Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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dimanche 23 avril 2023

L'histoire de Sereine

Sereine est un personnage secondaire de l'assassin royal. Si elle n'a pas un grand impact sur la finalité de l'histoire, elle est quand même une des personnes qui s'oppose à Fitz et qui symbolise bien la haine gratuite et artificielle envers le bâtard. Sereine n'a pas de raison particulière pour détester Fitz : ils ne sont pas en réelle compétition, ils n'évoluent pas dans le même cercle même si ils sont tous les deux formés par Galen. Le mépris de Sereine est celui de Galen transmis à la mort de ce dernier.

Quand on fait la connaissance de Sereine, elle est l'aînée de Fitz. Le bâtard n'est qu'un adolescent alors que Sereine est déjà une femme (« Sereine la doyenne, puisqu'elle avait dans les vingt-cinq ans »). Elle suit les cours d'Art de Galen. On a de la compassion pour elle (et les autres femmes) en s'apercevant la façon dont elle est traitée. Galen semble considéré les femmes comme des incapables, pas digne de son temps et de son attention. Ignorée, Sereine a du mal à cacher son agacement : « je connaissais vaguement Sereine, elle aussi élève douée de Geairepu, et j'avais l'impression de sentir la chaleur de sa colère ». Si il traite différemment les garçons et les filles dans son apprentissage, Galen fait preuve d'égalité en terme de punitions. Sereine, elle aussi, reçoit des coups ; Fitz est témoin de la scène : « quant à Sereine, d'une bourrade, il la fit tomber sur un genou et il la frappa à quatre reprises ».

Mais, très vite, la réelle nature de Sereine se révèle. On comprend qu'elle est ambitieuse et déterminée, apte à tourner le dos à ceux et celles qui se dressent sur son chemin. C'est le cas de Joyeuse, une femme proche d'elle mais qui rate un examen d'Art. Sereine mène un mouvement qui pousse à ostraciser Joyeuse : « on n'avait pas l'impression qu'elle avait échoué à un examen, mais plutôt qu'elle avait comme un acte abject et répugnant pour lequel il n'était pas de pardon ».

Galen se fait éliminer par Vérité. Le clan d'Art a besoin d'un nouveau leader et c'est Sereine qui endosse ce rôle. On peut supposer qu'elle est charismatique, qu'elle exerce une influence sur les autres. Fitz nous apprend que « de tous les membres du clan de maître d'Art, elle était désormais le plus puissant (…) en l'absence d'un maître d'Art, Sereine avait hérité d'une bonne part de la position de Galen au château ; elle avait également repris à son compte, et avec enthousiasme, la haine que me vouait Galen ». On note que Galen a repris les traits de celui qui la tourmentait et la méprisait. Cela trouve sans doute son origine dans les mois où elle a été membre du clan d'Art de Galen, où elle a supporté toutes ses vilenies pour obtenir son approbation.

Sereine reprend la haine de Galen envers Fitz. Elle le menace, elle l'espionne. Elle l'insulte en lui disant que « tu n'es pas un homme. Un jour, tout le monde le saura ». Sereine fait sienne l'aversion pour la magie des bêtes (le Vif). Elle veut dénoncer la pratique de la magie de Fitz, une certaine forme de perversité.

Fitz n'est pas le seul à subir l'attitude de Fitz. Les petites gens craignent également Sereine : « les serviteurs parlaient d'elle à présent avec la même appréhension et la même aversion qu'ils réservaient autrefois à Galen ».

Il faut également placer la vie de Sereine dans le contexte historique. Royal gagne en importance et devient en quelque sorte le Roi des Six-Duchés. Subtil est un vieillard sans forces et sans énergie, sans volonté. Kettricken n'est qu'une étrangère. Vérité s'est lancé dans sa quête des Anciens. Le clan d'Art mené par Sereine répond à Royal. Sereine se sent donc munie d'une sorte d'impunité. Elle considère qu'elle peut agir sans craindre de conséquences. Elle fouille la chambre de Fitz et elle l'harcèle (« Sereine et Justin se mirent à me hanter, j'avais conscience de leur présence, souvent physiquement, mais aussi dans les attouchements d'Art aux limites de mon esprit »).

Sereine connaît une fin tragique. Elle est tuée par Fitz alors qu'elle est en train de siphonner les forces du vieux Subtil. Elle a sous-estimé Fitz, sa sauvagerie. Elle s'est tenue à découvert, sans protection et a payé le prix de cette erreur en y laissant sa vie. Fitz assassine Sereine devant un bon nombre de témoins : « je tirai la tête de Sereine en arrière et passai la lame du couteau du roi sur sa gorge offerte ; elle eut un soubresaut et je la laissai tomber par terre ». Si le geste de Fitz peut paraître brutal, il est motivé par une raison bien précise. Pour Fitz, c'est un acte justifié : il veut venger Subtil (« ce n'est pas moi qui ai tué le roi (…) ce sont Justine et Sereine »). Fitz est donc convaincu d'avoir appliqué la justice royale sur Sereine. Il se justifiera d'ailleurs de ça auprès de Burrich : « et ce que Romarin n'a pu apprendre, Justin et Sereine l'ont entendu : ils vampirisaient le roi, ils le saignaient de sa force d'Art et ils interceptaient la moindre pensée qu'il échangeait avec Vérité ». Cette affirmation montre aussi que Fitz a sous-estimé Sereine et ses capacités.

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