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mardi 31 octobre 2023

Cendre ou Braise, la question du genre

Fitz est un assassin, il est doué du Vif et de l'Art, il est capable de reconnaître le Fou sous n'importe quelle identité et même lui peut être trompée. Quand le Fou tente de guérir des coups de couteaux reçus, il est confié aux soins d'un serviteur à Castelcerf, un adolescent appelé Cendre. Le jeune homme prend soin de lui et il devient familier de l'entourage de Fou et de Fitz. Les deux lui font suffisamment confiance pour ne plus trop prêter attention à sa présence et le Fou, aveugle à ce moment du récit, se repose beaucoup sur lui.

Déjà habitué à ce que des hommes se déguisent en femme (Umbre en dame Thym) pour passer inaperçu, Fitz est quand même surpris quand il se rend compte que Cendre est en réalité une femme : « je viens de tomber sur Cendre déguisé en servante. Je ne l'ai pas reconnu tout de suite, et ça m'a fait un choc ». Fitz pense donc que Cendre est réellement un homme : être une femme ne serait qu'un déguisement bien pratique. Le Fou, expert en déguisement et dissimulation étudie attentivement Cendre en la touchant, en parcourant son corps et sa peau. Il émet un autre avis et contredit Fitz. Cendre est bel et bien une femme, et les deux ont été trompés (« ce n'est pas Cendre déguisé en servante, mais une servante qui se fait passer pour l'apprenti d'Umbre »). Si le Fou étudie aussi attentivement Cendre, ce n'est pas pour remettre en cause son identité mais parce qu'il craint pour sa vie. Il admet assez facilement qu'on puisse changer de genre, d'identité.

En réalité, Centre a passé toute sa vie en tant que garçon. Ce n'est pas son choix, il lui a été imposé par sa mère, une prostituée qui craignait pour la survie d'une fille. Cendre affirme que « je suis née fille, mais ma mère a fait de moi un garçon quelques minutes après ma naissance ». Le choix est donc dicté par la nécessité. Il a fallu convaincre Cendre, l'éduquer comme un garçon, utiliser tout un tas d'artifices. Cela passait aussi par un prénom adapté. Cendre n'est pas nécessairement connoté masculin ou féminin, mais il est utile à la dissimulation comme l'explique la mère. L'image qu'elle emploie est très claire : « elle m'a dit alors que mon vrai nom était Braise ; la cendre recouvre la braise et dissimule son éclat, et c'est ainsi qu'elle a inventé mes noms ».

Braise a donc grandi comme un garçon. Ayant grandi dans un bordel puis au château, elle a bien pu étudier les hommes et les femmes. Elle n'a pu que voir les différences physiques et elle a dû s'adapter. C'est ce qu'elle a fait avec son apparence physique et son âge (« en tant que fille ? Treize ans. Quand je suis Cendre, je dis que j'en ai onze. Comme garçon, je suis assez maigre et dégingandé, mais comme fille, j'ai de la force »). Peu importe son genre, Braise est donc capable de s'adapter et donner le change.

Pour des gens comme Umbre ou le Fou, cela ne pose pas de problèmes. Le premier voit ça comme un outil, une façon efficace d'espionner ; le second pratique fréquemment le changement d'identité pour ne pas se plaindre. Fitz, lui, est bien moins coincé sur cette question et a fini par accepter.

Les choses sont un peu plus compliquées pour Persévérance, un adolescent proche de Cendre. Il passe beaucoup de temps avec lui sur le bateau, convaincu qu'il est un homme. Ils deviennent donc amis. Or quand Cendre devient Braise, quand le garçon devient une fille, les choses sont remises en question et Persévérance s'interroge. Il se confie à Fitz : « Cendre est devenu Braise. Et Braise est une fille (…) Est-ce que ça ne vous paraît pas bizarre ? Ça ne vous met pas mal à l'aise ? » La question est légitime pour le jeune homme, d'autant plus qu'on peut penser qu'il connaît ses premiers émois amoureux. Dans tous les cas, il se sent obligé de définir sa relation avec Cendre / Braise. Il ne va pas la confronter directement, il cherche des conseils. Il va donc voir Fitz qui lui répond que « son identité est son identité ; parfois, c'est Braise, parfois Cendre. C'est comme être père, fils et peut-être époux : ce sont tous des facettes d'une même personne ». On note au passage le changement de position de Fitz, lui qui avait tant de mal avec l'incertitude de ne pas avoir si le Fou était un homme et une femme. Il reliait ça à une question sexuelle et avait peur que ça puisse être mal interprétée. La réponse de Fitz est claire : Cendre / Braise n'a pas à avoir honte de qui elle ou il est, ce sont les autres qui doivent comprendre qu'une personne n'a jamais la même identité toute sa vie.

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