L’amitié est un
des thèmes importants de la saga. Elle est le besoin qui guide les
premières rencontres de Fitz. Grandissant dans un monde où il n’est
pas tué tant qu’il est utile, il se rattache
à tous les signes d’affection, même minimes. C’est pour ça
qu'il accorde immédiatement sa fidélité à Vérité (leur amitié
viendra plus tard) dans des circonstances tragiques (l'annonce de la mort de son père) ou au Fou.
Avec
le Fou, l’histoire est complexe car il peut être facile de croire
que l’étrange bouffon s’attache à lui par intérêt : le bâtard peut
l’aider dans sa quête de changer le monde mais au fur et à mesure
des livres nous nous rendons compte que c’est bien plus, et cela au
grand désarroi de Fitz parfois (voir toute la tawny man trilogy, tome 7 à 13 en VF).
Fitz a bien plus de
mal à conserver une amitié homme femme dans la durée, Kettricken exceptée (mais c’est
sans doute que c’est l’épouse de Vérité, un homme qu'il
admire tant). Les relations sont, en plus, souvent dans une optique amoureuse ou
sexuelle or il aime Molly et désire lui rester fidèle même quand il est loin d'elle.
- Tassin ne fait pas mystère de ce qu'elle attend de Fitz.
- Astérie veut à la fois être son amie, sa confidente et sa partenaire sexuelle.
- Caudron est en fin de vie et se consacre bien peu à maintenir des relations.
- Jinna et Fitz ont une vision trop différente du Vif et cela ruinera leur histoire.
Enfin, l'histoire de Fitz, son parcours fait qu'il lui est très difficile de conserver une amitié. Il est un assassin, connait quelques uns des plus grands secrets de la Couronne. Sans oublier qu'à la fin du troisième tome (la nef du crépuscule), il est annoncé mort et disparaît donc de la vie de tous (on a bien vu à quel point Pognes a eu peur en le revoyant des mois plus tard).
L’amitié peut
aussi naître au-delà des barrières sociales. L’exemple parfait
est celui de Patience et de Brodette, d’une femme qui aurait pu
être Reine et sa domestique. Les deux, lorsque Fitz les rencontre, se
connaissent depuis des années et Patience s’appuie beaucoup sur
Brodette. Elle écoute ses conseils, ses recommandations. Pour elle,
ce n’est pas une suivante mais une personne sur qui elle peut
compter et qui connaît ses passions et ses peines (ainsi, Brodette
est témoin des crises de désespoir de Patience à propos de Fitz,
le bâtard de son mari).
Ramené à Casterlcerf, Fitz plonge donc dans un monde inconnu où tout est menace et jeu de pouvoir. Il reste le fils d'un prince, un objet de curiosité. Ses gestes sont épiés. Il décide alors d'explorer la ville de Bourg-de-Castlercerf et s'y fait très vite des amis, parmi lesquels Kerry, à qui il cache sa véritable identité. Il est un gamin parmi d'autres, pas le cinquième dans l'ordre de succession au trône royal.
Très vite, en dépit de la surveillance de Burrich et l'incompéhension de Umbre, Fitz parvient à se dégager du temps libre pour aller voir ses amis. Ils écoutent des histoires, boivent, font des bêtises, etc. bref toutes ces petites choses qui forgent une amitié.
Malheureusement, les deux se trouvent très occupés par leurs apprentissages et se perdent de vue. Kerry aurait-il réagi comme Molly en apprenant que Fitz est de sang royal ? Nous ne le saurons jamais. Lorsque Kettricken mène la chasse aux forgisés, un certain nombre de duchéens sont ramenés au château de Castelcerf. Dans ce défilé de morts, Fitz a la mauvaise surprise de trouver Kerry. On a une autre preuve de ce que le jeune homme apportait au bâtard royal : de l'insouciance, le plaisir de jouer des tours, d'être simplement un enfant (ce que les Loinvoyant ne l'ont jamais laissé être).
Kerry mort, Fitz ne l'oublie pas pour autant. Il reste présent dans les souvenirs du jeune assassin royal et ressurgit à certaines occasions. C'est le cas de ces deux extraits tirés de la nef du crépuscule.
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