Oeil-de-Nuit est le réel Roi. Le Fou versus la Femme Pâle : le combat du siècle. Oh Malta, Malta, Malta. Gloire au dragon fou Glasfeu. Les Anciens ne sont que des gosses. Keffria, tu remontes dans notre estime. Il était une fois Clerres.

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jeudi 28 novembre 2024

La triste histoire de Laudevin

Les Loinvoyant sont loin d’être une famille qui traite bien son peuple. On en a eu l’exemple avec Royal. De façon plus globale, la famille royale semble avoir un problème avec la magie du vif et cela la mène à mener une politique particulièrement violente contre ceux qui l’ont. Même Fitz, le bâtard de la famille, en a souffert. La répression est donc encore plus impitoyable avec les simples gens. Le cas Laudevin en est un bon exemple.


On se rend très vite compte que Laudevin est radical et violent, prêt à tout pour atteindre ses buts, même à enlever un adolescent et répandre le sang. Tuer ne lui fait pas peur. Même mourir semble ne pas l’effrayer même si on finira par réaliser qu’il tient quand même à sa vie.

La vie de Laudevin est étroitement liée aux décisions des Loinvoyant, et en particulier Royal. En créant le cirque du roi et en faisant du sort des gens doués du Vif un spectacle, Royal a poussé l’horreur un peu plus loin. En réalité, il a juste mis à sa sauce une tradition des loinvoyant et des Six-Duchés : la mise à mort des gens du Vif. Royal ne s’est pas contenté du cirque : il les a traqués, il les a privés de toute ressource.

Laudevin a été traumatisé par ce qui est arrivé à ses proches, il ne parvient pas à se débarrasser des images qu’il a en tête. Il faut dire que cela a eu l’air particulièrement abject : à propos de sa soeur il dit qu’« elle est morte lentement, en toussant et en suffoquant, chaque jour un peu plus faible », et même cela semble avoir été moins violent que la mort de sa mère (« bien qu’on l’ait pendue, elle était encore vivante lorsque la hache l’a découpée en morceaux qu’on a jetés au feu »). 

Ce triste sort est d’ailleurs celui qui menace Fitz selon Burrich : les duchéens sont tellement ancrés dans leur peur qu’ils sont prêts à tuer un jeune homme apprécié.


Dès lors, il n’est pas étonnant de voir Laudevin se radicaliser. Il n’a plus rien à perdre et ne désire que la vengeance. La rumeur dit que « quand Laudevin avait perdu sa soeur, il s’était consacré à la cause de ses semblables, et il n’avait pas tardé à perdre la tête ».


Laudevin en veut à beaucoup de gens : aux Loinvoyant bien entendu mais aussi à ceux qui ont le Vif et ne font rien pour se rebeller. En se taisant, on est coupable de ne pas soutenir ceux qui souffrent. Il dit au pauvre Civil que « quand nous parviendrons au pouvoir, ceux du Lignage qui auront renié leur magie, ceux qui ont auront tourné le dos à leurs frères, voire qui nous auraient trahis au profit des immondes Loinvoyant… tous ceux-là mourront. Ils périront dans leur Cirque du roi ».

Clairement, Laudevin veut changer l’ordre des choses. On ne peut pas lui reprocher de sortir le Vif de sa clandestinité ou de donner une certaine légitimité au Vif. Malheureusement, il doit faire avec une famille qui a été négativement marqué par la tragédie du prince Pie. L’agenda de Laudevin, au-delà de sa violence, est politique :  il veut façonner le futur roi, Devoir. En tout cas, c’est ce qu’il dit à Tom Blaireau (Fitz) pour justifier son enlèvement :  « que les Loinvoyant reconnaissent enfin la vérité des légendes : leur sang charrie le Vif au même titre que l’Art ! Ce garçon deviendra roi un jour ; nous pouvons en faire l’un des nôtres, et, quand il montera sur le trône, il mettra fin aux persécutions que nous endurons depuis trop longtemps ».


Malheureusement, Laudevin fait face à Fitz. Bien que doué du Vif, le bâtard a juré allégeance aux Loinvoyant, et surtout à Kettricken. Il est prêt à tout pour libérer le prince, même à donner sa vie ou celle de ses proches (le Fou et Oeil-de-nuit). Fitz n’en arrive pas là : il parvient à libérer Devoir en infligeant une terrible blessure à Laudevin (« je saisis mon arme à deux mains et lui tranchai l’avant-bras avant que se lame fût complètement sortie. Il s’écroula sur le dos avec un hurlement suraigu, en agrippant son moignon »). Immédiatement, Laudevin est marqué. Selon Fitz, son aura a tout de suite faibli. Laudevin ne semble plus être l’homme qu’il est car Fitz remarque  qu’il « était parti le dernier, dépouillé de son statut de chef, chancelant sur la selle de son cheval de bataille à la bouche écumante, maintenu en place par un jeune cavalier ».


Laudevin entame alors une traversée du désert. Son plan a échoué et bon nombre de ses soutiens s’en vont. Ayant perdu la moitié d’un bras, il est plongé dans une profonde détresse. Laurier, à la fois proche de Kettricken et proche du Vif, nous apprend que « Laudevin s’étiole dans la cicatrisation du moignon que vous lui avez laissé. A la suite de notre petite aventure, nombre de ses partisans l’ont abandonné pour revenir aux authentiques traditions du Lignage ». 

Rejeté, Laudevin ne voit pas d’autre possibilité que d’être encore plus violent, encore plus intransigeant (« les fidèles de laudevin sont les plus dangereux et les plus jusqu’au-boutistes. Il attire ceux qui veulent faire le sang et semer l’anarchie »). On en a un exemple avec le calvaire infligé à Dame Brésinga qui est violée et dont les possessions sont spoliées. 

Pour arriver à mettre à bas les Loinvoyant, Laudevin avait noué une alliance avec Henja, une envoyée de la Femme Pâle. Mais, après la blessure de Fitz, il a changé de point de vue. Son handicap physique l’a grandement marqué. Il lui a fait perdre ce qui lui restait de discernement et de mesure. Ainsi, Laudevin est aveuglé par son besoin de revanche : « je me fiche de ce qui vous est utile, femme, autant que de votre proposition ! Ma vengeance m’appartient et je ne vous la donnerai pas contre de l’or étranger ! (..) Ce sire Doré me doit une vie et son traître de valet un bras ! »


Vient alors l’affrontement final entre Fitz et Laudevin. Fitz a bien cerné son adversaire. Il sait que, derrière ses beaux discours de sacrifice, Laudevin est fortement attaché à sa survie et à son corps. Il a compris que Laudevin est toujours choqué par son moignon. Fitz appuie sur cet avantage psychologique en disant que « je vais te couper l’autre bras et te laisser vivre ». La pique fait mouche et montre la fragilité de Laudevin (« l’expression d’horreur qui passa fugitivement Das son regard m’apprit que mes paroles avaient touché juste »). Finalement, Laudevin ne fait pas le poids face à un Fitz qui est comme possédé, en tout dans un état second : « il continuait à hurler, si bien que je dégageai une lame et la plantai à nouveau, cette fois dans sa gorge ».

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