Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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lundi 30 juin 2025

Qui est Trame ?

Lors de la seconde saga de l’assassin royal, quand Fitz se cache sous l’identité de Tom Blaireau, le Vif (ou le Lignage) est dépeint de façon négative. Les Pie et autres forment la principale faction qui représente cette magie et ils tentent d’enlever le prince adolescent Devoir. Leurs principaux membres sont montrés comme violents, inflexibles et prêts à tout pour atteindre le but. 

Toutefois, un individu doué du Vif réoriente quelque peu la vision du lecteur : Trame.


L’introduction de Trame montre tout de suite qu’il est un homme important dans les différentes communautés du Vif. D’une certaine façon, il peut être vu à la fois comme l’égal d’un roi ou d’une importante figure religieuse. Une femme douée du Vif dit que « l’aristocratie n’existe pas chez nous, ni les rois ni les reines ; mais de temps en temps, un homme comme Trame apparait dans notre communauté. Il ne règne pas parmi nous mais il nous écoute et nous l’écoutons ». On note là un aspect important de la personnalité de Trame : sa forte capacité à être attentif et donner des conseils, sans pour autant ordonner. 

Fitz l’observe et sa première impression est que Trame « évoquait plus un sage de Jhaampe en train de régler une querelle q’un porte-parole du Lignage ». Trame ne semble donc pas motivé à régler les questions politiques liées aux négociations entre la couronne des Loinvoyant et les gens du Vif. Les motivations de Trame semblent floues ; en tout cas, elles questionnent Umbre. Le vieil assassin est nécessairement sceptique quand il croise un individu de cet acabit. Il se demande ce qu’il cherche et si il peut être un problème pour le trône. Umbre observe donc Trame et on pourrait presque croire qu’il est inquiet quand il se rend compte que Trame n’est pas comme tous les autres : il ne veut ni pouvoir ni richesse. Au contraire, il affirme que Trame « tient davantage le rôle de prêtre que de chef : il ne commande pas, il conseille et parle souvent de servir l’esprit du monde ».


Trame n’a donc pas envie de gouverner ou de changer l’ordre des choses. Cela rassure Umbre car « s’il nourrissait des ambitions, ce serait un homme dangereux ; par ce qu’il sait, il pourrait provoquer notre chute à tous ».

C’est Devoir, l’adolescent qui a gagné en maturité, qui fournira une réponse acceptable sur le but de Trame. Il précise que savoir qui est réellement Fitz est un danger ; après tout, Umbre et Fitz sont des assassins plus que compétents et pourraient se débarrasser facilement de Trame (« Trame s’est mis lui-même en péril : certains seraient prêts à tuer pour maintenir enfoui ce secret »). Devoir pense que Trame cherche simplement à nouer des liens amicaux avec Fitz : « aussi invraisemblable que cela vous paraisse Fitz, peut-être désire-t-il simplement votre amitié ». Fitz a énormément de mal à entendre ça, tant il est influencé par son éducation, le culte du secret et des intrigues.


Présent à Castelcerf, Trame détonne grâce à son comportement. Il est curieux et poli, prêt à contredire les préjugés liés au Vif. On n’a sans doute pas vu une personne si forte dans le Vif depuis l’époque de Burrich. Pour Fitz, c’est un défi qui devrait le mettre sur ses gardes puisque le bâtard royal a toujours eu du mal à vivre sa magie aux yeux de tous : il se cache. Mais, Trame lit en lui comme dans un livre ouvert. Il repère très vite FitzChevalerie derrière l’identité de Tom Blaireau. Si il sait ce secret, c’est grâce à Fragon, la femme de Rolf le Noir (« une journée pareille remplirait Fragon de bonheur :  un ciel sans nuage et un vent léger. Comme son faucon monterait haut ! »).

Savoir la réelle identité de Fitz n’est pas la plus grande prouesse de Trame. Il lit en Fitz, il voit en lui ce que Fitz se cache à lui-même : le fait que le très regretté d’Oeil-de-Nuit vit encore à travers lui. Trame en vient même à sermonner Fitz : « votre loup transparait toujours dans vos yeux. Vous croyez que, si vous ne bougez pas du tout, personne ne le remarquera ; cela ne marche pas avec moi, jeune homme ».

