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dimanche 8 juin 2025

[Julie Victoria Jones] Maybor, un simple homme à femmes ?

 Maybor est un noble, proche de la Reine et du pouvoir. Il est le principal opposant à Baralis, le magicien le plus puissant de son temps. Maybor se sait influent et puissant, bel homme et il en profite auprès des femmes. Il aime les mettre dans son lit et coucher avec.


Dès sa première apparition, le ton est donné. On sent un homme qui a confiance en lui et qui a conscience de son statut, de son poids. Il n’a aucun remords à se servir de cela pour charmer les dames (« parle, ma fille. Tu n’as pas à avoir honte, nombreuses sont les femmes qui succombent au charme d’un homme plus âgé »). Son attirance pour les femmes est connue de tous et ne surprend personne. Elle fait partie de qui il est même si elle peut dégouter ; c’est le cas de Baralis qui est engagé dans une lutte à mort avec Maybor. Il trouve l’attitude du noble parfaitement pathétique : « Maybor s’était entouré de jolies filles de plusieurs petits seigneurs et s’occupait à les courtiser de façon outrageuse, se rendant parfaitement ridicule ».


Le désir sexuel de Maybor n’est pas basé sur rien. Si il séduit autant les femmes, d’après lui, c’est pour se faire une place. Il n’est pas le premier fils, il n’est pas celui qui doit hériter. Se marier est pour lui une opportunité d’acquérir des terres et c’est un stratagème qu’il emploiera plusieurs fois, n’hésitant pas à tuer ses épouses quand elles présentent plus d’intérêt. Maybor est donc ambitieux. Certes, il prend du plaisir à coucher avec toutes ces femmes mais cela a aussi une autre visée. Sa réflexion l’illustre bien : « qui sait, peut-être devait-il se remarier ? Il aurait bien aimé épouser une jolie femme, pour changer. L’inconvénient, naturellement c’était qu’elles ne possédaient jamais la moindre terre ».


Dans un premier temps, on se rend compte que Maybor est attiré par les femmes plus jeunes que lui. Il aime leur fraicheur, leur naïveté et le fait qu’elles soient faciles à conquérir. Son point de vue change légèrement après son empoisonnement par Baralis. Alors qu’il est au lit en train d’essayer de survivre, son désir est toujours présent et il ne reste pas insensible aux talents de la guérisseuse royale. Elle n’est pas très jeune, elle n’est pas particulièrement belle mais « lorsque ses mains expertes se mirent au travail sur le corps de Maybor, il commença à la trouver très attirante ». 

On pourrait presque le voir blasé de coucher avant tant de jeunes femmes, à un point qu’il devrait élargir son horizon.  En réalité, Maybor a une haute estime de lui-même, il est extrêmement imbu, presque présomptueux. Sa façon d’être avec la guérisseuse en est un bon exemple (« il se leva de son lit et réveilla la guérisseuse d’une bonne claque sur les fesses (…) à sa grande surprise, il avait découvert que coucher avec une femme d’âge mur présentait bien des avantages ; rompue aux jeux de l’amour, elle n’était pas sujette aux pudeurs de jeune fille »). Autrement dit, Maybor avait l’air de croire que les femmes avaient une date de péremption, que passer un certain âge elles ne présentaient aucun intérêt.


Maybor est incapable de se contrôler devant une belle jeune femme. On en a la preuve quand il séduit une servante avec qui son propre fils a couché. Ses propos sont provocateurs : « alors, ma douce Muguette, si le fils est bon avec toi, pense à quel point le père sera meilleur ». La réaction de son fils est identique à celle du lecteur : c’est la consternation, voire du dégoût. Son fils le confronte : « venir me voler une fille dans mon propre lit. Êtes-vous désespéré à ce point ? Auriez-vous quelque chose à prouver ? » L’explication la plus simple est que Maybor est incapable de se contrôler. On peut aussi penser qu’il est un salaud qui n’aime pas ses enfants.


Ce qui est faux quand on voit sa relation avec sa fille Melli. Melli est un cas intéressant car Maybor veut la forcer à conclure un mariage avec le fils du roi afin de gagner en influence. Il n’a aucun scrupule à sacrifier sa fille ainsi ; d’ailleurs, Melli fuguera à cause de ça. Maybor ne lui en veut même pas d’avoir disparu ou d’avoir contrarié ses plans ; il l’aime malgré tout (« le seigneur demeura immobile, songeant à sa fille, à son amour pour elle. Il lui avait imposé des fiançailles, certes, mais il ne lui avait jamais voulu le moindre mal »). Ce qu’il ne sait pas et découvre en la cherchant est que Melli fait face à de nombreuses épreuves, dont le péril d’être prostituée. Quand il s’en rend compte, quand il met la main sur une de ses tortionnaires, sa colère se déchaîne (« le seigneur lui fracassa le poignet contre la table avec une telle violence qu’elle entendit les os se briser »). Maybor ne tolère pas qu’on fasse du mal à sa fille chérie. C’est d’autant plus remarquable que Melli l’a humilié devant la reine et son ennemi Baralis. Sa fuite risque de lui faire perdre du prestige et du pouvoir, et pourtant il « l’aimait toujours ».

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