La croisée des corbeaux nous présente un jeune Geralt alors qu’il effectue ses premiers pas de sorceleur et ses premières missions rémunérées. Plus ou moins guidé par Preston Holt, il arpente les routes et les villages pour chasser des monstres.
Mais, le mépris des humains et le souvenir de Kaer Morhen compliquent sa vie.
Très vite, on comprend que les sorceleurs sont mal vus. Leur disparition annoncée après les événements de Kaer Morhen ne dérangerait pas grand-monde. Même s’ils peuvent être utiles en tuant des monstres, leur propre extinction ne ferait pas pleurer dans les chaumières. Le maire Bulava résume bien la chose : « on disait qu’après ce qui s’était passé en 1194, là-bas, dans les montagnes, personne ou presque n’avait survécu. Ensuite, la rumeur a couru que les rares survivants étaient morts, de faim ou de maladie ». Le sort et la survie des sorceleurs ne déchainent donc pas les foules. Les savoir tous morts ne va pas créer des manifestations de dépit.
Le sorceleur Holt était présent à Kaer Morhen lors du massacre. S’il a survécu, ce n’est pas par bravoure mais parce qu’il a fui. C’est d’ailleurs pour ça que le sorceleur Vesimir le déteste. Holt a manqué à ses devoirs.
Holt forme donc Geralt. Il lui apprend quelques techniques de combat, les ficelles du métier. Il le met également en garde : « personne n’aime les sorceleurs. Pour le meurtre d’un humain, tu peux finir au bout d’une corde par décision de justice ou par lynchage. Voilà pourquoi mieux vaut ne pas user de ta lame contre les humains ». Autrement dit, Geralt risque de croiser beaucoup de monstres qui peuvent le tuer, aucun ne sera aussi dangereux pour lui que les humains.
Le forgeron Augustus Hornpepper, lui, est bien plus pragmatique. Il ne croit pas que les sorceleurs soient pire que les autres. Il se contente de dire à Geralt le sentiment ambiant : « c’est bien connu que les sorceleurs attirent le malheur et les remugles affreux. Que, là où ils passent, ils apportent toujours des calamités, et même la peste ! »
Pourquoi sont-ils donc si détestés ?
La Mère Assumpta rapporte qu’un pamphlet (Monstrum) a nourri la colère, l’a embrasée. Il a désigné les sorceleurs comme étant la cause de tout ce qui n’allait pas. S’il arrive un malheur, c’est nécessairement à cause des sorceleurs (« tous les maux, toutes les épidémies, les maladies, les pestes bovines, les fausses couches (…) étaient la faute de ces infâmes sorceleurs, les pistes de tous les méfaits et complots remontaient à Kaer Morhen »).
Luitpold Lindenbrog va même jusqu’à dire que « je considère la mutation à laquelle vous devez votre existence comme une chose contre nature qui n’a pas sa place dans ce monde ». On a donc presque un argument religieux, mystique. Lindenbrog dit cela en face de Geralt, preuve qu’il est à son aise et qu’il ne craint pas Geralt. Il faut dire que Geralt est habitué à ce genre de propos durs et méchants.
Lindenbrog enfonce le clou : « cette coupe a été réalisée avec le crâne d’un sorceleur. Le chef de tous les sorceleurs ! C’est un trophée datant de la bataille de Kaer Morhen ». Il déteste donc à ce point les sorceleurs qu’il est prêt à exhiber les restes chez lui.
Geralt a embauché agent Voronoff comme agent, c’est-à-dire qu’il est là pour gérer son argent. Voronoff présente un avis plus nuancé : « nul ne se jettera à votre cou (…) mais dans les moments d’effroi, on n’hésitera pas à faire appel à vous et à payer ce qu’il se doit ». Et c’est vrai dans la plupart de ses missions où Geralt est payé. Mais, bien entendu, il fera face à des escrocs, des gens réticents à le payer ou prêts à s’accaparer son mérite. Geralt gagnera aussi souvent l’estime et le respect, détrompant l’avis général négatif sur les sorceleurs. Il semble donc être un sorceleur à part.
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