Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses.

Article épinglé

Kennit, maître de son destin ?

Kennit est un des personnages majeurs des Aventuriers de la Mer. Comme un bon nombre d’autres, on le voit se transformer au fur et à mesure ...

dimanche 28 janvier 2024

L'écorce elfique

Les produits addictifs sont présents dans les Six-Duchés. Royal boit beaucoup, prend plaisir à fumer et respirer des herbe, tout comme sa mère. Subtil s’abrutit avec des plantes pour chasser la douleur. Umbre est d’ailleurs un expert en ce domaine. C’est lui qui fournit à Vérité de l’écorce elfique quand ce dernier emploie fortement l’Art contre les Pirates Rouges. L’écorce elfique est censé faire du bien à Vérité, chasser des maux de tête et le revigorer.


Quand Royal demande au Fou ce qu’il envisage de donner à un Subtil mal en point, le bouffon de la cour répond que « l’écorce elfique est un fortifiant courant dont je suis sûr que même Murfès a entendu parler ». Fitz et Vérité en consomment donc fréquemment et dans de belles quantités. Mais, très vite, on comprend que cette plante est une drogue qui a des effets néfastes et qui peut expliquer leur morosité. Burrich, un autre expert en traitement médicamenteux, prévient Fitz que « quand on prend trop d’écorce elfique, on risque de voir la vie en noir ». Fitz ne l’écoute pas, pas plus que Fitz n’écoute le commentaire d’une cuisinière d’une auberge (dans le tome le Poison de la vengeance). La femme est choquée et peinée de voir qu’un jeune homme se plie à ce vice : « c’est une saleté, ce truc (…) on refile ça aux esclaves à Terrilville, mélangé à la nourriture, pour les faire tenir debout. Ça leur donne de la force mais ça leur enlève l’envie de se bagarrer et même de vivre ». Autrement dit, l’écorce elfique trompe le corps et plonge l’esprit dans une sorte d’apathie.


Le fait que l’écorce elfique permette de donner un coup de fouet au corps est bien connu d’Umbre. C’est la raison qui l’a poussé à en donner à Vérité. Poussé dans ses retranchements quant à son utilisation par Caudron, Fitz se justifie et explique que « jamais il n’avait employé l’Art avec autant d’intensité et ne s’en était jamais trouvé aussi épuisé, si. Bien qu’Umbre a décidé de lui donner de l’écorce elfique pour le revigorer ».


Caudron emploie un ton alarmiste. Elle tente de prévenir Fitz que l’écorce est un produit redoutable et puissant. Ce n’est pas pas quelque chose à consommer à la légère. Selon Caudron, le produit a des effets que Fitz ne soupçonne même pas (« droguer au moins le fou ; ça l’insensibilisera contre les attaques de nos ennemis et leur dissimulera ses pensées (…) Donné à un bâtard royal assez jeune, le produit peut détruire tout potentiel d’Art chez lui »). C’est un constat effrayant entendu par Fitz. Caudron récidive puisque Fitz fait la sourde oreille. Elle assène que l’écorce « a la réputation d’empêcher la croissance de l’Art, voire de le détruire chez les jeunes, et chez les plus vieux d’empêcher son développement total ». Fitz et Vérité ont donc pris un énorme risque en en consommant. 

La vieille Caudron persiste ; elle pense qu’un « homme qui a pris de l’écorce elfique perd aisément espoir, et il est plus facile à manipuler ». Cela rejoint la position de Burrich. Finalement, Caudron semble penser que rien ne vaut le repos naturel et que l’emploi de l’écorce doit être exceptionnel (« et si elle donne un coup de fouet momentané, on le paye toujours par la suite. On ne triche pas avec le corps, jeune homme »).


Mais, l’écorce semble attirer les consommateurs. Elle leur donne envie de recommencer, d’en prendre à nouveau. Fragilisé, affaibli, le fou demande sa dose à Fitz (« puis-je te demander un peu d’écorce elfique ? Rien n’a réussie à me réchauffer autant la nuit dernière. »). Fitz, lui, connait les effets du produit (« l’écorce elfique revitalise l’organisme même si on peut se sentir pris de mélancolie après l’avoir utilisée ») et continue pourtant d’en absorber.

A la recherche de Vérité, enfoncés dans le froid des Montagnes, harcelés par l’Art des artiseurs de Royal, Fitz et le Fou consomment donc de l’écorce elfique. On sent une certaine addiction chez eux. En prendre est une des  rares bonnes choses de leur journée. La drogue leur offre de l’apaisement. C’est bien visible quand on peut lire que « je sentit d’abord l’acre morsure de la décoction sur ma langue, puis sa chaleur apaisante qui se répandait dans mon estomac et tout mon organisme. J’observais le fou et je le vis se détendre  lui aussi tandis que ses yeux se mettaient à pétiller »… 

Comme toute drogue, l’accoutumance se crée et il en faut de plus en plus pour ressentir le même effet. C’est une triste vérité à laquelle Fitz fait face : « j’eus un instant d’effroi en me rendant compte de la quantité d’écorce elfique que j’avais consommée en une seule fois ; un an plus tôt, avec la même dose, je me serais retrouvé à faire le cochon pendu accroché aux poutres ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire