Catelyn Stark n'aime pas Jon Snow. Sa haine envers le jeune homme est gratuite. Elle lui reproche d'être né, de simplement exister. Dès qu'elle l'a vu, elle a décidé de le détester et de ne pas le traiter comme un garçon comme les autres. Elle a toujours mal vu le fait qu'il se mélange à ses autres fils et filles. Son ressentiment a traversé les années. Car, il est la manifestation de la tromperie de son mari, Ned Stark.
Jon Snow est marqué, touché par le comportement de la femme. Cela a défini sa personnalité, cela a laissé une grande marque sur sa façon de voir le monde et considéré les choses. Jon sait très bien qu'il n'aura jamais réellement sa place malgré tous les efforts de son père. Il sait qu'il sera toujours vu comme un bâtard, une pièce rapportée. Lui rêve d'autre chose, presque de n'importe quoi d'autre. Quand le roi Robert Baratheon vient en visite à Winterfell, un grand banquet est donné, et Benjen Stark de la Garde de Nuit y participe. Jon est prêt à s'y engager et donc renoncer à tout : femmes, possessions, enfants. Il est plein de passion quand il s'exprime : « un bâtard aussi peut être un homme d'honneur (…) je n'aurai jamais de bâtard ». On comprend parfaitement que sa position n'est pas enviable et qu'il désire que personne ne la vive. Cette décision de partir pour le Mur enchante Catelyn. La femme voyait en plus en Jon Snow une menace pour la stabilité de sa famille. Qui sait quelle pensée aurait pu traverser son esprit ? Elle craignait qu'il crée de l'instabilité (« aussi n'engendrerait(il jamais de rivaux éventuels aux héritiers naturels de Winterfell »).
Le fait que Catelyn ne supporte pas la présence de Jon Snow est bien connu. C'est un fait répandu dans la famille Stark. Quand Ned prononce Jon Snow, sa femme a un moment de recul (« à ce nom, Ned sentit sa femme se raidir »). Le dédain se transmet à certains de ses enfants. Robb ne sait pas trop comment se comporter alors que la jeune Sansa Stark est bien plus amère. Il faut dire que la jeune femme est fâchée car Jon s'est moqué de celui qu'elle aime, Joffrey Baratheon. Elle qui n'a pas sa langue dans sa poche est condescendante : « ce pauvre Jon, s'apitoya-t-elle, sa bâtardise le rend jaloux ». L'attitude de Catelyn se répand donc et cela pèse sur les épaules de Jon.
Catelyn aurait sans doute préféré que Jon ne ramène jamais Jon Snow. Il aurait pu le laisser là où il l'avait trouvé ou s'en débarrasser discrètement. Mais non. Son mari, empêtré dans son honneur, n'a pas trouvé de meilleure idée que l'amener à Winterfell (« il ramena le bâtard et (…) l'appela mon fils (…) Elle en fut intimement blessée »). La déchirure a donc des années et le temps n'a rien fait pour arranger cela. Les années ont nourri sa rancœur. Surtout que Jon Snow a les traits d'un Stark, il est impossible de le nier. C'est un affront supplémentaire : « plus il grandissait, plus il ressemblait à son père, infiniment plus que les enfants légitimes de celui-ci. Et cela dans un certain sens empirait l'aversion qu'elle lui vouait ». Sa haine franchit encore un degré quand Bran est retrouvé à l'article de la mort au pied d'une tour. Elle veille son fils, passe tout son temps avec elle. Et quand Jon Snow vient voir son demi-frère, elle prononce des paroles méchants, faites pour blesser : « ç'aurait dû être toi ». On peut penser qu'elle est aveuglée par sa peine et sa douleur, on peut aussi croire qu'elle dit ouvertement ce qu'elle pense depuis des années.
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