Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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mardi 20 mai 2025

Burrich admire Chevalerie

Dans la saga de l’assassin royal, une bonne place est faite aux liens forts, aux relations marquantes : Fitz et le Fou, Fitz et Oeil-de-Nuit, Hiémain et Etta, Kanaï et Gringalette par exemple.  Celle entre Chevalerie et Burrich peut aussi s’ajouter à cette liste. Maître des écuries de Castelcerf, Burrich a connu Chevalerie des années avant d’occuper ce poste. Mais, c’est le prince Loinvoyant qui lui offrira cette opportunité et qui lui a permis de trouver son chemin. On comprend que, sans l’aide Chevalerie, Burrich aurait été un vaurien, qu’il aurait succombé à l’affliction du Vif. Ayant une bien piètre opinion de cette magie, Burrich se convainc qu’elle aurait fait de lui un moins-que-rien, un individu ne pensant qu’à se battre et courir les femmes, vivant au jour le jour, sans aucun objectif dans la vie. Il dit clairement à Fitz que sa rencontre avec Chevalerie a tout changé. Chevalerie a fait de lui un autre homme puisque « il ne m’a pas seulement appris à travailler : il m’a donné des habitudes de propreté et d’honneur (…) il m’a montré que c’étaient des valeurs d’homme et pas seulement des manière de bonne femme ; il m’a appris à être un homme et non une bête déguisée en homme ».

Burrich a alors fidèlement servi Chevalerie. Il n’était pas son frère et il n’avait donc pas ce lien que Vérité pouvait avoir avec Chevalerie, mais il était sans conteste une des personnes les plus proches de lui. En le côtoyant au jour le jour, Burrich a pu se forger une opinion sur Chevalerie, une opinion presque idéalisée. On saisit vite que Chevalerie est un modèle pour Burrich, une référence (« c’est ainsi que Chevalerie gouvernait : par l’exemple et la grâce de ses paroles. Et c’est ainsi que doit faire un vrai prince »). Dès lors, il est possible de comprendre pourquoi Burrich respectait Vérité et dédaignait Royal.


D’ailleurs, même après la mort de Chevalerie, il reste une référence pour Burrich. C’est presque comme si il comparait toutes les personnes à son ancien prince. Il le fait même avec Fitz qui est à deux doigts de baisser les bras quand Galen le martyrise. Burrich est déçu de voir Fitz se comporter ainsi. Ce n’est pas digne du fils de Chevalerie, ce n’est pas digne d’un individu qui veut gérer sa propre vie. Il emploie alors des mots durs : « Chevalerie n’était pas un homme à se laisser prendre à ce genre de magicaillerie. Et son fils n’est pas un imbécile pleurnichard ».

S’il admire Chevalerie, Burrich n’est pas non plus naïf. Il n’est ni stupide ni aveugle. Il sait que comme toute personne Chevalerie a ses travers (« on peut aimer un homme tout en gardant les yeux ouverts »). A ce sujet, il semble avoir gardé une légère rancoeur envers Chevalerie après la naissance de Fitz. Il n’en veut pas au bâtard d’être né, il en veut plus à Chevalerie de l’avoir abandonné.

Plus globalement, il en veut à Chevalerie de ne pas avoir réussi à dépasser son statut de Loinvoyant. Cette idée murira longuement et lentement en Burrich et il l’exprimera des décennies plus tard. En effet, Devoir est au pied du mur et doit décider de libérer (ou non) Glasfeu. Cette situation de prise de décision a été vécue à de nombreuses reprises par Burrich. Il a vu plus d’une fois les princes Loinvoyant et le roi Subtil nouer des accords, jouer avec des choses qui les dépassent. Il ne comprend pas ce qui les attire dans ça surtout que ça les met toujours en difficulté : « cette soif irrésistible des Loinvoyant de mettre des forces en mouvement puis de se laisser emporter sans savoir où, tous ces secrets, voilà ce qui a tué ton père, le meilleur homme que j’aie jamais connu ».

Cette dernière affirmation montre bien tout l’amour que portait Burrich pour son prince. Cela lui a même permis de supporter une immense déception amoureuse. En effet, Chevalerie a fini par épouser un des premiers amours de Burrich : Patience (« je savais qu’elle avait cessé de m’aimer il y a des années, quand elle a donné son coeur à Chevalerie. Ça, je pouvais l’accepter : c’était un homme digne d’elle »). Il ne faut pas seulement une sacrée force de caractère pour supporter ça, il faut aussi une énorme confiance. D’ailleurs, on peut faire un parallèle avec des propos tenus par Ambre dans les Aventuriers de la Mer : « pour aimer ainsi, il faut admettre que l’autre a des besoins que ne peux pas satisfaire (…) Le prix, c’est la solitude, et la nostalgie, et le doute ».


Chevalerie a donc quitté Castelcerf en laissant Burrich derrière lui. Il a laissé à son vieil ami l’éducation de son fils. C’est bien la preuve de l’énorme confiance et du respect qu’il a pour Burrich. Ce dernier prend la mission à coeur. Il y met toute son ardeur, toute son énergie (« tu es peut-être un bâtard, mais tu es celui de Chevalerie, et je compte bien faire de toi un homme dont il sera fier »). Concrètement, il tente de reproduire avec Fitz ce que Chevalerie a fait avec lui : « Chevalerie ne veut pas de moi près de lui, c’est bien le moins que je puisse faire pour lui ! Je veillerai à ce que son fils devienne un homme et pas un loup ! ».


Durant de longues années, Burrich croit Fitz mort. Pour Burrich, c’est de sa faute, c’est sa responsabilité, c’est son erreur. Il n’a pas réussi à éliminer la mauvaise magie (le Vif) que Fitz avait en lui et ça l’a mené à sa perte. En effet, Burrich a vu la façon dont Royal s’est servi de ça pour accuser Fitz. Puis, après le retour à la vie de Fitz, il a vu la façon dont il avait été transformé quelques temps en un être sauvage, incapable de vivre en société. Enfin, quand Burrich a quitté Fitz et est revenu pour voir ce qu’il devenait, il n’a vu qu’un cadavre incapable de se débrouiller seul (tous ces événements se déroulent dans les premiers chapitres du tome quatre, le Poison de la vengeance).

Burrich se sait coupable, il ne peut pas en être autrement. A une Kettricken et un Umbre qui tentent de lui faire comprendre que tout n’est pas si noir, il affirme que « chaque jour de ma vie, je me reproche mon échec. Mon prince, le seigneur Chevalerie, m’avait confié son seul et unique enfant, avec pour toute instruction, celle de bien l’élever. J’ai manqué à mon engagement envers mon prince ». Or, pour Burrich, ne pas tenir sa parole est un affront personnel insupportable. Il n’a pas seulement échoué à faire de Fitz un homme, il a trahi Chevalerie. Un immense camouflet.

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