La saga du Royaume des Anciens baigne dans la magie, dans de vieilles magies qui parcourent les hommes, les dragons, les animaux ou encore les vivenefs. Une semble moins palpable, en tout cas moins connue ou reconnue : celle que procure le savoir d'un nom. Tout laisse à croire que savoir le nom d'une personne, d'un être vous donne un pouvoir de domination, de contrôle.
Alors qu'il est en train de se noyer dans sa douleur après une escapade sur l'île des Autres, Hiémain est ramené à la vie par Foudre/Vivacia. Pour y arriver, la vivenef prononce son nom. La réaction du jeune Vestrit est assez claire et illustre bien la force du nom : « il savait que l'antique magie du nom agissait dans les deux sens. Connaître le vrai nom d'un être, c'était posséder le pouvoir de la ligoter ». Fitz ne dit pas autre chose quand il fait remarquer à Devoir que « appeler quelqu'un par son véritable nom est un acte de pouvoir ». Il faut dire que Fitz et Devoir sont dans le courant d'Art et ont peur que Tintaglia les repère (« ne me donnez pas ce nom, pas ici, pas maintenant, alors que le dragon nous écoute peut-être »). Les dragons semblent d'ailleurs avoir une forte implication dans cette magie. Il est compliqué de tracer son apparition et son développement même si le Fou émet une hypothèse : « c'est une vieille tradition, ou peut-être une superstition : il ne faut jamais employer le nom de quelqu'un si on veut éviter d'attirer son attention. Ca remonte peut-être au temps où dragons et humains coexistaient. Tintaglia détestait que les humains sachent son vrai nom ».
Le nom est pouvoir et Reyn en a la preuve. Le jeune homme révèle aux Marchands rassemblés l'identité du dragon. Pour Tintaglia, c'est un réel affront, une vraie humiliation. Elle qui se voit comme le seigneur du ciel, de la terre et des mers se voit maintenant sous l'emprise de créatures qui ne valent pas grand-chose. Tintaglia fulmine : « il sentit la foureur qui bouillonait en elle. Il lui avait fait honte, devant des humains en prononçant son nom. Il avait révélé son nom aux autres, qui ne le méritaient pas ». La réaction de Tintaglia n'est pas anodine. Dans les Cités des Anciens, on apprend et comprend qu'un dragon ne donne son nom qu'aux gens qu'il respecte. Donner son nom est tout sauf une décision banale.
Le dragon Mercor commet un affront envers Sintara en disant son nom à sa gardienne, Thymara. Sintara est outrée, scandalisée. Maintenant qu'elle connait son nom, Thymara peut la forcer à des choses. Prononcer le nom d'un dragon, c'est obtenir des faveurs grâce à un contrat magique. Sintara précise que « nul dragon ne pouvait mentir à quelqu'un qui exigeait la vérité ou l'utilisait convenablement en posant une question ; il pouvait refuser de répondre, certes, mais non mentir (…) Mercor avait donné un pouvoir démesuré à une humaine dotée de l'espérance de vie d'un poisson ». Mais, heureusement pour Sintara, Thymara n'a aucune idée de la chance qu'elle a. Elle ne profite pas de ça et demande même au dragon des explications. Sintara n'en croit pas ses yeux (« ignorait-elle vraiment le pouvoir du nom d'un dragon ? Celle qui possédait ce savoir pouvait, en l'employant correctement, contraindre le dragon à dire la vérité, à tenir une promesse, voire à accorder une faveur »).
Sur les humains, les impacts sont un peu différents. Dans les Aventuriers de la Mer, quand Malta ou Hiémain entendent leurs noms, ils reprennent conscience alors que leur esprit est en train de se briser. Cela permet à Hiémain de regagner son corps : « cette très antique magique, l'utilisayion du nom pour entraver un homme, le captura. Il était Hiémain Vestrit, un simple huamin ». Entendre son nom ramène Hiémain à son échelle. C'est exactement la même chose qui arrive à Malta alors qu'elle tente de libérer Tintalgia de son cocon et qu'elle est emportée par la magie des pluies. Le dragon prononce son nom et tout change, on lit que « telle est la puissance que détient le nom ! Elle revint soudain à elle-même, Malta, la jeune femme aux vêtmeents crottés, dans les ténèbres ».
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