A la fin des Aventuriers de la Mer, Kennit a atteint son but : il est reconnu par tous comme le Roi des Pirates. C'était un objectif important pour lui puisqu'il lui permettait de lutter contre ses démons du passé, notamment les maltraitances d'Igrot. En devenant Roi des Pirates, Kennit a changé la donne dans un monde en plein changement. Il a redessiné la carte, a créé un nouvel État. Surtout, il a pesé dans le conflit entre Terrilville et Chalcède, et a permis aux vivenefs (Vivacia, Parangon) de se rapprocher de ce qu'elles sont vraiment (des dragons). Il a aussi contribué à la diminution de l'esclavage et a permis aux gens de Partage de regagner une fierté. Mais, il y a aussi des points négatifs. Kennit est un homme égoïste qui ne voit les relations humaines que comme une façon de gagner des choses. Il est un homme violent qui n'hésite pas à employer la force pour prendre ce qui lui est interdit. Il a également violé Althéa Vestrit et l'a laissée grandement traumatisée.
Dans la trilogie du Fou et de l'assassin, on a quelques indications qui évoquent la légende laissée par Kennit. Car, l'homme a clairement marqué son époque. Son parcours est vanté, glorifié. Pour ceux qui n'ont pas vécu les aventures de près (les gens des Six-Duchés), Kennit a eu une histoire épique. Ambre leur dit que « d'un seul navire, il est passé à deux, puis à une demi-douzaine, et enfin à toute une flotte, et lui-même est devenu chef puis souverain. Et un très bon souverain, finalement ». Les propos sont élogieux ; il faut dire qu'Ambre a vu ce qu'est devenu Partage, ce que sont devenus les îles Pirates.
Un des grands legs de Kennit, pour ceux qui l'ont intimement connu, est le fils qu'il a eu avec Etta. Étrangement nommé Akennit, ce dernier est friand de tout ce qui a lien avec son père. Grâce à la magie des vivenefs, il peut en avoir un aperçu en étant sur le pont du Parangon. Etta le souligne tout en disant qu'il faut faire attention : « le sang de Kennit a imprégné les planches de ce pont, et, avec lui, ses souvenirs (…) mon fils (…) a été possédé d'une curiosité effrénée pour ce bateau (…) Kennit n'est qu'une partie de la vie incarnée de cette vivenef ». Hiémain ne dit pas autre chose (« n'importe quel jeune homme, qui n'aurait jamais connu Kennit, mais aurait grandi des exploits héroïques de son père, serait amoureux de ce navire »). On comprend que les actes de Kennit sont devenus des moments épiques, que son histoire est racontée et valorisée. Kennit est devenu une figure de légende dans cette univers, l'égal d'un Gouverneur ou des Anciens.
D'une certaine façon, Kennit est donc entré dans l'histoire. Son nom gagne encore plus en immortalité lors que Kanaï apprend ce que Kennit a fait sur l’île des Autres (il a combattu une Abomination). Faire ça équivaut à gagner le respect des dragons : « Quel geste héroïque ! Je vais partager cette histoire avec Gringalette et avec tous les dragons ». Or, les dragons partagent les souvenirs de portées en portées : le souvenir de Kennit traversera donc le temps.
Mais, tout le monde n'est pas un grand partisan de Kennit. C'est bien entendu le cas d'Althéa. Quand Ambre vante Kennit, elle rappelle aux autres qu'il est « un salaud de la pire espèce ». De façon assez légitime, elle lui en veut toujours pour ce qu'il lui a fait (« pas plus que je n'ai pardonné à Kennit de m'avoir violée (…) pour certaines choses, il n'y a ni pardon ni refus de pardon »). Althéa sera donc toujours une fervente critique de Kennit ; elle ne chantera jamais sa gloire.
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