Lysa Arryn (anciennement Tully) a bien mauvaise réputation à travers le royaume. Son physique est moqué, sa lâcheté bien connue. Tous n'ont que des mots durs pour elle : de sa sœur aux plus hautes autorités des Sept-Couronnes. Tous pensent qu'elle n'est qu'une petite chose sans intérêt : ils se trompent et les faits le montrent. En effet, on apprendra que c'est Lysa qui a initié la mort de son mari, la Main du Roi Robert Baratheon, Jon Arryn. Et voyant que l'atmosphère devenait mortelle à la capitale, elle a pris la juste décision de la fuir avec son fils, l'héritier de l'Est, Robert Arryn. Pour cela, pour son départ précipité, elle sera moquée ; pourtant, elle fait le choix juste pour garder son fils en vie.
Avant d'être poussée par Jaime Lannister, Bran Stark surprend une conversation entre celui-ci et sa sœur Cersei Lannister. Alors qu'ils évoquent la situation politique du pays, Jaime a un commentaire assez cru qui résume bien l'avis général sur Lysa Arryn. Selon lui, elle n'est « qu'une grosse vache apeurée ». on retrouve bien la critique négative sur son apparence et ses derniers actes. Un autre personnage influent de la cour pense la même chose. C'est le Mestre Pycelle : il explique à la nouvelle Main du Roi, Ned Stark, que Lysa est une femme craintive, une femme sans volonté et sans courage. Il lui trouve des excuses ou plutôt cherche à justifier son attitude. Il pense que les différents traumatismes vécus ont contribué à créer la femme qu'elle est (« laissez-moi vous dire que le chagrin peut déranger les têtes les plus solides et les mieux en ordre, toutes qualités dont lady Lysa n'a jamais pu se targuer. Depuis sa dernière fausse couche, elle voit des ennemis derrière chaque ombre et la disparition de son mari l'a littéralement pulvérisée »). Encline à des fausses couches, à perdre des enfants, on peut comprendre son empressement à protéger son unique fils, Robert Arryn.
Lorsque Catelyn Stark, née Tully, se rend aux Eyrié, ce n'est pas uniquement l'occasion de lui apporter un prisonnier (Tyrion Lannister). C'est aussi l'opportunité pour les deux sœurs de se revoir, elles qui ne se sont plus vues ou parlées directement depuis des années. Catelyn jette un regard négatif sur sa sœur, elle la scrute, l'observe et ne peut admettre ce qu'elle est devenue. Elle ne ressemble à rien : « cinq ans, en fait, mais cinq années cruelle pour Lysa. Et qui avaient prélevé leur péage. Quoique sa cadette de deux ans, elle avait l'air, maintenant, d'être son aînée. Plus petite qu'elle, elle s'était singulièrement épaissie ». On retrouve une nouvelle fois une dépréciation du physique de Lysa. Il faut dire que, juste avant de voir sa sœur, Catelyn a été informée par Nestor Royce qu'elle ne risquerait pas de la reconnaître : « les dieux ne leur ont donné, Catelyn, que ce fils unique, et elle ne vit que pour lui ». La suite leur donne raison : Lysa refuse de s'impliquer dans les événements en cours, elle ne veut surtout pas prendre parti dans la lutte qui oppose les Lannister aux Stark. Elle tourne donc le dos à sa sœur qui n'en revient pas. Mais, Catelyn n'est pas au bout de sa surprise : alors que Robert a six ou sept ans, il est encore traité par un bébé par sa mère. Elle l'allaite ! C'est un spectacle pathétique et révoltant que Catelyn a sous les yeux (« elle en extirpa un lourd sein blafard à bout rouge, le marmot s'en saisit avec avidité et, la face enfouie contre la poitrine de sa mère, se mit à téter, pendant qu'elle lui caressait les cheveux »).
Le passage de Catalyn chez sa sœur se solde sur un double échec : Tyrion est libéré et elle n'a pas loué de lien avec Lysa. Pire, les deux se sont quittées brouillés car Catelyn a eu l'audace de demander la garde de Robert. Lysa n'a pu que mal le prendre comme on le lit (« comme elle offrait d'emmener lord Robert à Winterfell, (…) osant arguer que la compagnie d'autres garçons lui serait bénéfique, Lysa était entrée en transes »). Toutefois, étant donné le sort de Winterfell, peut-être est-ce une bonne décision prise par Lyra.
Enfin, grâce à un souvenir de Catelyn, on a les premiers indices de l'importance d'un homme dans la vie de Lysa Arryn : Petyr Baelish surnommé Littlefinger. C'est avec lui qu'elle a connu ses premiers réels émois amoureux et sensuels : « comme à moi, chuchota Lysa, les yeux baissées, le souffle court. Et ça m'a bien plu ». Petyr l'a embrassée et cela a changé sa vie.
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