Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses.

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Kennit, maître de son destin ?

Kennit est un des personnages majeurs des Aventuriers de la Mer. Comme un bon nombre d’autres, on le voit se transformer au fur et à mesure ...

dimanche 12 décembre 2021

La guerre (partie 2)

Tintaglia / Les hommes, à bord, en la voyant fondre sur eux, remplirent l’air de leurs flèches qui rebondirent sur elle pour retomber sur le navire. En le survolant, elle cingla d’un coup de queue et sectionna les deux mâts. (…) Elle plana très bas au-dessus d’une galère, dont l’équipage sauta par-dessus bord. Elle rugit de plaisir. Ils apprenaient si vite à la redouter !

Dans les Aventuriers de la Mer, Terrilville devient la proie des ambitions chalcédiennes. La ville aux abois est menacée par leurs rivaux du nord et leurs galères. Déjà mise en danger par la raréfaction du commerce à cause des Pirates, Terrilville est au bord de la disparition. Jusqu’à ce qu’arrive un acteur majeur qui va tout changer : le dragon. Le dragon fait basculer la nature des affrontements. Il a un physique impressionnant, il a des aptitudes qui dépassent l’entendement. Surtout, il remet l’homme, le guerrier à sa place en le faisant se sentir encore plus fragile, plus menacé. On voit bien que Tintaglia se sent supérieure, plus forte, plus puissante et qu’elle a une grande satisfaction à leur imposer sa domination. Enfin, elle ne fait pas ça uniquement par contentement : elle a ses propres objectifs à atteindre. Si elle participe à cette guerre, c’est par intérêt.

Fitz / Pourtant, jamais, je n’avais connu de combat dont la suite eût mieux illustré la futilité des conflits armés. Les guerriers pansaient les plaies qu’ils s’étaient infligés mutuellement et les Outrîliens qui avaient dressé le fer contre nous demandaient aux envoyés du Hetgurd des nouvelles de leur clan.

Dans la seconde partie de l’assassin royal, Kettricken décide de donner son fils Devoir à ceux qui ont auparavant attaqué les Six-Duchés : les Outrîliens (d’où venaient les Pirates Rouges). Cette décision montre bien une absurdité de cette guerre : les Pirates Rouges ont ravagé les Six-Duchés et en retour Vérité et ses dragons de pierre ont semé la destruction. Et pourtant, Elliania et Devoir sont parvenus à construire une relations sur ça. Ils ont surmonté les haines du passé, ils ont surmonté la manipulation de la Femme Pâle. La Femme Pâle a fait des Outrîliens ses jouets, les forçant à se combattre entre eux. Elle a pris certains comme otages, en a forgisé d’autres. Cousins et frères se sont battus entre eux. Au final, personne n’a réellement gagné tant les sacrifices ont été importants et les gains minimes.

La Femme Pâle / J’ai refréné leur ardeur et leur ai interdit d’annexer les territoires conquis. Vous avez vu Kebal Paincru ; vous donne-t-il l’impression d’un homme qui a réalisé ses rêves de domination et d’enrichissement ?

Quand on lit ça dans le tome L’homme noir, cela offre une nouvelle vue sur les événements de l’assassin royal. On comprend que la guerre des Pirates Rouges n’était pas une motivation propre mais qu’elle leur a été imposée par la Femme Pâle. On comprend que c’est cette dernière qui a été la réelle menace, que c’est qui a tout orchestré. Ce n’était pas une guerre classique de conquête, il y avait une autre visée : éliminer les Loinvoyant, l’Art et empêcher le retour des dragons. Les gens des Six-Duchés ont été en quelque sorte des victimes collatérales, ils ont été pris dans un affrontement qui les dépasse.

Le palais du duc était tombé sous les assauts orchestrés par Glasfeu, implacable et sans pitié ; tuer les occupants ne lui avait pas suffi : à la fin de l’attaque, il ne restait plus que ruines de la résidence fortifiée.

Les Chalcédiens se sont attaqués aux dragons Tintaglia et Glasfeu. Ils ont cherché à les droguer, les capturer pour réaliser le rêve fou de leur duc, qui désire boire du sang de dragon pour se guérir. Mais, les dragons ne sont pas du genre à pardonner, à passer outre : ils se vengent toujours. De passage à Kelsingra, Glasfeu vient chercher le soutien de ses congénères. Les dragons se déchaînent alors sur la capitale, détruisant tout ce qui est à leur portée d’ailes ou de venins. Encore une fois, cela montre que les dragons sont des adversaires totalement à part. Ils sont au-dessus de tout, de toutes les armes humaines, de tous les massacres possibles. Surtout, ils rebattent toutes les cartes politiques : ils se moquent de savoir qui est qui, qui dirige qui. Pour eux, tous les humains se valent (à part les Nouveaux Anciens et quelques personnages comme Ortie) et ne présentent d’intérêt que par leur capacité à bâtir.

Kanaï / Quand nous avons détruit Chalcède, nous n’avons rien laissé debout ; tous les bâtiments ont été jetés à terre, et les dragons ont soufflé leur haleine acide sur les gens et les bêtes (…) Je leur demanderai ; mais (il me regarda en face) je ne peux rien promettre, je pense que vous le savez déjà. Les dragons ne sont pas… Ils ne considèrent pas les humains comme…

Kanaï, dans Sur les rives de l’Art, confirme ce qu’on pensait : les dragons se moquent totalement du sort des humains. Quand ils ont un objectif, ils se moquent de ce qui se dresse sur leur route et surtout, ils vont au bout des choses. C’est les dragons contre les autres. Ici, Fitz est inquiet que sa fille Abeille soit touchée quand les dragons attaqueront Clerres. Eux s’en moquent même si Fitz est marqué par un dragon ou leur a rendu un service. Les dragons ne sont pas de réels alliés. Kanaï parle de ce que font les dragons de façon assez détachée et ça ajoute assez à l’aspect impitoyable de la guerre. Enfin, les dragons sont d’autant plus motivés à détruire Clerres qu’un vieux conflit les oppose aux Serviteurs et qu’ils ont appris que les gens de Clerres ont joué avec des serpent, créant des Abominations.

Prilkop / Il y avait des enfants là-bas, dit Prilkop, brisé.

Des innocents meurent à la guerre. C’est une constante dans cette série. Et les événements de la trilogie du Fou et de l’assassin confirment ce fait. Flétribois et ses occupants ont été massacrés pour que les Blancs capturent une petite fille. Quand les dragons détruisent Clerres, ils détruisent tout, ils ne regardent pas les détails. Dans leur volonté de vengeance, ils ne font pas le tri, ils ne différencient pas les responsables de Clerres des autres. Cette attitude contamine même ceux qui côtoient les dragons puisque Persévérance ou Abeille cautionnent le massacre. Eux aussi veulent des réparations pour ce qui a été fait chez eux.


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