Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Petit-Furet dans la légende

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dimanche 21 novembre 2021

Parangon et Fitz

Défiguré volontairement par un jeune Kennit, Parangon finit par accepter qu’on lui sculpte un nouveau visage. C’est une attitude qui sort du commun car tout le monde, vivenefs comprise, pense que c’est impossible. Mais, Ambre est une artiste et une artisane hors pair. Au fur et à mesures des aventures, elle lui créera son nouveau visage et on comprendra par des allusions que c’est ce lui de Fitz. Par exemple, dans les Marches du Trône, Althéa lui demande ce qu’elle sculpte. Ambre répond que ce sont « des cerfs qui chargent ».

Cela se confirme dans les secrets de Castelcerf quand Jek traverse le monde et rend visite à sa vieille amie Ambre. Elle finit par comprendre pourquoi Ambre a donné à Parangon ce visage : « ce… Tom Blaireau, quand il est entré et que j’ai reconnu son visage, je me suis sentie follement heureuse pour toi. Je t’ai vue sculpter la figure de proue : tu es amoureuse de lui ». Jek est la première personne d’une liste de gens qui seront marqués par la ressemblance entre Fitz et le navire. Sur les Rives de l’Art voit Fitz et son groupe (le Fou, Lant, Braise, Persévérance) avoir besoin de navires pour se rendre jusqu’à Clerres. Ils obtiennent l’aide des gens de Kelsingra (Malta), puis d’Alise et Leftrin, et enfin Brashen et Althéa. Or, Parangon est la vivenef des deux derniers : la rencontre se fait. La réaction de Lant est claire, il est choqué, surpris : « Douce Eda, Fitz, il a votre visage ! Jusqu’à votre nez cassé ». Althéa a le même genre de réactions («  c’est un curieux plaisir de rencontrer l’homme qui porte les traits de mon bateau – mais je doute que vous voyez la situation à l’inverse »). Althéa se met à la place de Fitz, elle peut comprendre qu’il se sente mal à l’aise. C’est presque comme si une part de son identité lui avait été volée. D’autant plus que Fitz, de par son éducation et son caractère, a toujours préféré ne pas être dans la lumière.

Fitz a déjà navigué sur des vivenefs, il a fini par comprendre que ce sont des créatures totalement différentes de tout ce qu’il a connu. Celles qui auraient pu être des dragons ont des caractères forts et Parangon n’échappe pas à la règle. Parangon est une vivenef capricieuse et rêvant de devenir un dragon. C’était clair à la fin des Aventuriers de la Mer, ça l’est toujours. Par conséquent, le navire interpelle Fitz (« toi, avec mes traits, ne t’en va pas. Je veux te parler, Cervien. Approche »). Parangon se place clairement au-dessus de Fitz et cela se confirme par ce qu’elle dit ensuite : « j’ai demandé à Ambre de me donner des traits qu’elle pouvait aimer, et c’est le tien qu’elle a sculpté. Mais, j’ai bien précisé qu’elle pouvait aimer, non qu’elle aimait, ne l’oublie ; Elle m’aime et m’aimera toujours beaucoup plus que toi. » On retrouve bien dans ces propos des traits saillants de la personnalité de Parangon : il a besoin d’être aimé, il est jaloux, il se sent et se sait supérieur aux humains. Mais surtout, il confirme que Ambre/le Fou aime Fitz, elle l’aime à un point où elle avait besoin de montrer son amour au monde.

Ambre donne de l’Argent à Parangon. Cela transforme la figure de proue en deux dragons (même si elle prendra parfois l’apparence de Fitz) et l’éveille encore plus. Parangon partage alors la volonté de vengeance de Fitz. Il comprend la douleur et la peine de Fitz et du Fou qui ont perdu leur enfant (Abeille) et veulent faire payer les ravisseurs : « je te connais maintenant, tu ne peux plus m’éviter si j’ai envie de te parler (…) nous irons à Clerres et nous éliminerons ceux qui l’ont torturée et ont volé son enfant ». Elle rappelle au passage à Fitz, si il l’avait oublié, que le Fou a souffert à Clerres. Cela montre bien que Parangon a compris l’importance du Fou dans la vie de Fitz. Il sait que les deux se sont sauvé la vie plus d’une fois et se sont tiré des griffes de la mort. Il sait également qu’il y a malheureusement des non-dits entre eux : « elle t’imagine en train de mourir et elle ne veut pas que tu meures en vain. Tu dois le savoir : si elle doit choisir qui va mourir, elle choisira que ce soit toi, parce qu’elle croit que c’est ce que tu souhaiterais ».

Fitz n’a plus beaucoup d’intimité car une vivenef sait tout ce qui se passe sur son pont, dans ses cales. Parangon est aussi indiscret, il écoute les conversations d’Art de Fitz avec Ortie (« je me trouve sur une vivenef et sa présence est envahissante »).

Fitz est étonné et surpris par le comportement de la vivenef sur l’eau. Elle est capable de repérer les meilleurs courants, et elle semble demander bien peu d’efforts inutiles aux marins (« je n’étais pas le seul à m’émerveiller des capacités de la vivenef. Les membres d’équipage que nous avions engagé à Partage étaient visiblement ravis de la façon dont Parangon participait au déroulement de sa propre navigation »).

Mais, un événement banal va créer un moment important entre Fitz et Parangon. Persévérance exprime son inquiétude à Fitz à propos de Cendre et Akennit. Le jeune homme sait que le père d’Akennit est un violeur et il craint pour la sécurité de son amie. Il s’en ouvre à Fitz qui se met à la surveiller discrètement. Si Fitz agit ainsi, c’est qu’il a bien vu à quel point la simple apparition du jeune homme a troublé Althéa ; Akennit lui a même fait penser à Royal ! Parangon fait alors remarquer à Fitz qu’il est au courant de tout ce qui se passe à bord : croit-il réellement qu’il laisserait faire ça ? Fitz tente d’argumenter mais ses propos sont étouffés par Parangon qui s’empare de son esprit et lui fait revivre un viol subi par Kennit (« je voulus crier mais il me coupait la respiration. Je pris appui sur le pont pour repousser mon assaillant (…) c’est alors que je sentis avec horreur ce qu’il me réservait (…) des heures entières de Kennit qui se traîne à terre, déchiré et en sang, à la recherche d’un endroit où Igrot ne pourra pas l’attraper »). Kennit et Parangon étaient étroitement liés, cela durablement traumatisé Parangon. Il vit avec cette douleur, cette horreur depuis des années. Il a même absorbé celle d’Althéa, violée par Kennit. Parangon dit en plus à Fitz que la mère d’Akennit est Etta et que la Reine des Pirates a bien fait son éducation. Etta était quasiment la seule à défendre Althéa, à croire à la réalité de son viol : elle a été violée aussi, dès son enfance puis lors de ses années en tant que prostituée. Elle a trop bien influencé son fils pour qu’il se comporte comme ça : « crois-moi, Akennit en sait plus contre le viol qu’il voudrait bien l’admettre, et je doute qu’il reproduise sur les autres ce que sa mère regarde avec horreur (…) c’est peut-être pour ça que sa mère a si bien fixé le talisman à sa gorge avant de le laisser monter à bord ».



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