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dimanche 2 février 2025

[Joe Abercrombie] Finree, une femme respectée

Il existe des gens qui sortent du lot grâce à leur force de caractère et leur ambition. Finree est l'une de ces personnes. Quand s'ouvre la trilogie de l'Age de la folie, le lecteur a en tête deux faits importants, deux rencontres importantes du roman les Héros : elle a tenu tête à Bayaz et Dow le Sombre. Ce n'est pas rien. 


Elle est la gouverneure d'une province qui doit aussi veiller à l'éducation de son fils : Leo. Ce dernier rêve de gloire, rêve de faire ses preuves sur le champ de bataille. C'est à nouveau une époque de guerre où l'Union épaule le Protectorat de Renifleur contre le Nord belliqueux de Calder le Sombre et de Stour Ténèbres. L'Union n’hésite pas à confier la stratégie militaire à Finree. Il faut dire que la femme a une excellente réputation, notamment auprès de gens qui comptent. Sand dan Glokta affirme que « depuis la mort de son père, j'ose le dire, Finree dans Brock est le meilleur général de l'Union ». Un autre membre du conseil qui conseille le Roi Jezal, le Lord Maréchal Brint, parle également de Finree de façon élogieuse (« la lady gouverneur Finree contient courageusement l'ennemi. Une sacrée bonne femme ! »).


L'influence de Finree ne se limite pas au champ de bataille. Son comportement s'étend aussi sur la cour. Elle une femme de changement puisque « depuis que Finree dan Brock avait fait sensation en arborant une lame à la cour, beaucoup de jeunes dames nobles l'imitaient ».


Les gens du Nord ont également une très bonne opinion de Finree. Ils savent ce dont elle est capable, ils savent ce qu'elle a fait. 

Rikke, la fille de Renifleur, pense que « la lady gouverneur était une femme impressionnante ».

Renifleur parle en elle de façon enthousiaste, c'est un compliment et une déclaration sincère de la part de ce leader qui a connu tant de grands hommes. Il rappelle à Leo de ne pas sous-estimer sa mère, elle était « la prisonnière de Dow le Sombre. Face à lui, elle a pu négocier sa propre libération, plus celle de soixante hommes. Devant moi, personne ne lui donnera des leçons de courage ». Renifleur est donc impliqué émotionnellement quand on critique Finree. Il ne ressent rien pour la femme mais il la respecte énormément. Il le lui dit d'ailleurs, il vante les accomplissements de Finree : « j'ai combattu auprès ou contre de grands guerriers et de grands chefs de guerre... Mais j'ai rarement vu une armée aussi bien commandé que la vôtre ».

Diriger des trouves représentait une tâche ardue pour Finree ; elle ne doutait pas nécessairement de sa réussite mais plus qu'on attendait d'elle un échec. Son sexe représentait un obstacle (« quand on commande une armée, le seul avantage d'être une femme, c'est de ne pas avoir à se soucier de ça. Tout le monde s'attend à une poltronne »). Visiblement, elle est parvenue à dépasser ce stade.


La relation avec son fils, Leo, est intéressante. On peut penser que si Leo a mis tant d'ardeur au combat, c'est pour gagner l'estime et le respect de sa mère. Il a toujours été marqué par son comportement, sa force. Les circonstances de la vie auraient pu la briser plusieurs fois et elle a toujours tenu bon. Leo raconte qu' « à la mort de son père, quand il avait failli tomber en miettes, cette femme l'avait tenu à bout de bras. Au bord de la tombe, elle était restée de marbre sans verser une larme (…) Si elle n'avait pas craqué, c'était parce qu'il fallait bien que quelqu'un résiste ». Il n'est donc pas étonnant de voir craquer Leo une fois qu'il est parvenu à défaire Stour Ténèbres en duel dans le Cercle et que sa mère lui adresse des félicitations. Recevoir des mots positifs de sa mère le submerge (« Leo ferma les yeux pour retenir ses larmes. Ces paroles, combien il avait espéré les entendre ! »).


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