Le monde a changé. La magie est revenue en force lorsque Vérité est parvenue à créer son Ancien et réveillé les dragons d’Art et de pierre. Parallèlement, dans les Rivages Maudits, un réel dragon est revenu à la vie. De plus, l’Art a montré son utilité en permettant de défaire les Pirates Rouges et les gens doués du Vif continuent de tenter de vivre paisiblement leur vie. Tout cela dresse un portrait assez flatteur de la magie. Toutefois, ce n’est pas le seul changement en cours. Dans les Six-Duchés, un vieil homme continue de faire des expériences : Umbre. L’assassin royal décide de changer d’échelle et de perfectionner sa maîtrise des explosifs.
Lorsqu’il finit par revoir Fitz au début du tome Le Prophète Blanc, il aborde tout de suite la chose (« tu te rappelles de ma passion pour les feux et les fumées artificiels, et tout ce genre de choses ? »). Avec enthousiasme, il en fait une démonstration à Fitz, mais la chose ne se passe pas comme prévue : « je vis une lumière éblouissante, et explosion semblable à un coup de tonnerre m’assourdit. Des braises et des étincelles me brulèrent, et leu feu poussa un rugissement d’animal en rage ». Cela montre que Umbre a encore du travail avant de maîtriser cet art. Cela montre aussi que c’est un domaine particulièrement dangereux et qui dépasse, en potentiel de destruction, tout ce qu’on a vu jusqu’à présent (hormis les dragons). Fitz, lui, est inquiet : la déflagration l’a surpris et l’a convaincu que ce n’était pas le genre de technique qu’il aimerait connaître.
Malgré tout, Umbre parvient à impressionner Fitz. En retournant à Castelcerf, Fitz entre dans les ateliers d’Umbre. L’endroit opère tout de suite un charme sur lui. En mettant les pieds dans cette pièce, il est comme attiré par ce qu’il voit et ce qu’Umbre entreprend ; le vieil assassin a toujours eu cet effet sur lui. Ses pensées sont assez claires car on lit que « je restais sensible à l’envoutement des petits récipients, soigneusement étiquetés de son écriture ferme, des casseroles noircies et des mortiers maculés ». Cette petite description signale également que Umbre n’a pas abandonné ses projets.
Il faut dire que Umbre est stimulé par l’énorme défi qui se présente à lui. En effet, Elliania a provoqué Devoir : pour l’épouser, il devra tuer un dragon prisonnier des glaces. Or, afin d’y arriver, il faut déjà le retirer de cette glace. Umbre pense utiliser ses explosifs : « s’il s’agit d’évacuer rapidement des masses de glace et de neige, je crois avoir inventé une technique plus efficace ». Fitz se rend compte qu’Umbre a continué ses exercices et ses essais. Les tentatives sont passés à une autre dimension : ils ne se font plus uniquement dans des cheminées mais aussi à ciel ouvert. Le terrain de jeu d’Umbre devient la plage qui borde Castelcerf et la nuit (« on n’avait vu aucun éclair dans le ciel, ce qui n’avait rien d’anormal par un temps pareil mais personne ne pouvait nier avoir entendu l’explosion, qui avait déplacé un volume considérable de pierre et de sable »).
Pourtant, tout n’est pas rose. Un Umbre trop enthousiaste fait les frais d’une explosion et est gravement atteint au niveau du visage(« je travaillais toujours sur le même mélange, celui que je t’ai montré chez toi, dans ta chaumière, mais cette fois l’expérience a trop bien réussi. Tout a sauté ! »). L’explosion lui laisse des marques et des traces qu’il ne peut camoufler que grâce aux talents du Fou.
Cela ne fait que refroidir Fitz ; le bâtard royal ne veut rien savoir des explosifs et des essais (« je me doutais aussi Umbre continuait ses expériences sur sa poudre explosive, mais moins j’en savais sur ce sujet, mieux je me portais »).
Certains proches d’Umbre ont une crainte : qu’il utilise son mélange de poudre pour tuer Glasfeu à Aslevjal. Umbre n’a pas laissé de place au doute : il considère le dragon comme une menace, non seulement pour les Six-Duchés, mais aussi pour l’humanité dans son ensemble. Quand le Fou a parlé des dragons en disant qu’ils étaient des créatures indépendantes et puissantes, cela a effrayé Umbre et l’a convaincu que rien de bon ne pouvait sortir de cela.
Heureusement, la magie des dragons fait effet. La puissance de la volonté de Tintaglia effleure l’esprit d’Umbre et suffit à le faire changer d’opinion. Il est même un des plus pressés, un des plus intrépides pour libérer Glasfeu. Il met tout de suite un plan en place. Il affirme que « la poudre fera l’affaire, elle délaiera la glace ». Il précise sa pensée en disant que « je ne veux pas le tuer, nigaud ! Je veux le libérer à l’aide de ma poudre explosive ».
Dès lors, Umbre réalise une véritable prouesse. Il dispose soigneusement ses explosifs, les déclenche. Glasfeu est libéré dans une magnifique explosion de glace que même le malvoyant Burrich perçoit et ressent. Toujours aussi direct, l’ancien maître des écuries de Castelcerf est choqué : « je m’attendais à des flammes, des étincelles et de la fumée, non à ça. Qu’a-t-il donc fait, cet insensé ? »
Umbre a donc complété son projet. Lui qui maîtrisait déjà les plantes et les poisons, qui avait une appétence pour la magie de l’eau, maîtrise dorénavant les explosifs. Et comme souvent, il désire transmettre son savoir à un homme en qui il a confiance : Fitz. Il n’est pas peu dire que Fitz est peu enthousiaste ; il n’en a simplement aucune envie. Alors qu’il reste en arrière à Aslevjal pour retrouver le Fou, Fitz est atterré de voir que Umbre lui a « laissé un tonnelet de poudre explosive ». Sa réaction ne laisse aucune place en doute, il n’a aucune intention de l’utiliser (« comme s’il imaginait que j’allais y toucher »).
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