A cause de l’ambitieux Littlefinger, le lecteur a une vision bien sombre et négative de Selyse Florent. Elle est décrite comme une femme froide, austère, presque antipathique. La réalité est un peu différente ; Selyse a des passions : elle veut aider son mari à monter sur le trône et surtout elle est conquise par la religion de la Lumière.
Quand le lecteur rencontre Selyse, elle est avant tout présentée comme la femme de Stannis Baratheon. C’est son intérêt pour la question religieuse qui permet de définir son identité, de la différencier. La première allusion est assez subtile ; à Stannis, elle dit que « pas plus que la lumière ne fait cause comme avec les ténèbres ». Elle fait écho aux propos de Stannis disant qu’il ne cherchait pas d’alliance, qu’il ne cherchait pas de compromis. Pour Selyse, il ne peut y avoir de demi-mesure : seule le combat pour la lumière compte. C’est sans doute pour ça qu’elle a eu le courage de repousser la foi traditionnelle de Westeros et d’affirmer publiquement sa position. Elle affirme au vieux et dépassé mestre Cressen que Stannis « a un allié. R’hllor, le Maître de la Lumière, Coeur de Feu, dieu de la Flamme et de l’Ombre ».
Mélisandre désigne Stannis comme Azor Ahai lors d’une cérémonie. Selyse est bien entendu présente et elle est une des plus enthousiastes quand son mari s’empare de la prétendue épée Illumination (« une épée de feu ! cria la reine Selyse »).
La nouvelle foi de Selyse ne vient pas de nulle part, elle ne lui est pas apparue par magie. Selyse a été influencée par une femme, Mélisandre. Sans doute a-t-elle vu comme un signe du destin qu’une prêtresse rouge a choisi son mari et que cela a contribué à sa dévotion. En tout cas, Mélisandre est parvenue à charmer Selyse, à lui offrir un nouvel horizon. Davos rapporte que Mélisandre « était venue d’Asshaï, à l’est, venue à Peyredragon gagner à un dieu étrange la reine Selyse et sa clique ».
Visiblement, les manigances de Mélisandre ont fonctionné. Selyse n’est pas seulement convaincue, elle est enthousiaste. A chaque fait qui rapproche son mari du Trône de Fer, elle crie sa satisfaction. Ainsi à l’annonce de la mort de Robb Stark, elle crie « Loué soit le Maître de la Lumière ! ».
On peut penser que Mélisandre a une emprise sur Selyse. La femme de Stannis a pleinement adhéré à son message. Elle tente de convaincre son mari qui a l’air bien plus pragmatique : il est prêt à ce qu’il faut faire pour gagner, mais y croit-il réellement ? Selyse supplie : « le Maître de la Lumière a envoyé Mélisandre pour vous guider vers votre gloire. Suivez ses avis, je vous en conjure. Les saintes flammes de R’hllor ignorent le mensonge ». La chose est claire : Selyse croit au dieu de la Lumière.
C’est Selyse qui fait germer en Stannis l’idée d’un sacrifice pour ramener les dragons. Elle est persuadée que seul son mari peut conquérir le trône et sauver l’humanité de l’obscurité qui vient. Et pour cela, il doit utiliser toutes les armes, tous les outils à sa disposition, dont les dragons. Et il doit tout faire pour y arriver : « aucun d’entre n’était l’élu de R’hllor (…) Aucun d’entre eux ne brandit Illumination, l’épée rouge des héros. Et aucun d’entre eux ne paya le prix. Dame Mélisandre vous le dira, messire, seule la mort peut peut payer la vie ». Autrement dit, il faut sacrifier quelqu’un pour faire naître quelque chose d’autre.
La religion de Selyse est donc claire, incontestable. Tous ceux qui la côtoient le savent. Davos dit à dame Leona Woolfield que « dame Mélisandre est une prêtresse du dieu rouge. La reine Selyse a adopté sa foi ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire