Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Petit-Furet dans la légende

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dimanche 30 avril 2023

L'histoire de Kebal Paincru

La guerre a frappé les Six-Duchés. Les villages côtiers sont attaqués, la forgisation commence à prendre de l'ampleur. L'ennemi, les Pirates Rouges, est mené par Kebal Paincru (ou Kemal Paincru ou Kébal Paincru). La stratégie menée et décidée laisse le pouvoir duchéen sans réponses. Ils ne savent comment appréhender les choses et il leur faudra le retour et l'intervention des dragons de pierre et d'Art pour gagner la guerre.

Qui est donc Kebal Paincru ? Qui est donc cet homme qui a menacé comme rarement les Six-Duchés ? Il ne sort pas de nulle part, c'est un homme qui a déjà prouvé ses capacités de leader et de combattant, puisqu' « il a débuté dans la vie comme pirate » et qu' « il était doué à la fois comme marin et comme guerrier, et les hommes qu'il commandait s'en portait très bien ». Puis, il a gagné en influence et en importance, au point où il a réussi à renverser des siècles de tradition. Il faut savoir que les îles d'Outre-mer n'ont jamais eu un seul homme ou une seule femme à leur tête, ils n'étaient pas une monarchie, un régime avec un pouvoir centralisé. Comme l'affirme Umbre, Kebal Paincru a tout basculé : « les Outrîliens n'ont pas de roi, pas de chef suprême : pour leur tradition, Kebal Paincru était une anomalie ».

Paincru n'a pas attaqué les Six-Duchés par hasard. Il est animé par de la rancœur, la volonté de revanche. Il n'a pas oublié le passé lorsque les duchés ont attaqué les îles d'Outre-mer et ont semé la mort et la destruction, et pire la forgisation de certains à cause des dragons. Il mélange alors sa colère à la recherche et rend aux duchéens ce qu'ils ont apporté auparavant : « les sages mêlèrent leur savoir à l'insatiable soif de vengeance d'un certain Kemal Paincru (…) créer leurs propres dragons pour répandre sur les Six-Duchés les mêmes destructions impitoyables que nous leur avions infligés jadis ». Viols, morts et forgisations touchent alors les Sic-Duchés. Les bords de mer sont les premiers attaqués et au fur et à mesure que l'autorité duchéenne faiblit, la menace gagne l'intérieur. Personne n'est à l'abri des attaques de Paincru, d'autant plus que l'homme ne réclame rien. Il ne semble pas chercher à coloniser les terres défaites.

La deuxième saga de l'assassin royal nous apprend la façon dont Paincru a assis son autorité sur les îles d'Outre-mer. Il a utilisé des menaces ignobles pour mettre les familles au pas (« apparemment, Paincru avait assujetti aussi les familles des Outrîliens qui s'opposaient à la guerre ; il les avait forgisés pur embarquer pour Aslevjal »). Autrement dit, une partie des Pirates Rouges n'était pas partisane des idées de Kebal Paincru mais n'avait pas le choix. Paincru a commandé en étant à la fois inflexible et sans pitié, menaçant ceux qui se mettaient sur son chemin (« il se raconte qu'il se faisait obéir de ses hommes, non grâce à son charisme, mais par les représailles dont il menaçait les proches et leurs propriétés s'ils refusaient de se plier à ses objectifs »). Un rapport résume parfaitement l'homme qu'était Kebal Paincru : il n'était pas « considéré comme un monarque, mais plutôt comme une force maléfique, un vent polaire qui surcharge tant de glace les gréements qu'en une heure le bateau se retourne sur la mer ».

Les Six-Duchés finissent par vaincre les Pirates Rouges. Vérité mène la guerre là-bas et la rumeur laisse croire que « Kebal Paincru et la Femme Pâle ont péri au cours du dernier mois. On suppose que (…) les dragons les ont survolé et ont jeté les hommes dans une hébétude complète avant de détruire le vaisseau ». Le personnage de la Femme Pâle est déterminant dans la vie de Kebal Paincru. Pour certains, elle a été sa conseillère alors que pour d'autres, elle était celle qui avait réellement le pouvoir. Le Fou, lui, a clairement pris position : « demande à Kebal Paincru : on obéit à la Femme Pâle, un point, c'est tout ». Dwalia, elle, voit Kebal Paincru comme un garde du corps, pire un garde du corps qui a failli à sa mission (« je t'ai suppliée de me laisser partir avec Ilistore pour la protéger, et vous avez tous refusé sous prétexte que Kebal Paincru suffirait ; mais il n'a pas suffi, et elle est morte »).

Le Fou va un peu plus loin. Kebal Paincru s'inscrit volontairement ou non à l'affrontement qui le lie aux gens du Clerres. Pour le Fou, il est le Prophète Blanc de son époque et Fitz est son catalyseur ; la Femme pâle a un avis différent : « aussi fermement qu'elle se croit le Prophète Blanc, elle est convaincue que Kebal Paincru est son catalyseur ».

La Femme Pâle a un avis tranché sur Kebal Paincru. Pour elle, il n'y a pas de doute, c'est elle qui contrôlait le leader des Pirates qui n'était qu'une simple marionnette. C'est grâce à elle que les Six-Duchés n'ont pas connu le pire : « j'ai refréné leur ardeur et leur ai interdit d'annexer les territoires conquis. Vous avez vu Kebal Paincru : vous donne-t-il l'impression d'un homme qui a réalisé ses rêves de domination et d'enrichissement ? » Elle confirme que Paincru a été touché par les dragons des Six-Duché : « leur passage a suffi à le dépouiller d'une grande partie de son intelligence ; il est vrai qu'il n'en avait guère de toute façon. Il m'a été un instrument utile pendant un temps. » La Femme Pâle a donc une bien piètre impression de Paincru : il n'est qu'un outil. Un outil bien peu agréable à regarder et à fréquenter. C'est ce qui transparaît quand elle rencontre Fitz et le compare à lui : « vous empestez autant que Kebal Paincru ; je croyais les hommes des Six-Duchés plus soignés ».

La fin de Kebal Paincru est tragique. Il meurt deux fois : une fois en nourrissant le dragon de pierre de la Femme Pâle (et où il mettait lui-même les esprits des Outrîliens récalcitrants) et une autre fois en étant abattu en tant que dragon.

Paincru n'a pas été stupide au point de se plonger lui-même dans le dragon. Il n'était pas désespéré comme l'était un Vérité. Si il s'est retrouvé dépouillé de la vie, c'est à cause de la Femme Pâle. Et pour une fois, il ne lui a pas été totalement soumis. Il s'est rebellé et a fait en sorte de l'entraîner dans sa chute : « elle a donné l'ordre de livrer Paincru au dragon (…) ceux qui ont délivré le vieux guerrier de ses fers ont sous-estimé sa force et sa haine de la Femme Pâle (…) il (…) l'a attrapée par les poignets et s'est mis à rire aux éclats en hurlant qu'ils allaient se fondre ensemble dans le dragon et s'envoler pour assurer la victoire des îles d'Outre-mer ». C'est un extrait important car il montre que Paincru n'a jamais perdu son objectif de vue. Malgré les obstacles sur sa route, malgré l'emprise qu'a sur lui la Femme Pâle, il a toujours en gardé en tête son envie de faire souffrir les Six-Duchés. Ce passage montre aussi que les deux, la Femme Pâle et Kebal Paincru, sont intimement liés. Pour Paincru, si il devait en finir, il était inévitable que la Femme Pâle connaisse le même sort (« Paincru a disparu en l’entraînant avec lui, si bien qu'elle s'est retrouvée plongée dans la pierre jusqu'aux poignets »).

L'ingestion de Paincru permet au dragon de prendre vie. Il devient le dragon Paincru et porte toute la colère de l'ancien roi des îles d'outre-mer : « Place à Paincru ! Je viens écraser, tuer et dévorer ! J'ai faim de la chair des paysans ! Aujourd'hui, j'aurai ma vengeance ». Paysan fait référence aux habitants des Six-Duchés et est ici utilisé de façon dévalorisante. Il est employé de façon moqueuse.

C'est Leste, le fils d'un maître d'écuries et d'une chandelière, qui mettra fin à sa vie. C'est donc un jeune homme qui n'a rien d'un guerrier qui fait tomber une des plus grandes menaces. Il tire de son arc une flèche donnée par Sire Doré qui tue le dragon(« il demeura pétrifié (…) la patte dressée pour atteindre la flèche qui pointait de son œil, les mâchoires ouvertes. Un silence incrédule s'abattit sur le champ de bataille. Le dragon de pierre était mort »). Aslevjal a donc été la dernière demeure de Kebal Paincru, une prison de glace.

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