Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Il existe des personnages qui paraissent anodins et qui ont un grand impact sur l’histoire. Il existe des personnages qui accomplissent des ...

dimanche 20 novembre 2022

Grossesses et peines

La saga de l'assassin royal nous fait suivre Fitz, un enfant né hors mariage et qui remet en cause bon nombre de choses à la cour royale. Il est le symbole que le prince Chevalerie a eu, au moins, un fils avant son mariage et que si il ne parvient pas en avoir avec sa femme Patience, ce n'est pas de sa faute. La question d'un enfant (un fils ou une fille) est importante pour la royauté : elle permet de fixer la lignée dans le temps. Ce n'est pas une question privée ou personnelle, c'est un débat public. Quand Vérité épouse Kettricken, tout le peuple attend que la montagnarde tombe enceinte et rapidement. Elle est là pour ça. Plus le temps passe et plus sa non-grossesse inquiète : « certains, je le savais, se demandaient si Kettricken n'était pas stérile pour n'avoir pas encore conçu au bout d'un an de mariage, mais l'absence d'enfant de la reine-servante était une question d'ordre public ».

Kettricken finit par tomber enceinte. Sa grossesse devient une pièce, un pion dans la terrible lutte qui oppose Royal à Vérité. Royal voit en Kettricken enceinte un obstacle et il la traque. Il sait que l'enfant de Kettricken et Vérité peut devenir un point ralliement et une opposition à son règne. Kettricken est donc pourchassé alors qu'elle fuit Castelcerf. Elle vit dans des conditions pénibles, dangereuses physiquement et émotionnellement. La conséquence est terrible pour Kettricken : elle met au monde un enfant (appelé Oblat) mort-né. Cela a un un effet terrible sur Kettricken qui est convaincue d'avoir failli à son devoir et à son époux. Elle pense que si son fils est mort, c'est de sa faute. Elle ne parvient pas à dépasser sa culpabilité et elle est au fond du trou lorsqu'elle l'annonce à Vérité (« mon seigneur... fit-elle, puis sa voix se brisa. Vérité, j'ai perdu notre enfant. Notre fils est mort »). Kettricken a dû puiser profondément en elle pour accumuler assez de courage pour annoncer la nouvelle. Malheureusement pour elle, Vérité se montre insensible à la nouvelle (son dragon de pierre et d'Art épuise tous ses sentiments). L'attitude de Vérité ébranle Kettricken. Elle a l'impression que Vérité se moque que leur fils soit mort, se moque de ce qu'éprouve Kettricken. Fitz est témoin de la scène et se rend compte à quel point Kettricken se sent en échec (« je pris seulement alors la mesure du fardeau qu'elle portait tandis qu'elle cherchait son époux »). On note également que Fitz avait relégué la mort d'Oblat au second plan, que pour lui ce n'était pas si grave que ça....

Ne pas pouvoir faire un enfant a grandement marqué Patience. Elle aurait tant aimé pouvoir donné à Chevalerie un héritier. Elle n'a pas pu et depuis elle porte un poids. Elle vit tant bien que mal avec ça jusqu'à son retour à Castelcerf. Là, elle côtoie Fitz, le bâtard de son mari et a bien du mal à se contenir. Sa détresse la dépasse : « Tu aurais dû être de moi ! Ce n'est pas juste ! Tu aurais dû être de moi ! » Cela la hante. Patience ne parvient pas à passer outre son apparente incapacité à mener une grossesse à terme. C'est d'autant plus intéressant de le noter que dans les autres domaines Patience est une femme forte et volontaire. Elle n'est pas du genre, habituellement, à subir les événements ou baisser les bras. On en a une preuve manifeste quand elle apprend que Kettricken a fait une fausse couche (un stratagème pour échapper aux griffes de Royal). Elle est tétanisée ; on lit que « j'étais trop lâche pour aller me rendre compte moi-même de son état, si tu veux savoir la vérité ; je connais trop bien la douleur que cause la perte d'un enfant avant qu'on ait pu le tenir dans ses bras ».

Ne pas pouvoir tomber enceinte peut être un traumatisme. Astérie, une ménestrelle, menait une vie assez simple, allant et venant, chantant pour gagner sa vie. Elle couchait avec qui elle voulait. La guerre contre les Pirates Rouges a tout changé pour elle. Après avoir été violée, elle est tombée enceinte. Elle ne voulait pas garder et a donc avorté. Mais, cela a eu un impact sur son corps (« je me suis rendue chez une autre guérisseuse qui m'a remis une autre potion ; celle-ci m'a fait saigner. L'enfant a été éliminé ainsi, mais je n'ai pas cessé de saigner (…) Elles m'ont dit que les saignements s'arrêteraient d'eux-mêmes avec le temps ; mais la première m'a prévenue que je ne pourrais sans doute plus jamais concevoir »). Se croire stérile marquera fortement Astérie et aura un fort impact sur ses futures relations amoureux. Elle se convaincre de ne pas pouvoir offrir pleinement à un homme ce qu'il désire (un enfant).

Fitz et Molly ont des relations sexuelles. Molly peut tomber enceinte et elle le sait. Fitz ne semble pas en avoir conscience. Sa naïveté est manifeste et se révèle au grand jour quand Patience le met en garde : « c'est de la pointillé, une plante très amère. On dit qu'elle empêche les femmes de concevoir, mais ce n'est pas vrai ; du moins, pas de façon fiable. Mais si une femme en consomme trop longtemps, elle risque d'en tomber malade ». Fitz comprend alors la terrible réalité : Molly peut tomber enceinte et cela aurait d'énormes répercussions pour la famille royale et la propre sécurité de la chandelière ; Molly peut tomber malade à force de consommer ces plantes. Fitz réalise que Molly fait face à des choses dont il n'avait pas idée.

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