Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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lundi 20 mai 2024

La relation entre Tintaglia et Reyn

Reyn est fasciné par les secrets du désert des Pluies. C’est ce qui permet à sa famille de vivre et à lui de marquer sa différence. Reyn est également un être humain et comme tant d’autres, il cherche à plier la magie à son plaisir. On le voit bien avec les possesseurs de vivenefs qui servent des bateaux magiques pour le commerce. Soumettre la magie à ses désirs est un thème récurrent dans les livres : les Loinvoyant se servent de l’Art pour garder le pouvoir par exemple. Mais, une créature magique et exceptionnelle revient à la vie et change la donne. Tintaglia, la dragonne, sort de son cocon et on comprend très vite qu’elle ne s’agenouillera pas devant les humains.


La relation entre Tintaglia et Reyn démarre bien mal. Le dragon ne remercie pas particulièrement ceux et celles qui ont lui permis de s’échapper de sa prison en bois. Reyn prend cela comme un affront. Puis, sans le savoir, en disant le nom de Tintaglia à haute voix, Reyn vexera la dragonne. Reyn ne peut pas savoir que le nom d’un dragon est sacré. Il ne peut pas savoir qu’il lie le dragon à celui qui le prononce. La réaction de Tintaglia ne laisse pas la place au doute : « il sentit la fureur bouillonner en elle. Il lui avait fait honte devant des humains en prononçant son nom. Il avait révélé son nom aux autres, qui ne le méritaient pas ».

Reyn n’a pas du tout digéré l’ingratitude de Tintaglia. La dragonne pavane, fait comme si elle ne devait rien à personne. Hors, ce sont des humains, Malta la première, qui lui ont permis de goûter à nouveau l’air. Reyn le lui rappelle, d’autant plus qu’il espère que Tintaglia l’aidera à retrouver Malta. On sent la colère et le dépit dans ses propos quand il dit que « si elle n’était pas venue te chercher, je n’aurais pas pénétré dans la cité pendant le tremblement de terre. Tu serais ensevelie à l’heure qu’il est ! Tu ne peux pas ignorer cette dette ! Tu ne peux pas ».


En réalité, le problème n’est pas tant que Tintaglia se sait supérieure aux humains, c’est plus qu’elle ne leur accorde que très peu de valeur. Ils ne sont bons qu’à suivre ses ordres et chanter ses louanges. Elle explique ainsi à Reyn que « je vais où je veux, humain. Il ne t’appartient pas de questionner un Seigneur des Trois Règnes. Le petit a choisi un meilleur rôle. Tu serais bien avisé de l’imiter. ».

Selden, lui, est tombé amoureux du dragon. A chaque fois qu’il le voit, c’est de l’émerveillement dans ses yeux et des paroles flatteuses dans sa bouche. Reyn tente de le mettre en dragon : on ne peut pas faire confiance au dragon et on doit tenter de lui résister (« oubliez son charme. Il est aussi trompeur qu’il est magnifique et ile ne voit que ses propres intérêts. Si nous nous inclinons devant sa volonté, il nous asservira aussi sûrement que si nous tombions aux mains des Chalcèdiens ». Reyn pense donc que le dragon peut signifier la fin de la liberté pour les hommes. Un dragon est une créature non contrôlable, trop forte. Pire, elle est égoïste. Les propos et les idées de Reyn sont durs. Il faut dire qu’il est plein de rancoeur, convaincu que Malta est disparue ou morte, et que le dragon ne veut rien faire pour l’aider. Lors d’une réunion publique, il essaie de mettre les gens de Terrilville en garde : « il est tentant d’admirer sa beauté, de croire qu’il est un être merveilleux et sage, une créature de légende venue pour nous sauver (…) il n’est pas meilleur que nous, et pour ma part, je crois qu’il n’est qu’une bête rusée douée de la parole ». Reyn a bien peu de respect pour Tintaglia.

Dès lors, il n’est pas surprenant de l’entendre dire à Selden que « pour Tintaglia, les humains se ressemblent tous, et nos soucis lui paraissent insignifiants ». Or, cela est faux et Reyn s’en rendra compte plus tard lorsqu’il voyagera avec elle. Les humains qui auront gagné la considération de Tintaglia deviendront peu à peu des Anciens.


Une raison du mépris de Tintaglia est la différence d’échelle qui existe entre les humains et les dragons. Elle n’est pas que physique, elle est aussi temporelle puisque les dragons peuvent vivre bien plus longtemps que les hommes et les femmes. 

Marqué par la malédiction du désert des Pluies, Reyn n’espère vivre que quatre ou cinq décennies. Tintaglia trouve cela pathétique (« aussi bref qu’un éternuement »). Mais, et c’est là un des premier signes positifs du temps qu’ils ont passé ensemble, elle lui dit que « je crois que ta vie va beaucoup se prolonger maintenant que tu as voyagé avec un dragon ». L’ingratitude Reyn n’a donc pas empêché Tintaglia de lui apporter de bonnes choses.

Tintaglia apprend à mieux connaître les humains. Elle les avait travailleur, enclin à façonner le sol. En voyageant avec Reyn qui fait de nombreux rêves de Malta, elle se rend compte qu’ils sont pleins de vie et de passion: « quelle tempête d’émotions ! Comme vous, les humains, vous pouvez en soulever rien qu’en imagination (…) Est-ce parce que vos vies sont si brèves  ? Vous vous racontez de folles histoires sur ce qui pourrait arriver demain et vous éprouvez toutes les émotions en songeant à des événements qui n’arriveront jamais ». Tintaglia ne peut donc pas s’empêcher de glisser une petite pique, une petite moquerie.


En passant du temps avec Tintaglia, Reyn se rend compte de la force et de la puissance de la dragonne. Il voit aussi qu’elle a de réelles volontés de domination du monde et qu’elle désire faire renaître les dragons. Reyn s’interroge en pensant que les dragons peuvent revenir : « Etait-il en train de vendre l’humanité à l’esclavage pour l’amour d’une femme ? ». Car, il est clair qu’un seul dragon suffit à faire changer les choses. Reyn a vu ce que Tintaglia a fait au port de Terrilville. Pire, Tintaglia lui a clairement dit qu’elle se considère comme la souveraine de la terre, du ciel et de la mer. Quel rôle aura alors l’humanité ?

Tintaglia n’a que faire de ces questions. Le rôle de l’humanité est clair : servir. Seuls quelques peuvent espérer mieux comme elle en fait la remarque (« Reyn, si tu trouves une compagne, que tu engendres enfants, la prochaine génération sera formée d’Anciens »). Grâce à Tintaglia, Reyn finit par retrouver Malta. On lit avec intérêt que Tintaglia valide le choix de Reyn d’épouser Malta. Cette dernière a gagné le respect de la dragonne et ce n’est pas une chose anodine. Tintaglia en parle avec des termes élogieux : « avance dans la lumière, petite soeur que je te voie (…) Tu as bien choisi. Elle est forte pour être une reine des Anciens, et porte-parole des dragons. ».

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