Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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Petit-Furet dans la légende

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lundi 6 janvier 2025

Qui est Ambre ?

Le Fou est devenu Ambre. Oui, l’ancien bouffon du roi Subtil a vogué vers le sud, s’est retrouvé à Terrilville et est devenu Ambre, une femme, une fabricante de bijoux. Etrangère dans cette ville, Ambre assiste à sa transformation. Elle cherche des gens qui pourraient l’aider à mettre les changements auxquels elle croit ; elle cherche un individu à neuf doigts. Si elle ne retrouve que vers la fin de l’aventure ce garçon (Hiémain), elle ne reste pas inactive et entre en contact avec bon nombre de personnes.


Comme dans l’assassin royal, Ambre cherche à changer la route empruntée par le monde. Elle sait que c’est une décision compliquée, qu’elle fait face à un énorme défi. Elle sait qu’il est très compliqué de contrarier la marche des choses. Pour autant, forte de son expérience, Ambre ne baisse pas les bras (« il ne faut pas confondre coïncidence et destin, je suis toute prête à me dresser contre le hasard, mais les rares fois où j’ai voulu résister au destin, j’ai perdu, et rudement »). Ambre a tenté d’influencer les choses, elle n’a pas pu. Par exemple, elle a voulu garder un Loinvoyant crédible sur le trône, le destin a tout fait pour ce que ce soit un Loinvoyant drogué et colérique :  Royal. Chevalerie est mort, Vérité a disparu, Auguste est devenu débile et Subtil est mort ; les uns après les autres, tous les héritiers potentiels ont été rayés de la liste.

Il en a aussi payé les conséquences en étant battu, maltraité. Beaucoup baisseraient la tête et renonceraient ; ce n’est pas le cas de Ambre (le Fou), même si elle a baissé les bras en étant à Jhaampe avant le retour de Fitz. Ambre affirme à Althéa que « beaucoup, naturellement, pestent en rageant contre l’habit que le destin leur a tissé, mais cela ne les empêche pas de le ramasser et de l’endosser, et la plupart le portent jusqu’à la fin de leurs jours ». Mais, Ambre n’est pas de ce bois-là, elle n’est pas ce genre d’individu à renoncer.


Ambre est déterminée. Elle est prête à beaucoup de choses pour atteindre ses objectifs. En outre, quand elle s’attache à quelqu’un, elle est encline à beaucoup de sacrifices pour aider cette personne. On en a la démonstration avec la vivenef Parangon. Malgré tout ce que hurle la société de Terrilville qui ne voit en Ambre qu’une étrangère ne comprenant pas les coutumes de la ville, Ambre se rapproche de la folle Parangon et veut la tirer de sa tragique situation. Alors que tout le monde veut abandonner Parangon, Ambre se lie d’amitié avec le bateau magique. Ambre est la seule à vouloir lui offrir un futur : « c’est pourquoi, pour l’amour de l’enfant qui tempête et profère des menaces, enfermé dans la carcasse de bois d’un navire, je vais t’acheter et te protéger, du moins autant que le destin me le permettra ». On peut penser qu’Ambre a pris en pitié Parangon. Elle sait aussi que c’est un choix potentiellement compliqué tant l’histoire de Parangon est sanglante.


Ce qui se passe à Terrilville permet aussi à Ambre de réfléchir sur la vie et l’humanité. Elle voit tant de choses inédites !

Ambre semble fascinée par les dragons. Si elle en a vu lorsque Vérité a réveillé les dragons d’Art et de pierre, elle est toujours à la recherche d’informations qui les mentionnent, de témoignages. Certains sont sceptiques, Ambre, elle, y croit clairement. Elle dit clairement que « je crois qu’il y a dans le coeur des hommes une place créée pour l’émerveillement, une place endormie qui attend de s’épanouir ». Cela évoque presque une sorte de beauté.

Mais, à cette grâce des vivenefs et des dragons s’oppose une laideur répandue : l’esclavage. Bien qu’interdite, cette pratique est commune à Terrilville. Des gens sont achetés, vendus et marqués, leurs vies ne leur appartiennent plus. Certains ferment les yeux sur ce qui se passe, en se disant que comme cela est interdit cela ne peut exister.

Ambre passe du temps avec les esclaves qui, comme elle, sont exclus de la société, mis de côté. Ambre déplore le fatalisme quant à l’esclavage. Elle regrette aussi que certains mesurent la valeur d’une vie à la valeur de ce qu’elle rapporte ou coûte : « si une vie peut être évaluée en argent, alors sa valeur peut baisser, sou par sou, jusqu’à ce qu’elle soit nulle. Quand une vieille femme vaut moins que la nourriture qu’elle mange…eh bien ».

On retrouve cette idée lorsqu’elle parle à Brashen de la nécessité de se dresser face au mal, aux mauvaises choses. Tenter d’agir bien ne suffit pas, se rendre compte que les choses vont mal n’est pas suffisant. Pour Ambre, si on veut améliorer les choses, il faut agir. On sent sa passion quand elle fait une sorte de leçon à Brashen (« la moitié du mal en ce monde s’accomplit sans que les honnêtes gens interviennent ; ils ne font rien de mal. Il ne suffit pas de s’abstenir de faire le mal, Trell. On doit s’efforcer de faire le bien, même quand on ne croit pas au succès »). Si Ambre en parle avec tant d’emphase, c’est qu’elle l’a fait par le passé : elle s’est dressée contre la méchanceté de Royal vis-à-vis de son père.


On se rend compte que Ambre se réfère beaucoup à son passé. Il faut dire qu’elle a vécu des moments assez marquants, notamment avec Fitz dont elle est tombée amoureuse. Pourtant, Ambre a dû renoncer plusieurs fois à Fitz : elle l’a vu tomber amoureux de Molly, elle l’a abandonné lors de la prise de pouvoir de Royal, elle a vu Astérie tourner autour de Fitz et coucher avec lui, elle a vu Fitz ne pas vouloir s’impliquer sentimentalement avec elle car il est convaincu que Ambre est un homme… Dans tous les cas, Ambre a dû se mettre de côté tout en continuant à aimer Fitz : « plus dur encore, il faut admettre que l’autre a des besoins que tu ne peux pas satisfaire, et que tu as des tâches qui retiendront loin de lui. Le prix, c’est la solitude, et la nostalgie, et le doute ». On sent bien là de la douleur, de la jalousie. Ambre n’a pas quitté Fitz par gaieté de coeur. Elle l’a fait en sachant qu’elle avait une mission à mener et que cela devait être sa priorité. Quitte à laisser derrière elle l’amour de sa vie…


Dans les Aventuriers de la mer, Ambre continue d’être mystérieuse. Si elle se livre un peu plus, elle reste néanmoins dans l’ombre en ce qui concerne son histoire, son passé. Elle est convaincue que c’est la seule façon pour elle d’être en sécurité (« mes secrets sont ma cuirasse. Sans eux, je suis très vulnérable à toutes sortes de blessures. Même aux blessures infligées involontairement »). Car, Ambre pense qu’elle doit changer le monde et elle sait que ce n’est pas un but qui plait à tout le monde. Ses propres professeurs ne croient pas en elle et tentent de la détruire alors que beaucoup voient Ambre (ou le Fou) comme une empêcheuse de tourner en rond. Ambre se doute aussi de l’image qu’elle renvoie, qu’on met en doute sa santé mentale. Elle sait qu’ « on m’a traitée de folle aussi souvent que de prophète. J’ai toujours su que j’avais des choses à accomplir pour le monde, des choses que personne d’autre ne pourrait accomplir ».

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