitimité de Joffrey a été remise en cause par Stannis. Mais, il s’ajoute cette fois-ci une nouvelle couche bien plus mystique. L’accusateur lui reproche une perversité spirituelle comme le souligne la Septa Unella : « c’est la propreté de votre âme immortelle qui devrait vous préoccuper, et non de telles vanités de la chair ». Cersei, en couchant avec d’autres hommes, se serait souillée pour toujours.

Quand il rencontre Cersei, le Grand Moineau, le leader actuel du culte des Sept, exprime clairement son avis. Il laisse entendre qu’il déteste les femmes pour ce qu’elles sont et la capacité qu’elles ont selon lui à pervertir les hommes. Il reproche à Cersei un tort qu’il attribue à toutes les femmes ; aucune d’elles ne serait capable de se contrôler, de contrôler ses appétits charnels (« on connait bien la perversité des veuves, et toutes les femmes sont au fond des gourgandines, rompues à employer leur charme et leur beauté pour imposer leur volonté aux hommes »). Autrement dit, si les hommes fautent dans leur foi, ce serait forcément à cause des femmes.


Dès lors, le procès de Cersei n’est pas qu’un simple procès d’une femme accusée de tromperie, ou même un procès politique, c’est un procès religieux, le symbole de ce qui ne va pas à la capitale et dans le coeur et les âmes des gens. Kevan Lannister résume la chose : « Sa Sainteté Suprême est déterminée à te faire juger pour régicide, déicide, inceste et autre trahison (…) Le Grand Septon parle ici-bas pour les Sept. Frappe-le, et tu frappes les dieux eux-mêmes ».

Ensuite, la foi des sept et ses représentants n’a qu’un but : humilier Cersei. Il ne suffit pas de la maintenir en prison ou l’empêcher de voir son fils, Tommen. En la préparant pour sa marche d’expiation, elle est tondue : on lui enlève une part de sa féminité, sa chevelure. Cela ne s’arrête pas là car pour les septons, tondre Cersei revient à la purifier en partie. Ainsi, on la nettoie de la tête aux pieds (« quand ses mèches et ses frisures formèrent un amas autour de ses pieds, une des novices lui savonna le crâne, puis la soeur du Silence racla ce qui restait avec un rasoir (…) Le poil sous ses bras suivit, puis ses jambes et, enfin, le léger duvet doré qui couvrait son mont (…) Le rasoir avait le froid de la glace. »).


C’est une Cersei entièrement nue qui est livrée à la foule. Son corps ne lui appartient plus, elle n’a plus aucune dignité. Le Grand Septon (Moineau) l’offre à des gens furieux et déchaînés. Les septons justifient ce choix en disant qu’il n’y a que comme ça qu’elle pourra obtenir son pardon. Septa Mohelle habille son discours de beaux mots religieux : « Sa Sainteté Suprême lui a ordonné de démontrer son repentir en se dénudant de tout orgueil et de tout artifice pour se présenter, telle que les dieux l’ont faite, aux yeux des dieux et des hommes, afin d’accomplir sa marche d’expiation ». On comprend bien qu’il y a là une volonté de l’humilier et de la briser : elle n’a pas été entièrement rasée sans raison, elle n’a pas été forcée de marcher nue sans raison.


Cersei n’est pas la seule cible du Grand Moineau. C’est aussi le cas de Margaery Tyrell. Elle est accusée d’avoir une sexualité débridée et d’absorber des potions pour avorter.

Le statut de reine n’a pas protégé Cersei, la puissance de sa famille ne met pas Margaery à l’abri. Les propos de Kevan Lannister sont clairs : ce que le culte des Sept, le culte des Sept l’obtient (« nul ne doute de l’innocence de votre fille, messire, mentit ser Kevan, mais Sa Sainteté Suprême insiste pour avoir un procès »). La réaction de Mandyll Tyrell est plus qu’équivoque et montre à quel point le Grand Moineau a fait de son culte un puissant outil politique. S’il fait des femmes sa principale cible, il s’implique de plus en plus dans le jeu politique comme le déplore Mandyll Tyrell : « que sommes nous-devenus, pour que rois et grands seigneurs, doivent danser au gazouillis de moineaux ? ».

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