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dimanche 6 avril 2025

[George R.R. Martin] La relation entre Sansa Stark et Robert Arryn

La vie de Sansa Stark n’a été qu’une longue chute depuis qu’elle a quitté Winterfell pour se rendre à Port-Réal. Les Lannister ont fait de sa vie un enfer, son père a été décapité sous ses yeux et le peuple de la capitale l’aurait volontiers violée. Quand Joffrey décide de fanfaronner le jour de son mariage et de se moquer de son oncle Tyrion, le roi ne se doute pas qu’il a déjà un pied dans la tombe. Sansa aurait fait une bonne coupable mais elle a fui. Elle rejoint Petyr Baelish et s’en va vers les Eryé. Là, elle retrouve sa tante Lysa Arryn et son cousin Robert Arryn. Et pour éviter tout risque, Sansa devient Alayne, la fille de Petyr Baelish.


Robert Arryn a eu une mauvaise réputation. On ne sait pas trop où Sansa a acquis son avis sur son cousin. Elle a sans doute repris à son compte les avis de son père et de sa mère, Ned et Catelyn Stark. En tout cas, elle a un préjugé clairement négatif que rien n’arrange l’idée d’un mariage arrangé par Lysa Arryn. Robert est tout sauf le mari dont elle rêve : « cette perspective accabla Sansa. Tout ce qu’elle savait de Robert Arryn, c’est qu’il était encore un bambin, et passablement maladif ». 

La perspective d’épouser Robert effraie Sansa ; le jeune homme ne représente en rien l’idéal masculin qu’elle s’est imaginée. Elle le compare même à ses anciens prétendants. La faiblesse physique de Robert semble dégoûter Sansa ; elle se demande si « Lord Robert tremblerait-il tout au long de leur vie conjugales ? (…) Au moins Joffrey était-il sain de corps… » Trouver une qualité à Joffrey montre bien à quel point elle est aux abois : le rejeton Lannister n’a fait que la tourmenter. Ne pas passer le point de comparaison avec Joffrey montre bien que, pour Sansa, Robert ne vaut pas grand-chose.

Si elle éprouve une certaine pitié devant l’état de Robert, cela ne se transforme en rien en amour. Elle ne voit pas ce qu’elle peut faire avec un jeune homme si faible qui ne fait que geindre et pleurer. Il ne peut rien lui apporter. Elle en revient même à regretter son autre mariage arrangé, avec Tyrion Lannister : « son petit cousin lui inspirait parfois de la compassion, mais pas un instant le désir, fut-ce en imagination, de devenir sa femme. J’aimerais mieux plutôt qu’on me remarie à Tyrion. » Autrement dit, Sansa est prête à tout sauf à s’unir avec Robert.


La mort de Lysa change tout. Le projet de mariage est abandonné mais Robert devient encore plus collant. Elle se rapproche de Robert qui voit en elle une mère de remplacement. Or, Robert avait une relation intime, presque dérangeante, avec sa mère qui ne faisait que le couver et lui donnait même le sein alors qu’il avait passé l’âge. Il n’est donc pas étonnant de voir Robert répéter ça avec Sansa. On lit qu « il n’arrêtait pas de lui fourrager les seins comme un nouveau-né, sans compter que, lorsque ses crises de tremblote s’emparaient de lui, il s’oubliait plus qu’à son tour et mouillait les draps ». Robert est comme un bébé. Son état physique ne peut que dégoûter Sansa, elle qui a été éduquée dans une sorte de respect de la vitalité par ses parents dans le Nord.

Les envies de Robert sont claires : il a besoin de quelqu’un qui prend la place de Lysa. Il le dit directement à Sansa : « une fois dûment blotti, il posa sa tête entre les seins de Sansa. « Alayne ? C’est toi, ma mère, maintenant ».


Si elle est dégoûtée par le physique de Robert, Sansa finit par l’accepter, elle fait avec. Mais, Robert va encore plus loin dans son inaptitude en disant entendre la voix de Marillion, l’ancien chanteur de Lysa Arryn. On ne sait pas avec certitude si Marillion est mort : il a vraisemblablement été torturé et prisonnier. Sansa, elle, est convacincue qu’il est mort. Cela a toute son importance car pense alors que Robert entend des voix, ce qui ne peut encore que dégrader son image (« assez calamiteux déjà qu’il soit malingre et souffreteux, mais s’il est fou par-dessus le marché »). Il faut néanmoins préciser que Robert ingurgite, sans la savoir, des drogues mélangées sa nourriture et cela peut avoir un effet sur son cerveau.


Les occupants du château des Eryé semblent être d’accord : Robert tient à Alayne. Baelish résume la situation : « Lord Robert aime ma fille de tout son coeur, il se fera un plaisir de vous le confirmer lui-même ».


Même si son physique ne lui plait pas (« son torse nu était celui d’un petit garçon empoté, et ses cheveux étaient aussi longs que ceux d’une fille. Il avait des bras et des jambes grêles, la poitrine flasque et creuse et un brin de bedaine »), Sansa finit par lui trouver des excuses à force de le fréquenter. Elle blâme presque le destin en pensant qu’il n’est « pas responsable de son aspect. Il est né malingre et maladif ». Elle sait également que la mort de sa mère, Lysa Arryn, lui a causé un grand choc. Il n’est donc pas étonnant de le voir traîner du pied lors de la descente vers les Portes de la Lune (« il a peur songea-t-elle, et à juste titre. Depuis la chute mortelle dame sa mère, il ne consentait même pas à se tenir sur un balcon »). Là, Sansa va être embrassée deux fois, deux baiser qui la mettront mal à l’aise. Baelish et Robert tentent leur chance. Le baiser de Robert montre qu’il n’est qu’un gosse, qu’il n’a aucune expérience, qu’il n’a toujours pas franchi les portes de l’enfance : « Robin chéri l’enlaça dans ses bras maigrichons et l’embrassa. C’était un baiser de petit garçon, et un baiser pataud. Tout ce que faisait Robert Arryn était pataud ».


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