Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Petit-Furet dans la légende

Il existe des personnages qui paraissent anodins et qui ont un grand impact sur l’histoire. Il existe des personnages qui accomplissent des ...

vendredi 9 mai 2025

Bailor, un personnage secondaire anecdotique mais fort méprisable

Il existe des personnages qui n’apparaissent que quelques pages et arrivent à laisser un sentiment bien désagréable au lecteur. Ils n’inspirent que du dégoût et du rejet, c’est le cas de Bailor. Cet homme apparait dans le septième tome des aventures de Fitz, alors qu’il est devenu Tom Blaireau, et qu’il vit dans sa petite maison, coupé du monde des Loinvoyant avec son loup Oeil-de-Nuit et son fils adoptif Heur.


Bailor est le voisin de Tom Blaireau, il élève des porcs et on le retrouve au marché alors que Fitz tente de vendre quelques encres et produits.

La première impression qu’il donne est immédiatement déplaisante, d’autant plus que nous suivons l’action du point de vue de Fitz et que ce dernier est doué de l’Art et du Vif. Il peut donc ressentir les humains, mais surtout les animaux. C’est ce fait qui rendra Bailor antipathique. Car, cet éleveur traite ses animaux sans aucun respect, presque méchamment. Il ne les considère pas, ne leur apporte aucun confort. Pour lui, ils ne sont bons qu’à vendre. On peut lire que « je sentis aussi que son boeuf avait la chair à vif à cause du harnais inadapté qui le frottait sans cesse, et je perçus la terreur et l’inconfort des cochonnets ligotés en plein soleil ». Sa cruauté et son manque d’empathie sont donc bien mis en valeur. Pour Bailor, les animaux ne valent que ce qu’ils peuvent rapporter et il est hors de question de faire un effort pour leur confort.


En s’installant près de l’étal de Tom Blaireau, Bailor jette des accusations : il l’accuse de lui avoir volé des animaux. Si ils ont disparu, c’est nécessairement parce que quelqu’un lui veut du mal. Il ne lui vient pas à l’idée qu’ils aient pu s’enfuir ou qu’ils n’aient pas assez sécurisé son enclos.


Quand Fitz lui fait remarquer la chose, Bailor le juge. Il le prend de haut, le considère comme faible et influençable. Il met en valeur ses muscles sans savoir qui est en face de lui. Or, Fitz n’est pas n’importe qui. Il ne détourne pas le regard, il ne baisse pas la tête. Sans doute grandement influencé par Oeil-de-Nuit, Fitz montre qu’il n’est pas une vulgaire proie, mais un prédateur. Il ne se laisse pas faire et tient tête à Bailor. Pour ce dernier, ainsi que pour tous ceux qui assistent à la scène, c’est comme une révélation. Ils ne reconnaissent pas l’individu qui se tient devant eux. Ils sont choqués. Bailor, lui, a tout simplement peur. Son attitude ne laisse place à aucun doute : « le plus frappant fut le changement d’expression de Bailor. Il n’aurait pas eu l’air plus apeuré si un ours s’était soudain dressé devant lui, les crocs dénudés ». Notons que l’image employée (de l’ours) n’est pas anodine car c’est un des rares animaux de la sage qui a impressionné Fitz et le loup.


Bailor est alors un homme humilié. Il lui faut quelqu’un d’autre à qui s’en prendre. Il ne peut plus s’attaquer à Tom Blaireau alors il s’en prend à groupe que la majorité déteste : les gens doués du Vif. Il parle d’eux avec des termes dévalorisants (« possible qu’on ait des vifards dans une colline »). Il colporte des rumeurs entendues ici et là sur la pratique de cette magie (« il leur suffirait d’ensorceler ma truie et ses petits, et de s’en aller simplement avec eux »). Bailor partage donc un trait commun avec bon nombre de duchéens : la détestation gratuite d’une magie qu’ils ne connaissent pas et qu’ils ne cherchent pas à comprendre. Il est bien plus simple de haïr quelque chose de cette façon.


La réalité politique rattrape Fitz : il est convoqué à Castelcerf afin de retrouver le prince Devoir qui a disparu. Il passe donc de longues semaines loin de chez lui. Pour Bailor, c’est une invitation ouverte à se servir, à voler. Il le fait sans aucune finesse, sans aucune discrétion. Il saccage la maison et les possessions de Fitz : « ce pillage était une injure difficile (…) l’envie de me venger bouillonnait en moi ». Bailor réussit donc l’exploit de toujours parvenir à faire sortir Fitz de ses gonds. Sa simple présence, sa simple évocation semblent suffire à attiser la colère de Fitz. A chaque fois, le bâtard de Chevalerie semble proche de perdre le contrôle de lui-même.

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