Fitz aurait beaucoup à apprendre de Trame, il le fait très peu. Il ne cherche pas spontanément la compagnie de l’homme. Pourtant, Trame semble l’apprécier. Il éprouve même de l’affection pour lui, il perçoit que Fitz n’a toujours pas terminé son deuil du loup et qu’il lui faut du temps (« je comprends que vous pleuriez encore votre loup et je trouve ça normal ; vous baisseriez dans mon estime si vous vous précipitiez dans une nouvelle relation à seule fin de soulager votre sentiment de solitude »).


Trame ne cache pas qu’il a le Vif. Il n’en a pas honte. A Castelcerf, il n’a pas eu honte de présenter Risque (sa mouette) à qui le voulait. Mieux, il irradie de bonheur et de complétude quand le groupe de Castelcerf se rend à Aslevjal. Ce qui se dégage de lui et de Risque touche tous les gens du Vif. Fitz est ravi par le spectacle qui s’offre lui (« je voyais la magie du Vif à son état le plus naturel, échange de joie et de respect entre humain et animal où le coeur de Trame volait en compagnie de Risque »).

Trame n’est pas seulement doué, il est aussi un très bon enseignant et quelqu’un qui a beaucoup de connaissances sur cette magie. En prenant Leste (le fils de Burrich) sous son aile, il a beaucoup de travail devant lui. Car, Leste est une autre victime, avec Fitz, de la haine de Burrich envers cette magie. Leste présente donc des lacunes béantes, des manques flagrants. Trame est choqué quand Leste tente de se lier à un animal sans aucune réflexion. Pour une fois, il perd son calme et engueule le jeune homme : « tu le voulais comme un enfant veut un jouet peint de couleurs vives sur l’étal d’un colporteur (…) On ne fonde pas un lien de Vif là-dessus. En outre, tu n’as ni l’âge ni la maturité pour te mettre en quête d’un partenaire ». Notons qu’on retrouve là une critique que Rolf le Noir avait déjà fait à Fitz : se lier jeune est plus que risqué ou mal venu.

Or, pour Trame, une relation du Vif doit être équilibrée. C’est un engagement sur du long terme qui doit être réfléchi (« ce mystère débouche sur les croyances que nous nous en débarrassions quand nous n’en avons plus l’emploi. On a ainsi plus de facilité à imaginer que nous puissions ordonner à un ours de massacrer une famille »). Ce comportement malsain de certains se retourne donc contre toute la communauté. Se lier avec un animal reviendrait donc à assumer ses responsabilités vis-à-vis de lui et aussi à faire attention à l’image qu’on dégage, aux préjugés auxquels il faut faire attention. On ne fait pas ce qu’on veut en se liant à un animal. Trame résume la chose en disant que « le lien de Vif, ce n’est pas un homme qui impose sa volonté à un animal : c’est une union fondée sur les respect mutuel, pour la vie ».


Trame ne peut pas aimer Burrich. C’est impossible. Il voit l’impact que cet homme a eu sur Fitz et sur Leste, le fait que Burrich a bridé leur magie. Il a beaucoup de mal à admettre tout cela. Il oscille entre colère et mépris en pensant à Burrich (« je voudrais le prendre en pitié, mais, quand je songe à ce qu’aurait pu être votre vie si vous aviez reçu une éducation convenable dès votre jeune âge »).

La colère de Trame monte d’un cran en se rendant compte de la puissance de Burrich avec le Vif. Il est abasourdi quand il voit Burrich soigner Fitz avec une maîtrise si fine et si délicate du Vif. Son étonnement est manifeste : « je n’en reviens pas, je croyais perdue cette technique de la magie du Lignage (…) Qui vous a formé ? Pourquoi ne vous connait-on pas ? »

Et comme Umbre qui se méfiait de Trame, Burrich se méfie de Trame : « cet homme est une menace pour mon fils ». 


Trame ne fournit donc pas nécessairement une bonne première impression. Sa présence interroge tout comme ses motivations. Pourtant, en creusant, on se rend compte qu’il est un érudit du Vif et un homme donnant de bons conseils.

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