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mercredi 25 juin 2025

[Andrzej Sapkowski] Tissaia de Vries, que reste-t-il d'elle ?

Le suicide de Tissaia de Vries marque. La magicienne décide de mettre fin à sa vie après s’être rendue compte des erreurs commises. La scène de sa mort est extrêmement paisible : Tissaia a pris sa décision en connaissance de cause.

Ayant formé de nombreuses magiciennes, elle était membre du Chapitre, un groupe de puissants magiciens.


D’une certaine façon, Tissaia avait conscience d’avoir un devoir qui dépassait son statut de magicienne. Francesca Findabair rapporte qu’ « elle avait toujours à l’esprit notre responsabilité envers les gens ordinaires. Non pas dans le futur, ici et maintenant ». C’est d’ailleurs sur ces gens, sur toutes ces vies banales qu’elle jette un dernier coup d’oeil avant d’en finir (« Elle resta longuement assise, silencieuse, le regard plongé dans la sphère rouge du soleil couchant. Puis elle se leva et s’approcha de la fenêtre. Pendant un long moment, elle regarda les toits des maisons, où des gens ordinaires allaient justement se coucher, fatigués par leur vie de labeur »).


Ses talents, son influence la conduisaient nécessairement à participer à des jeux politiques et de pouvoir. Or, cela a pu avoir des conséquences désastreuses pour certaines personnes, comme Ciri.

Au palais de Garstang, sur l’île de Thanedd, Ciri frôle la mort. Or, si elle se retrouve là, c’est parce que Tissaia veut qu’elle soit confrontée aux mages. C’est même Tissaia qui pousse à ce que Vilgefort soit libéré. Yennefer rappelle donc que Tissaia a mis Ciri en danger. Sabina Glevissig lui répond que « c’est plus simple de tout mettre sur le compte des morts ».

En réalité, la position de Yennefer est un peu plus complexe. La magicienne admet sa part dans les fautes commises. Elle ne rend pas Tissaia responsable de tout mais ne l’innocente pas non plus. Les deux ont mis en branle des événements qui les ont dépassées : « Tissaia m’a convaincue que l’apparition de la fillette à Garstang serait un choc pour beaucoup, et que sa vision prophétique, alors qu’elle était en transe, mettrait fin au conflit. Je ne rejette pas la faute sur elle, car je pensais de même. Nous avons toutes deux commis une erreur ». Autrement dit, Tissaia a fait un pari sur l’avenir et elle a perdu, et elle a décidé d’en payer le prix en se tuant.


La mort de Tissaia marque celles qui ont été ses élèves. Elle marque aussi un changement. On en a un exemple avec le Chapitre qui se transforme en Loge des Magiciennes, un groupe exclusivement composé de femmes et qui cherche à mettre fin aux guerres et à reconsidérer la place des magiciennes dans la marche du monde. Filippa Eilhart affirme que « Tissaia de Vries est morte, et sa perte a été pleurée comme il se doit. Ce fut à la fois une césure et un tournant décisif. Car une nouvelle époque a commencé, une nouvelle ère est arrivée ».

Même morte, Tissaia continue d’influencer certaines personnes. On en a un exemple quand Ciri fait face à la Loge et demande de pouvoir se rendre à Rivie pour retrouver Geralt. Certaines sont enclines à l’empêcher ; Margarita Laux-Antille rétorque qu’elles ne peuvent pas faire ça en se basant sur la façon de voir les choses de Tissaia (« si elle avait été parmi nous aujourd’hui, Tissaia se serait opposée à l’idée que le maintien de l’unité de la loge justifie l’usage de la contrainte et de la restriction de la liberté individuelle »). Tissaia n’aurait donc pas fait passer le bien-être d’un groupe avant celui d’une personne, c’est en tout cas ce que pense Margarita.


Enfin, Tissaia apparait quand Yennefer tente de sauver Geralt et d’autres d’une foule en furie. La magicienne Yennefer manque de mourir, perd conscience en voulant sauver la vie de Geralt. Dans son délire, elle voit Tissaia. Elle a l’impression que le moment est réel. Tissaia ne fait pas que la réconforter, elle lui remémore qu’elle est une magicienne et que cela implique certaines choses. Tissaia se comporte presque comme une mère ; elle lui dit que « nous sommes seules ici. Sans témoins. Personne ne le verra ». Alors, elle permet à Yennefer de se laisser aller, de ressentir ses émotions, sa douleur, ses peines : « Pleure, jeune fille. Pleure tout ton soûl. Pleure une dernière fois. Ensuite, tu n’en auras plus le droit. Il n’y a pas de spectacle plus affreux qu’une magicienne en train de pleurer ».

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