Comme dans bon nombre de cycles de fantasy, Jezal doit conclure un mariage arrangé, un mariage salutaire sur le plan politique. Terez vient de Styrie, et plus particulièrement de Talins. Elle a baigné toute son enfance dans la haute société alors que, visiblement, Jezal n'est qu'un soldat choisi par Bayaz pour devenir le Roi de l'Union. On pourrait donc penser qu'un fossé les sépare ; cela se confirme après leur première rencontre privée. Publiquement, lors du mariage, Terez joue parfaitement la comédie et n'est que douceur et geste attentionné pour son futur mari. En privé, elle est toue autre : elle rejette Jezal, lui refuse le lit conjugal, et l'humilie physiquement et verbalement. Les choses sont donc claires : Terez ne veut partager aucune intimité avec Jezal (« Terez était maîtresse dans l'art de la duplicité. Il passait des nuits trop courtes sur le sol, sur un meuble ou là où il le souhaitait, du moment que ce n'était pas avec elle »). Mais, Terez oublie le premier devoir d'une reine : elle doit concevoir un héritier et des héritiers de secours des nécessaires, des princesses ou des princes qui feront à leur tour des mariages politiques. Glokta finit par comprendre pourquoi elle ne fait aucun effort : « vous n'avez que peu de goût pour les hommes n'est-ce-pas ? » Glokta comprend donc que Terez est une femme qui aime les femmes. Il menace alors Terez de s'en prendre à sa meilleure amie (amante) si elle continue à refuser son lit à son mari, le Roi Jezal. Humiliée à son tour, n'ayant pas le choix, Terez s'offre donc à Jezal. Elle lui présente un argument qui peut être vu comme une demi-vérité : « c'est de ma faute. Je ne suis pas...je n'ai pas beaucoup d'expérience avec les hommes ». Pour Jezal, c'est un soulagement : il considère le rejet comme une crainte de la jeune femme. Il est totalement aveugle de ce qui se passe réellement.
Pourtant, les rumeurs se propagent et les préférences de Terez ne sont plus qu'un petit secret. Dans le Problème avec la paix, c'est même un sujet de blagues. Heugen, un proche de Leo dan Brock, dresse un parallèle entre Terez et son fils le prince Orso : « en tout cas de Terez, il a hérité une faiblesse certaine pour les jupons ». Dans la Sagesse des foules, la toujours franche Savine affirme qu' « elle a brouté plus de gazon que son fils ». Les préférences sexuelles de Terez sont donc connues.
Ayant dû coucher avec Jezal afin de se soumettre à ses devoirs de reine, Terez n'a pas pour autant oublié ses préférences, et encore moins son amour pour Shalere. C'est un amour qu'elle a caché, aux autres et à elle-même pendant des années, et qui était de toute façon impossible (les menaces de Glokta, la distance, son rôle de Reine). Mais, elle a d'immenses regrets : « Terez avait dû renvoyer Shalere. Encore aujourd'hui, elle avait des larmes aux yeux en songeant à son visage, à son sourire, à sa chaleur, à la façon dont elle dansait, chantait et embrassait ». Clairement, l'amour que Terez n'a jamais ressenti pour Jezal était là : c'est Shalere qui occupait et qui occupe une place spéciale dans son cœur. Grâce à son fils Orso, elle pourra la revoir et les retrouvailles seront à la hauteur de l'enjeu : « Orso eut le temps de voir Shalere prendre les mains de Terez. Yeux dans les yeux, les deux femmes semblaient hypnotisées ».
Dans l’univers créé par Joe Abercrombie, il est assez rare de voir une histoire amoureuse finir aussi bien.
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