Jorah Mormont rêve de sa terre natale, de sa terre familiale. Il est prêt à tout pour ça, prêt à espionner Daenerys Targaryen et fournir des renseignements à Robert Baratheon. Mais, dans son exil forcé auprès de la jeune Targaryen, il finit par s'attacher à elle. Étant donné la différence d'âge, on pourrait croire qu'il est comme un oncle qui veille à la sécurité de sa nièce, qu'il est la figure du protecteur dévoué. Mais, Jorah n'est qu'un homme et il est habité par des désirs, des passions. Pour lui, Daenerys n'est pas uniquement l'héritière légitime des Sept-Couronnes, elle est une femme dont il a envie physiquement.
Les intentions de Jorah sont claires. Il ne cherche pas à cacher sa passion pour Daenerys. Il tente d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour la convaincre. Par exemple, il se sert de la légende targaryenne (le dragon à trois têtes) pour tenter de se placer ; il ne cherche pas uniquement à être son seul soupirant, il se contenterait juste d'une place : « à défaut de frères, il vous est possible de prendre des époux. Et, sur ma foi, Daenerys, il n'existe au monde aucun homme qui vois sera jamais moitié fidèle que moi ». L'amour de Jorah pour Daenerys n'est pas uniquement de dévotion, Jorah est attiré physiquement par la jeune femme. Il ne rate pas une opportunité pour regarder son corps, admirer ses forces (« alors qu'on l'aidait à monter dans le palanquin ser Jorah n'avait pu s'empêcher de dévorer des yeux son sein dénudé »). Daenerys a conscience de l'intérêt de son compagnon et elle doit faire en sorte qu'il ne se trompe quant à ses réactions physiques (« il lorgnait ses seins. Elles les couvrit de ses mains, de peur que ses tétons ne la trahissent »). Car, ce que ressent Jorah n'est pas sans issue : Daenerys a parfois des impulsions physiques pour son compagnon. Elle n'est sans doute pas amoureuse de lui mais elle n'est pas non plus insensible à sa présence. C'est sans doute pourquoi Jorah s'enhardit assez pour tenter sa chance et l'embrasser (« « Oh », fut tout ce qu'elle eut le loisir de dire quand, l'étreignant de toutes ses forces, il l'embrassa à pleine bouche »).
Jorah a donc été dépassé par son désir, par ses envies, par son besoin. Daenerys oscille entre plusieurs réactions. Elle tente de remettre Jorah à sa place en employant des mots durs. Elle lui dit que « je vois honore, je vous respecte, je vous chéris – mais, je ne vous désire pas, Jorah Mormont, et je suis lasse de vos manœuvres sempiternelles pour écarter de ma personne tout autre homme du monde ». Elle tente de lui faire comprendre qu'il ne serait qu'un ami, rien de plus ; elle ne veut pas de lui comme amant et encore moins comme amoureux. Car, au-delà d'être une femme, Daenerys veut être une reine et elle veut qu'on la regarde comme une reine. Elle craint que Jorah oublie cela (« il voit en moi tantôt une enfant qu'il doit protéger, tantôt une femme avec qui il aimerait coucher, mais lui arrive-t-il jamais de me considérer vraiment comme une reine ? »)
Les sentiments, les désirs de Jorah Mormont sont-ils réellement sans issue ou non réciproques ? Il est difficile d'être catégorique lorsqu'on lit certaines pensées ou certaines actions de Daenerys. Ainsi, lorsqu'elle pense à un homme, c'est à Jorah qu'elle pense dans un premier temps (« elle essaya de s'imaginer dans les bras de ser Jorah, l'embrassant, le faisant jouir, se laissant pénétrer par lui. Cela n'allait pas. Elle ferma les yeux et l'image de Drogo se substitua à celle de Mormont »). Certes, penser à Jorah ne suffit pas à son contentement mais c'est malgré tout vers lui que ses pensées se tournent au début.
Et, la chose est encore plus explicite alors qu'elle est perdue dans un rêve : « il lui avait tant manqué. Elle voulait voir son visage ingrat, l'entourer de ses bras et se serrer contre son torse ». Les sentiments de Daenerys oscillent donc, ils ne sont pas clairement établis. La passion de Jorah n'est pas récompensée (il ne couche pas avec Daenerys, il ne l'épouse pas), mais la princesse Targaryen ne le repousse pas complètement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire