Après avoir épousé Devoir, Elliania est devenue la reine des Six-Duchés. Elle ne l'est pas seulement devenue sur le papier mais aussi dans les faits. Car, c'était loin d'être gagné : elle venait des îles d'Outre-mer qui ont tant répandu la mort quelques années auparavant et il fallait prendre la suite de la reine Kettricken.
On comprend très vite qu'Elliania a trouvé sa place et imprimé sa marque. Elle s'est ainsi forgée des alliances, avec des femmes étrangères comme elle à la cour de Castelcerf. Ortie en est un bon exemple, elle qui vient de la campagne et dont la vie a basculé lorsqu'elle a appris qu'elle était la fille de Fitz.
On savait déjà qu'Elliania était très attachée à sa famille, et en particulier aux femmes de sa famille. La voir prendre à cœur les aspirations d'Ortie n'est donc pas inattendu. C'est elle qui permet à la jeune femme d'épouser qui elle veut, de ne pas être prise au piège des intrigues politiques. Crible nous apprend donc que « la reine des Six-Duchés, ce n'est pas Kettricken mais Elliania ; or, elle vient d'une contrée où une femme peut épouser qui elle souhaite ». Elliania a donc défié la volonté royale pour permettre à Ortie de suivre son cœur.
La relation entre Elliania et Ortie semble amicale, en tout cas autant que le permettent les obligations d'une Reine et d'une Maîtresse d'Art. Elles semblent suffisamment proches et se faire confiance pour qu'Elliania baptise la fille d'Ortie (« Une fille. La reine Elliania est ravie ; elle a demandé le privilège de la nommer, et Crible et moi avons été d'accord. Espérance »).
D'une certaine façon, on peut presque croire qu'Elliania fait passer ses devoirs de reine après son amitié avec Ortie. Elle est prête à créer de grandes perturbations en reconnaissant Ortie comme une Loinvoyant officiel. Jusque-là, Ortie se contentait de vivre à Castelcerf et d'enseigner l'Art, sans que sa parenté ne soit révélée. Elliania prend les choses en main, quitte à défier le Roi Devoir et le vieux Umbre : « La reine Elliania ne tient pas en place ; j'ai d'abord cru qu'elle était en colère, parce qu'elle m'a accueilli avec un regard froid et brillant, mais elle paraît maintenant bizarrement chaleureuse, presque radieuse ».
Pour autant, Elliania n'oublie pas ses responsabilités en tant que reine et qu'elle doit délivrer la justice. C'est elle qui se montre la plus dure quand un groupe de soldats malmène Lourd et Lant. Sa proposition est radicale ; il faut « dissoudre la compagnie, faire donner le fouet à ceux qui ont maltraité Lourd, les bannir à jamais de Cerf ».
Mais, tout change lorsque Abeille a été enlevée. La jeune femme, bien qu'élevée au loin, fait partie de sa famille. Là où certains comme Fitz joue la temporisation ou la mission discrète, Elliania est bien plus vindicative. Elle n'est que colère et vengeance. Son côté passionné exalte son jugement et elle s'emporte : « Non ! Ce sont eux les coupables ! Ceux qui l'ont enlevée. Il faut les traquer et les tuer : Les tuer comme des cochons qui couinent devant le boucher ! »
Il faut dire qu'Elliania est encore marquée par ce qui est arrivée à sa mère et à sa sœur, du temps où la Femme Pâle régnaient. Elle les a vues devenir des otages. Pire, elle a été impuissante et a dû remettre son sort dans les mains d'un autre (« une vengeance sanglante et méritée contre ceux qui ont volé une fille de notre sang, comme celle qu'il a exercée quand la Femme Pâle a volé ma mère et ma sœur ! ») Autrement dit, Elliania accepte la quête de vengeance de Fitz et l'encourage à se rendre à Clerres pour punir les ravisseurs. Elle en donne une preuve supplémentaire en donnant un tissu à Fitz et en lui demandant de le tremper dans le sang de mes adversaires afin qu'elle pût l'enfouir dans la terre de la maison des mères ».
Elle est même prête à rassembler une armée pour voguer jusqu'à Clerres. Ortie, en apprenant qu'Abeille est vivante, dit que « je vais rassembler une armée de guerriers et d'artiseurs. Elliania a déjà proposé cette idée plus d'une fois ».
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